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mardi 17 novembre 2009

MUSE ~ Le P.O. Bercy. Paris.












Opening:



Ce qu’en a pensé Vik :

« The Resistance is coming ! Après l’énorme concert du Parc des Princes le samedi 23 juin 2007, me revoilà au POP Bercy, ce soir, pour un concert depuis longtemps sold-out. C’est mon 13ème concert de Muse, depuis le New Morning, le lundi 12 Juillet 1999 (un concert dans une petite salle, c’est toujours un souvenir impérissable), où tout a commencé pour moi. Avec son 5ème album studio, « The Resistance », sorti le 14 septembre, c’est une ambition musicale qui dansait dans la tête du groupe depuis longtemps et qui enfin se réalise, alignant toutes leurs influences : Berliotz, Lizt, Chopin, Queen, Depeche Mode, Gershwin, Pink Floyd, Radiohead… Beaucoup de sensations auditives différentes, donc, dans un esprit de fusion, déchirées de quelque solos de guitare crasseux, dans un esprit « rock progressif ». Muse continue à innover dans le rock, sans se laisser influencer par la pression des modes, et en suivant un parcours bien à eux... c’est cela que j’aime. Ecrire que cet album est spectaculaire est un doux euphémisme... pas de mots inutiles pour en faire la critique, mais en bon fan, je vous dis de courir dans le plus proche magasin de musique et de l’acheter sans réfléchir... et maintenant que vous l’avez entre vos mains, cet album impressionnant sur le plan conceptuel, préparez-vous au voyage dans l’Alternative "Symphonic" Rock.

Revenons maintenant à cette journée. Dès 15h30, malgré une fraîcheur bien de saison et en espérant qu’il ne pleuve pas, après avoir croisé 12 camions « Stage Truck » noirs à l'entrée de Bercy, je suis sur les escaliers, face à la grille d’entrée de cette colline verte, pour une attente tranquille avec des fans heureux (et quelques malheureux qui cherchent désespérément un billet !). L'air autour du POPB est électrique, et se mélangent les émotions de celui qui doit courir pour s’assurer une place le plus en avant possible, et celui qui tente toujours de trouver ce billet d'entrée, même si cela signifie payer un prix fou. Après des heures passées à sautiller comme un pingouin pour ne pas perdre l’usage de mes jambes engourdies par le froid, arrive le moment de la course agile de la gazelle, mon sac à la main : les grilles sont ouvertes, le billet est passé au scanner lors du contrôle, la fouille, des gradins à gauche, les portes qui défilent à droite… Direction : N, la plus proche de la scène... puis, sans ralentir, descente rapide de 24 marches pour la conquête d'une place au premier rang, une place digne d’un vrai fan. Ça y est, une fois ma place réservée, je cours vers le O, pour bloquer les places pour Gilles B et P., qui ne tardent pas à arriver.  Maintenant, enfin, je peux m'asseoir et respirer.

Je regarde autour de moi, les gradins sont vite remplis, des bannières sont en cours d’installation par les fans, certaines vraiment sympathiques (MUSE Electrify Our Lives / I belong to Muse...), d'autres moins poétiques (The Revolution Is Here / Big Brother vous regarde...), quelques drapeaux (belge et italien), de nombreuses taches de couleur dans les cheveux et quelques perruques roses. Les Olas commencent et tournent à une vitesse incroyable... l’attente du dehors est vite oubliée dans cette atmosphère euphorique.  La scène, devant moi, a une forme ovale, avec le public à 360°, et trois tours mobiles de forme parallélépipédique, dont les parties hautes sont faits d'écrans. Du jamais vu !

Jamais un groupe n’a été si populaire en si peu de temps (Muse a été sacré « meilleur groupe du monde » selon Q Magazine) et il n‘y a actuellement aucun autre groupe de la "nouvelle génération" qui soit á leur hauteur. Le public parisien, qui en est bien conscient, a répondu avec chaleur et énergie à l’appel “The Resistance” : ce soir, il n y a pas un seul coin de libre, dans les gradins ou dans la fosse… et qui sait combien d’autres personnes auraient voulu assister à cet événement, ou plutôt en faire partie ? Ce soir, je le sais, le groupe et le public seront fusionnés en un seul être sous la bannière du rock alternatif. Nouvel album, nouvelles chansons, nouveau tour, nouvelle scénographie... En bref, les ingrédients d'un grand spectacle sont là et il est pratiquement impossible de rester indifférents à cette ampleur.

