« C'est peu dire que je sois inquiet ce soir en constatant l'absence de public aux abords de la Maroquineries et pourtant il est presque 19h30 : Philippe M et moi nous venons de nous installer tranquillement au premier rang, et nous devons être une vingtaine, au mieux, dans la salle. Une salle dont l'accès à la (sorte de) passerelle circulaire est fermé, ce n’est pas de bonne augure tout cela. Et pourtant, le groupe qui nous rend visite ce soir affiche une bonne renommée, et devrait normalement rameuter un peu de public. Mon inquiétude vient maintenant du fait que, comme d'habitude à la Maro, quand il y a très peu de monde, tout le monde s'assoit sur les marches, et nous sommes seuls devant....
Mais heureusement, quand Nite Jewell fait son apparition sur scène, les gens vont se lever et se disperser dans la fosse. Nite Jewell, je ne connais pas du tout. Configuration simple, qui n'est pas sans me rappeler celle de Schools Of Seven Bells : deux filles avec un garçon entre elles, au milieu… Cette fois-ci, c'est un bassiste, quant aux deux filles, l'une d'entre elles, Nite Jewell je crois, est aux claviers et aux vocaux, et la seconde jeune femme, elle, s'occupe de bidouillages électroniques. Voix haut perchée et éthérée, l'univers de Nite Jewell n'est pas sans évoquer parfois celui de Au Revoir Simone, ou encore SOVIIB cité plus haut… Avec, en plus, un petit coté dance que confère l'utilisation d'un bassiste, qui donne du groove à la musique un peu solennelle de Nite Jewell. Par moments, on est assez séduits, comme sur Weak For Me, où je crois reconnaître un groove à la Talking Heads, ou pour être plus précis, à la Tom Tom Club… Tandis qu’à d'autres moments, je suis plus circonspect. En tout cas, le set sera suffisamment sympathique pour que, à l'instar de Philippe, je me procure aussi le CD du groupe.
Est-ce un miracle, ou un effet de ma vue qui baisse, mais la salle c'est mystérieusement remplie, au point que la coursive est maintenant ouverte ? C'est tout de même une bonne nouvelle.
Ce soir les Fiery Furnaces sont quatre sur scène, et, outre Matthew et Eleanor, les deux frère et sœur, officient ce soir un batteur et un bassiste (qui est en fait Jason, membre de Sebadoh). Surprise, Matthew est à la guitare et Eleanor, elle, simplement au chant. Ce qui me frappe au premier abord, c'est la ressemblance flagrante avec Patti Smith : même minceur et même aspect longiligne, sans compter le style vestimentaire qui, pour l'une comme pour l'autre ne semble pas revêtir un grande importance… ce soir, ce n'est pas une soirée bimbo !! Mais il faut tout de même noter que, par rapport à son illustre ainée, Eleanor affiche tout de même un joli visage. Moi, je connais Fiery Furnaces depuis 2003 : à l'époque, j'avais découvert ce groupe anachronique avec « Tropical Ice Land », et depuis je suis leur discographie. Eric, il y a quelques jours, me demandait de lui décrire la musique du groupe, j'ai été incapable de lui répondre, car d'un album à l'autre, cela change… mais on reconnaît toujours la patte du groupe. Le conventionnel n'existe pas chez eux. Souvent, on parle de rock indépendant, eux c'est l'archétype du genre, ils ne tiennent compte d'aucun courant et d'aucune mode. Et ce concert va conforter mon jugement. Car il faut être honnête, j'ai dû reconnaître au mieux 3 morceaux dans tout ce qui a été interprété ce soir ! Cela débute par une avalanche sonore, je me demande tout d'abord, un peu abasourdi, si je ne me suis pas trompé de groupe, mais non ! Jason insuffle énormément de puissance dans le son du groupe (un moment, j'ai pensé à JJ Burnel), ce soir c'est presque par du stoner que l'on débute, car immédiatement je pense à Black Sabbath en les écoutant. Mais, peu à peu, tout en gardant ce son tout au long du concert, je retrouve mes marques et celles de Fiery Furnaces, toutes ces fêlures et ces variations. Eleanor, de son côté, attire bien sûr tous les regards, cette jeune femme a un magnétisme certain, tant dans son chant que de par son attitude sur scène, j'ai même presque du mal à soutenir son regard quand il croise le mien. Tantôt prêtresse au regard inquisiteur, tantôt absente lorsque, d'un coup elle s'assoit par terre, le regard dirigé vers le sol. Au final, un concert assez étrange, où je n’ai reconnu presque aucun morceau, mais pendant lequel, bizarrement, je ne me suis plus senti déconcerté par cette direction musicale. Je suis presque certain qu'aucun de leurs concerts ne se ressemble, et surtout que d'une tournée à l'autre, cela change complètement.