19h30 : Biffy Clyro ouvre la soirée… L’un des mes groupes favoris, des Ecossais talentueux mais sous-estimés. Ils ont 5 albums à leur actif, dont le dernier - « Only Revolution » (au passage, magnifique) -, sorti le 9 novembre, et ils sont toujours obligés de faire les premières parties d’autres groupes dans les grandes salles. C’est navrant. The Golden Rule, extraite du dernier album, ouvre le set, pour immédiatement électriser cette énorme salle parisienne : Biffy Clyro fait sortir la poussière des amplis : ils paraissent décidés aussi à faire trembler les murs. Les premières secondes de ce morceau sont encore à faible niveau, pas de gros son dans la salle (Ils n’ont pas vraiment de chance !)… Le responsable du son était sans doute distrait à la table de mixage, mais l'erreur est immédiatement réparée..  Simon Neil, le leader du groupe, chante avec la guitare sur sa poitrine nue, mettant en évidences ses tatouages, accompagné par les jumeaux Johnston qui s'occupent de la section rythmique. Quand c'est fini, heureusement, Biffy Clyro reçoit déjà une petite ovation. La voix de Simon est parfaite, douloureuse, violente et excitante dans ces moments de rage post-hardcore. Le morceau suivant, The Capitain, ne déçoit pas. A ce moment-là, une question me passe par la tète, avec un gros point d’interrogation : pourquoi Biffy Clyro ne jouent pas devant des foules, alors qu’en ce moment-même, on pourrait penser que ce sont eux les têtes d'affiche du concert ?  Ils ont tout pour le mériter… mais peut-être que la chose qui manque aux Écossais, c’est un meilleur manager.  Le groupe est excitant, et les morceaux de leur set, court (35 minutes) mais intense, sont captivants. La façon dont se tord Simon en rage sur la guitare est simplement hypnotique. La dernière chanson sera Mountains, un single en puissance, beau et impérieux. Les trois musiciens quittent la scène en sueur et satisfaits, en remerciant et saluant le public de Paris. Une demi-heure de grande musique, avec 5 chansons du nouvel album sur huit sur la setlist. La meilleure chose que vous pouvez faire, c'est aller les voir en concert - bientôt lors de leur tournée -, parce qu’une soirée avec Biffy Clyro, c’est une autre chose, c’est entrer dans une autre dimension, je vous assure.

L’entracte pour le changement du matériel sur la scène est littéralement truffé de pubs (inouï !... et personne ne regarde). Entre-temps, un flot humain a envahi la fosse, c’est presque une image inquiétante vue de mon siège, et le parterre sera encore bourré pour ce concert-événement avant la tournée des stades. Et on ne manque pas de chorales pour réclamer le groupe... Tout y est ! La nouvelle scène est cachée derrière trois tours recouvertes d'un grand voile gris décoré, qui vont du sol au plafond... le mystère plane.


20h30 : avec la précision quasiment absolue de l'horloge atomique suisse, les lumières s'éteignent, accompagnées par le cri compact et étourdissant de 17.000 personnes qui attendent Muse. Un cri qui vient mettre fin au calme d’une soirée jusqu'alors seulement perturbé par des “olas” particulièrement joyeuses. Un cri salutaire, en attendant une frénésie d’images et de sons à venir, un choc électrique à travers la colonne vertébrale. Même avant que le concert ne commence, on est frappé par la scénographie (comme à chacune de leurs tournées) digne d’un univers cyberpunk, influencée - de la même façon que l'album « The Resistance » par le livre "1984" de George Orwell. Un décor qui représente un juste milieu entre notre présent et un avenir pas trop lointain... Les écrans LCD géants qui entourent la scène commencent à transmettre des images colorées, et les trois tours, au milieu de la scène, sur lesquels sont projetées trois gratte-ciel futuristes s'animent dans un crescendo d'intensité lumineuse. Tandis que les fenêtres de ces bâtiments commencent à s'allumer l'une après l'autre, un beat électronique marque les secondes en arrière-plan. Puis une rangée d’ombres blanches entourées de lumière bleue, des figures humaines ou des répliquants, alignées, montent les escaliers projetés, comme des moutons électriques, dans une marche militaire au rythme métronomique comme sous les ordres de quelqu'un (Big Brother ?). Une fois arrivées sur les sommets des tours, les silhouettes se lassent tomber en chute libre dans le vide... Blackout ! C’est le prélude au début du show, spectaculaire ! Le public exulte de joie et les gens du Muse Messenger Crew, dans la fosse, bien préparé à fêter Muse, lancent des ballons blancs en poussant des cris de joie.
 
Tout est vraiment fantastique, et quand on voit des images comme celles-ci, on ne peut rester que bouche bée pour un moment. En fait, je dois dire que, plus qu’un simple concert, il s’agit d’un vrai spectacle ce soir, dans un décor froid, complètement intégré à l’univers de Muse. Sur le côté gauche de la scène, se trouve une maxi-structure lumineuse et un écran géant au centre qui, à son tour, montre des images variées : des ciels étoilés, des robots, des paysages surréalistes, mais aussi des extraits des textes des chansons s’impriment sur la toile de fond, en rythme avec la musique. C’est une combinaison parfaite entre jeu de lumières et sons sur l’intro We Are The Universe (une mélodie inconnue inspirée d’un film) qui nous ramène aux images du « Blade Runner » de Ridley Scott... jusqu'au moment où l’on voit trois ombres... la musique s'arrête, les rideaux qui habillent les tours tombent, en donnant l’impression que les bâtiments s'effondrent,  et tout s'éclaire enfin : on découvre la vraie scène de spectacle... les colonnes, éclatantes de rouge, s’ouvrent verticalement, et au milieu, il y a trois cubes rectangulaires formant une plate-forme de trois mètres de haut, qui monte et descend, sur laquelle apparaît le trio anglais. Matthew Bellamy est à gauche, en veste de velours gris sur un t-shirt blanc avec l'artwork de l'album, en pantalon turquoise, lunettes et avec sa guitare Manson MB-1. Dominic Howard est au centre derrière sa batterie Tama inversée (il est gaucher), et Chris Wolstenholme, à droite avec sa basse Fender Jazz. Chacun sur une structure séparée, mais trois musiciens qui devront donner le meilleur d’eux-mêmes ensemble. Nouveau rugissement incroyable, hystérie générale…


On commence avec Uprising, le nouveau single et hit géant à la radio, un morceau puissant et efficace qui s'enchaîne parfaitement avec l'intro, pendant que les éclairages virevoltent dans la salle et que le refrain de la chanson est projeté en images sur les parties hautes des colonnes. Dès les premières notes électroniques, avec la ligne de basse obsédante, et une voix faite d'une boucle de synthé surréaliste, on encourage le public au soulèvement «...They will not force us, they will stop degrading us...». On est presque dans un stade, à un match : sur le son dantesque de la ligne de basse, des cymbales, et sous un crissement de guitare, un cri s’élève va à l'encontre du « System », une protestation contre le « contrôle » qui nous est imposé, où, une fois encore, nous voyons l'influence de « 1984 ». Le son prend un contour bien défini, massif et puissant, avec un bon équilibre entre les instruments et la voix chaude de Matthew, immédiatement chaleureuse. Le mur de Marshall vibre avec vigueur et vivacité. Images et son parfaits. Dans la pénombre de la scène, il y a un quatrième musicien, Morgan Nichols, engagé pour les shows pour améliorer le son et le rendre plus complet et puissant, avec des claviers et synthétiseurs suivant le morceau.  Tout le monde chante en hurlant le fameux refrain, et la chanson va se terminer par un triomphal « We Will Be Victorious ».  Suit The Resistance, le premier signe que Muse a clairement beaucoup écouté Queen : la foule scande à l'unanimité «...It could be wrong, could be wrong...», et (peut-être trop) évidemment, le refrain se termine par : « Love is our resistance! ». L'excitation est à son comble.