Les rappels arrivent, et alors que le groupe en finit avec ses 5 morceaux prévus et que le public les réclament, Matthews revient sur scène… mais manifestement, la direction de la Maroquinerie leur interdit de jouer ne serait-ce qu'un morceau de plus... bizarre, car il est à peine plus de 22h. Mais ce n'est pas fini, on nous annonce que le groupe revient dans dix minutes pour un jeu de questions / réponses avec le public, tout cela organisé par Chronic'art. Philippe rencontre Jason en plein milieu de la fosse, on en profite pour le féliciter, et moi pour lui dire combien le son de sa basse était assez énorme, puis nous profitons de ce temps libre pour aller faire un tour au merchandising : allez, hop ! deux t-shirts en plus ! Mais, mauvaise surprise, il n'y a pas le nouvel album. Retour sur le devant de la scène pour assister à l'interview et aux questions / réponses, j'avais peur de m'ennuyer et tout compte fait on passe un bon moment avec des anecdotes de Matthew (surtout Matthew, car Eleanor reste, elle, plus discrète, mais souriante). Il nous raconte par exemple leur concert donné il y a deux jours à Manchester - je crois - en première partie d'Oxbow (là encore, je n'en suis plus sûr) devant 16.000 personnes, et là où il y a quelques années (ou décennies…) les premières parties se faisaient huer, maintenant les gens écrivent pendant le concert des textos avec leur portable (…ce damné téléphone portable pourtant si utile !). Bonne humeur et chansons interprétées en acoustique pour notre plus grand bonheur en cette fin de soirée, manifestement Matthew n'a aucune mémoire des paroles, et quant à Eleanor, elle nous gratifiera en final d'un joli Tropical Ice Land.
On ressort conquis de cette soirée, même si je regrette les claviers omniprésents sur disque et entièrement absents ce soir… Un autre petit regret, j'aurais aimé plus de morceaux de « Bitter Tea », mon album préféré, mais il semble que, ce soir, la part belle ait été faite au nouvel album. Les Fiery Furnaces restent un grand groupe dans le monde des petits indépendants ! »
(http://www.myspace.com/nitejewel)
The Fiery Furnaces est un groupe de rock indépendant formé à Brooklyn, dans l'Etat de New York. Il a été formé en 2000 par Matthew et Eleanor Friedberger, deux frères et sœurs pourtant originaires d'Oak Park, dans l'Illinois. Le tout à mi-chemin d'une pop baroque, façon "sixties", et du "do it yourself" du rock indé américain. En 2009, Fiery Furnaces publie un 8e album, I'm Going Away.
(http://www.myspace.com/thefieryfurnaces)
Mais heureusement, quand Nite Jewell fait son apparition sur scène, les gens vont se lever et se disperser dans la fosse. Nite Jewell, je ne connais pas du tout. Configuration simple, qui n'est pas sans me rappeler celle de Schools Of Seven Bells : deux filles avec un garçon entre elles, au milieu… Cette fois-ci, c'est un bassiste, quant aux deux filles, l'une d'entre elles, Nite Jewell je crois, est aux claviers et aux vocaux, et la seconde jeune femme, elle, s'occupe de bidouillages électroniques. Voix haut perchée et éthérée, l'univers de Nite Jewell n'est pas sans évoquer parfois celui de Au Revoir Simone, ou encore SOVIIB cité plus haut… Avec, en plus, un petit coté dance que confère l'utilisation d'un bassiste, qui donne du groove à la musique un peu solennelle de Nite Jewell. Par moments, on est assez séduits, comme sur Weak For Me, où je crois reconnaître un groove à la Talking Heads, ou pour être plus précis, à la Tom Tom Club… Tandis qu’à d'autres moments, je suis plus circonspect. En tout cas, le set sera suffisamment sympathique pour que, à l'instar de Philippe, je me procure aussi le CD du groupe.
Est-ce un miracle, ou un effet de ma vue qui baisse, mais la salle c'est mystérieusement remplie, au point que la coursive est maintenant ouverte ? C'est tout de même une bonne nouvelle.