Matthew aspire littéralement l'attention du public de la première à la dernière note. Il pourrait faire un concert tout seul et personne ne remarquerait la différence. Il joue de sa guitare Manson comme un dieu, et dans ses improvisations endiablées, il est toujours à la recherche d'un son puissant, presque du bruit, qui puisse pénètre notre intérieur… mais qui accompagne néanmoins la mélodie. Après ces deux extraits – sublimes - du nouvel album, les trois structures cubiques s’abaissent jusqu'à disparaître au niveau du sol de la scène ronde (assez sobre, elle !), pour donner beaucoup plus d'espace aux musiciens. On revient alors sur le passé musical du groupe, d'abord avec New Born (extrait de « Origin of Symmetry »), qui déchire encore la foule avec son atmosphère enflammée…  et fait monter la pression pour la sécurité aux premiers rangs !

Dans le ciel, les effets de lumières de lasers verts, en forme d’étoiles, de toiles d'araignées... sont éblouissants : on comprend bien que tout a été étudié en détail. Tout le monde connaît les paroles, et en chœur (« Destroy the spineless, Show me it's real, Wasting our last chance...»), on soutient la voix de Mattew, qui joue avec le public en pointant le laser vert monté sur son microphone. Enormissime !!! Les premiers mots de Mattew « Hello how are you ? Please to be in France. »… Puis, extrait de l’album « Black Holes and Revelations », il nous propose Map of the Problematique, en remontant sur sa plate-forme cubique : encore un texte de protestation, et encore une volonté de faire réfléchir. Comme à chaque fois, la chanson se termine par le riff du Maggie's Farm de Bob Dylan, mais elle me semble beaucoup moins pointue que d'habitude.

Avant même le quatrième morceau, les fans derrière moi sont déjà – et heureusement - sans voix. Du même album, on passe à Supermassive Black Hole (voix de fausset de Matthew Bellamy), une chanson que tous connaissent, et surtout les groupies du film romantique « Twilight chapitre 1: Fascination » (elle était sur la bande sonore). A la fin, on aura droit à un « Merci beaucoup » de la part de Dominic. On plonge encore une fois dans le passé… Après le classique Interlude, un morceau qui est idéalement un adagio pour piano mais adapté à la guitare, vient l'entraînant Mk Ultra, très attendu. La basse bien en avant : c’est Hysteria, de l’album « Absolution », pour notre plus grand plaisir. Le public revient à la charge : acclamations, sauts et cris… pendant que les paroles, la musique et un beau jeu de lumières font le reste. En regardant le groupe et sa façon de se déplacer, on comprend mieux la raison des nombreux prix obtenus (MTV Europe Music Awards, NME Awards, Q Awards, Brit Awards ...) pour leur prestation scéniques. Les cubes remontent, et sur celui de Matthew, se trouve un piano à queue avec un couvercle transparent sur lequel il y a de petites lumières clignotantes. C’est un autre voyage dans le passé, avec cette première improvisation, qui permet à Muse de souligner qu’ils ne sont pas aussi « commerciaux » qu’on pourrait le supposer : Nishe, le morceau instrumental du single « Unintended », accompagnant le premier album, « Showbiz ». Ce morceau sert aussi de transition pour permettre de placer sur un pilier le piano Kawai.


On revient au nouvel album avec United States of Eurasia, qui permet de citer le Bohemian Rhapsody de Queen : une autre grande réussite de la soirée, pendant laquelle sur les écrans tournent les images d’un monde idéal. Matthew, entre voix et piano, enchante le public qui répond avec force. Malheureusement, manque dans cette version la Nocturne de Chopin, qui est utilisée dans l’album, mais c’est quand même grand. J’adore ! Puis une autre chanson de « Showbiz », le poignant Cave, dans une version alternative au piano, accompagnée par un tranquille rythme de basse et batterie, une chanson qui reste un grand moment et prouve que Muse n'est jamais aussi bon qu'en pur power trio, sans trop d'artifices. Oui, c’est vrai que c’est une version plus tout à fait semblable, mais la voix de Matt se dresse avec une aisance et une puissance incroyables au moment du refrain, sur de lumineuses notes de piano, nous offrant un frisson unique. 

La ballade Guilding Light, extrait de « The Resistance », est bien conçue mais rappelle U2, avec l’accompagnement du public. Elle sert avant tout à reprendre son souffle et calmer les esprits, car après il est temps à nouveau pour Dominic et Chris d’improviser un duo basse-batterie, au dessus des cubes, avec Helsinki Jam, sans oublier Mattew et ses riffs de guitare. Deux minutes de martèlement des percussions et de lignes de basse, un instant musical qui recueille tous les suffrages et qui ouvre la voie à la R'n'B de Undisclosed Desires, très orientée 80s avec l’ouverture de Matthew à la Keytarcaster (un mélange de synthé et guitare créé pour lui) : une chanson avec des faux airs de Depeche Mode, dans une chorégraphie de lasers, qui est détestée par les vieux fans mais qui montre une courageuse volonté d'expérimentation chez Muse. On peut facilement se moquer du style cyber kitsch de la vidéo de Undisclosed Desires, mais cela importe peu quand sur la scène, Muse sait transformer cela en un « killer show » qui réussit à disséquer chaque molécule de notre corps pour la faire sauter, chanter et délirer. Si avec ce morceau, il y a un peu de déception chez les puristes, ce qui vient après est un pur plaisir : le trio « accélérateur » constitué par les tubes Starlight (des jeunes filles en larmes qui crient sous le kaléidoscope, en couverture de nouvel album, devenu une boule à facettes de dance-floor), le classique Plug In Baby (avec le lâché de ballons devenu presque institutionnel), et Time Is Running Out… C’est un crescendo d'événements, de musique, d'admiration, de chant, accompagné par un public enthousiaste qui saute et chante comme s'il ne faisait qu'un avec le groupe. Un enchaînement magique qui transforme l’ambiance dans la fosse en délire dans un immense pogo. Avec Unnatural Selections, morceau de rock rapide dans le vieux style de Muse, du pur et du dur avec son intro d’orgue exécuté par le 4ème Muse(icien) Morgan Nicholls : rythme serré, changements de tempo, bien marié avec des lumières et des effets, ce n’est que du bon. Un coup de cœur, et des riffs en béton armé sur près de 8 minutes. A la fin du morceau, le groupe quitte la scène pour reprendre le souffle (déjà 19 chansons), et ainsi se termine la première partie du spectacle.


Après quelques minutes de pause, Muse est de retour sur scène. On ouvre le rappel avec le piano, l'impressionnant Exogenesis: Symphony, Part 1: Overture, également de l’album « The Resistance », dans lequel Matthew Bellamy montre toutes ses influences de musique classique, intégrée avec le psychédélisme des années 70 : il y a Rachmaninov, Strauss, Chopin et même Pink Floyd. Intro de violons et des tambours avant que les trois colonnes ne hissent les trois musiciens de nouveau tout en haut, pour contempler silencieusement la scène toute entière. Lumières, feux et mots, mais surtout des étoiles artificielles qui brillent pendant que les doits de Matthew courent, creusent, investissent et déchirent le piano. Morceau prodigieux, dommage que l’orchestre ne soit pas présente, mais je trouve que Matthew s’est fait plaisir. Vient le temps de Stockholm Syndrome, un extrait de « Absolution », sans doute le morceau le plus dur de toute la production des Muse, qui nous extasie et est une véritable apogée de beauté musicale. Le public recommence à sauter.

Quand j'entends les premières notes de l’épique Knights of Cydonia, précédées par l'intro de Man with a Harmonica (extrait de la bande sonore du chef-d'œuvre de Sergio Leone "Il était une fois dans l'Ouest"), un petit hommage a Ennio Morricone, joué par Chris, je comprends que nous sommes à la fin... il est bien connu que le groupe termine toujours ses concerts sur cette chanson. Un son de vieux western à l’italienne, mais avec des images futuristes, que rejoint rapidement Matthew pour un mélange du meilleur space rock avec des échappées lyriques de toute beauté. C’est tout simplement la meilleure chanson pour terminer le concert... le crescendo qui déclenche le riff final est idéal pour rassembler toutes les énergies qui restent, et ensuite sauter au milieu de la mêlée d’un pogo. Et je ne me trompe pas, après ce mémorable finale, assaisonné de bouffées d'énormes jets de fumée blanche qui entourent la scène, Muse s’incline devant son public pour recueillir des applaudissements mérités et une « standing ovation » des gradins. Heureux, sans voir avoir économisé une goutte de sueur, ils saluent leur public, avec un « Merci beaucoup Paris. Thanks !! You guys are the best ! See you next year! », puis ils s’en vont. Oui, on a remarqué, ce n'est pas un adieu mais un au revoir.

C’est la fin du show, avec l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur, écrasé par le talent phénoménal de trois musiciens. C’est la confirmation que « The Resistance Tour » est un spectacle sans commune mesure : il est certain aussi que la verve de compositeur de Muse et le talent des musiciens ne sont pas une illusion. Huit extraits de « The Resistance » et quelques jams avec lesquels Chris et Dominic nous rappellent que Matthew n'est pas le seul monstre sacré du groupe.

Je pourrais encore parler de la scène qui devait tourner à 360 °, mais qui en réalité n’a tourné que bien rarement... Ou de Chris, fumant une cigarette après l'autre, jouant à trois mètres de hauteur, pour lequel chaque set ne doit pas sembler très différent d'une répétition en soirée... Ou des ballons remplis de confettis jetés sur le public lors de Plug in Baby (restant de la dernière tournée ?) et que tout le monde s’est empressé de faire exploser avec plaisir… Ou encore de l’efficacité des différents riffs qui accompagnent les chansons… Mais je vous jure, alors je ne serais pas capable d'arrêter : il y a trop de choses à dire, trop à écrire après un tel concert... On aurait besoin d’un nouveau vocabulaire et d’adjectifs jamais utilisés auparavant.

Grand concert et véritable spectacle avec un gros light show. Parfait. Avec une setlist dynamique et bien étudiée de 21 titres, 1h50 qui s’est envolée l’espace d’un battement de cils... on aurait voulu plus, le double, tellement c’était prenant… Je remarque l'absence de Feeling Good, Apocalypse, Bliss, Hysteria, Take A Bow, Dead Star, Blackout, Citizen, Sunburn, Soldier's Poem, Muscle Museum, Invincible, I belong to you,... mais ils ne peuvent pas tout jouer ! Non seulement la beauté de la scénographie a transformé ce concert en moment fantastique, mais a aussi créé toute l'atmosphère qu’on a respirée, et la parfaite harmonie entre les fans et le groupe (en grande partie grâce à Matt Bellamy, leader charismatique et impressionnant de vitalité, qui jonglait entre des dizaines de changements de guitare et le piano). J’attendais quelque chose d’original, d’unique et de parfait, certes… mais ce que j’ai vu va bien au-delà. Muse, après l'excellent travail en studio effectué sur « The Resistance », et avec cette excellente transposition sur scène, entre sans rougir dans l’olympe de la musique, dans la petite cours des très Grands, et concourt pour le titre du meilleur groupe live du moment.


Je quitte le POB Bercy entouré de jeunes gens presque sans voix, heureux de ne pas avoir perdu cette opportunité. Je ne peux pas décrire comment je me sens : plein d'images, d'émotions, de souvenirs confus qui se chevauchent parfois... et en même temps vidé de tout autre sentiment, ma tête est comme un sac léger et vide, à la merci du vent. C’est la tristesse ou la mélancolie post-concert qui arrive, impitoyable : les frémissements s’en vont et la chair de poule disparaît... Peu importe, c’est normal : on prend la ligne 14 avec Gilles B., et nous ne sommes pas les seuls témoins d’un spectacle qui a charmé des milliers de fans avec nous. Et maintenant, la décision prise, les stades s’imposent car ce soir c’était un tour de chauffe... pour moi, Muse c'est le passé, le présent et le futur.

... The night has reached its end
We can't pretend
We must run
We must run
It's time to run... »







photos de xavier soquet / www.microcuts.net


Biffy Clyro est un groupe de rock alternatif écossais. Malgré une apparente tranquillité au niveau des mélodies, celles-ci se construisent autour d'un mur de son énorme, avec des sons distendus et une batterie puissante. Lorsque Simon Neil chante, les autres membres du trio chantent en cœur derrière, ce qui assure des mélodies délicates, malgré une voix rugissante. Biffy Clyro est l'un des rares groupes à avoir une sorte de slogan. Celui-ci est "Mon the Biffy!" (aussi "Mon the Biff!"), et le public britannique a pris l'habitude de le hurler pendant les concerts. Depuis 2000, ils ont enchaîné les succès, rentrant assez régulièrement dans les charts britanniques et américains.

(http://www.myspace.com/biffyclyro)
 

Muse est un groupe de rock alternatif et progressif anglais apparu sur la scène musicale britannique en 1994. Le groupe se distingue par une recherche harmonique qui rappelle par moments des compositions de musique classique, et par la recherche d'un grand impact sonore : création d'un tapissage sonore à l'aide de synthétiseurs, guitares électrique hyper saturées. Le groupe se distingue aussi par une veine mélodique remarquable et admet de nombreuses influences. Muse a vendu à ce jour plus de dix millions d'albums et a été nommé meilleur groupe du monde lors des « Q Awards » du Q Magazine.

(http://www.myspace.com/muse)
 


 
  • Blackened Sky 11 Mars 2002
  • The Vertigo of Bliss 16 Juin 2003
  • Infinity Land 4 Octobre 2004
  • Puzzle 4 Juin 2007
  • Only Revolutions 9 Novembre 2009
 
 
 •    Showbiz (1999)
    •    Origin of Symmetry (2001)
    •    Absolution (2003)
    •    Black Holes and Revelations (2006)
    •    The Resistance (2009)







 Simon Neil - Guitar & Vox
Ben Johnston - Drums & Vox
James Johnston - Bass & Vox


















Matthew James Bellamy : Vocal, Guitar, Keys
Christopher Tony Wolstenholme : Bass
Dominic James Howard : Drums








That Golden Rule (Only Revolutions - 2009)
The Captain (Only Revolutions - 2009)
Who's Got A Match? (Puzzle - 2007)
Bubbles (Only Revolutions - 2009)
Living Is A Problem Because Everything Dies (Puzzle - 2007)
God And Satan (Only Revolutions - 2009)
Glitter And Trauma (Infinity Land - 2004)
Mountains (Only Revolutions - 2009)



La durée du concert : 0h34
 
01 - We Are The Universe (Intro music)
02 - Uprising (The Resistance - 2009)
03 - Resistance (The Resistance - 2009)
04 - New Born (Origin Of Symmetry - 2001) > Headup Riff
05 - Map Of The Problematique (Black Holes And Revelations - 2006) > Who Knows Who Riff
06 - Supermassive Black Hole (Black Holes And Revelations - 2006)
07 - MK Ultra (The Resistance - 2009)
08 - Interlude > Hysteria (Absolution - 2003)
09 - Nishe (Unintended - 2002)
10 - United States Of Eurasia (The Resistance - 2009)
11 - Cave (Showbiz - 1999)
12 - Guiding Light (The Resistance - 2009)
13 - Bass And Drum Jam (Helsinki Jam)
14 - Undisclosed Desires  (The Resistance - 2009)
15 - Starlight (Black Holes And Revelations - 2006)
16 - Plug In Baby (Origin Of Symmetry - 2001)
17 - Time Is Running Out (Absolution - 2003) + Jimmy Jam
18 - Unnatural Selection  (The Resistance - 2009)

Encore

19- Exogenesis Symphony Part I (Overture) (The Resistance - 2009)
20 - Stockholm Syndrome (Absolution - 2003) > War Within A Breath Riff
21 - Man With A Harmonica intro > Knights Of Cydonia (Black Holes And Revelations - 2006)
 

La durée du concert : 1h50
 
AFFICHE / PROMO / FLYER















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