Ce soir les Fiery Furnaces sont quatre sur scène, et, outre Matthew et Eleanor, les deux frère et sœur, officient ce soir un batteur et un bassiste (qui est en fait Jason, membre de Sebadoh). Surprise, Matthew est à la guitare et Eleanor, elle, simplement au chant. Ce qui me frappe au premier abord, c'est la ressemblance flagrante avec Patti Smith : même minceur et même aspect longiligne, sans compter le style vestimentaire qui, pour l'une comme pour l'autre ne semble pas revêtir un grande importance… ce soir, ce n'est pas une soirée bimbo !! Mais il faut tout de même noter que, par rapport à son illustre ainée, Eleanor affiche tout de même un joli visage. Moi, je connais Fiery Furnaces depuis 2003 : à l'époque, j'avais découvert ce groupe anachronique avec « Tropical Ice Land », et depuis je suis leur discographie. Eric, il y a quelques jours, me demandait de lui décrire la musique du groupe, j'ai été incapable de lui répondre, car d'un album à l'autre, cela change… mais on reconnaît toujours la patte du groupe. Le conventionnel n'existe pas chez eux. Souvent, on parle de rock indépendant, eux c'est l'archétype du genre, ils ne tiennent compte d'aucun courant et d'aucune mode. Et ce concert va conforter mon jugement. Car il faut être honnête, j'ai dû reconnaître au mieux 3 morceaux dans tout ce qui a été interprété ce soir ! Cela débute par une avalanche sonore, je me demande tout d'abord, un peu abasourdi, si je ne me suis pas trompé de groupe, mais non ! Jason insuffle énormément de puissance dans le son du groupe (un moment, j'ai pensé à JJ Burnel), ce soir c'est presque par du stoner que l'on débute, car immédiatement je pense à Black Sabbath en les écoutant. Mais, peu à peu, tout en gardant ce son tout au long du concert, je retrouve mes marques et celles de Fiery Furnaces, toutes ces fêlures et ces variations. Eleanor, de son côté, attire bien sûr tous les regards, cette jeune femme a un magnétisme certain, tant dans son chant que de par son attitude sur scène, j'ai même presque du mal à soutenir son regard quand il croise le mien. Tantôt prêtresse au regard inquisiteur, tantôt absente lorsque, d'un coup elle s'assoit par terre, le regard dirigé vers le sol. Au final, un concert assez étrange, où je n’ai reconnu presque aucun morceau, mais pendant lequel, bizarrement, je ne me suis plus senti déconcerté par cette direction musicale. Je suis presque certain qu'aucun de leurs concerts ne se ressemble, et surtout que d'une tournée à l'autre, cela change complètement.
Les rappels arrivent, et alors que le groupe en finit avec ses 5 morceaux prévus et que le public les réclament, Matthews revient sur scène… mais manifestement, la direction de la Maroquinerie leur interdit de jouer ne serait-ce qu'un morceau de plus... bizarre, car il est à peine plus de 22h. Mais ce n'est pas fini, on nous annonce que le groupe revient dans dix minutes pour un jeu de questions / réponses avec le public, tout cela organisé par Chronic'art. Philippe rencontre Jason en plein milieu de la fosse, on en profite pour le féliciter, et moi pour lui dire combien le son de sa basse était assez énorme, puis nous profitons de ce temps libre pour aller faire un tour au merchandising : allez, hop ! deux t-shirts en plus ! Mais, mauvaise surprise, il n'y a pas le nouvel album. Retour sur le devant de la scène pour assister à l'interview et aux questions / réponses, j'avais peur de m'ennuyer et tout compte fait on passe un bon moment avec des anecdotes de Matthew (surtout Matthew, car Eleanor reste, elle, plus discrète, mais souriante). Il nous raconte par exemple leur concert donné il y a deux jours à Manchester - je crois - en première partie d'Oxbow (là encore, je n'en suis plus sûr) devant 16.000 personnes, et là où il y a quelques années (ou décennies…) les premières parties se faisaient huer, maintenant les gens écrivent pendant le concert des textos avec leur portable (…ce damné téléphone portable pourtant si utile !). Bonne humeur et chansons interprétées en acoustique pour notre plus grand bonheur en cette fin de soirée, manifestement Matthew n'a aucune mémoire des paroles, et quant à Eleanor, elle nous gratifiera en final d'un joli Tropical Ice Land.
On ressort conquis de cette soirée, même si je regrette les claviers omniprésents sur disque et entièrement absents ce soir… Un autre petit regret, j'aurais aimé plus de morceaux de « Bitter Tea », mon album préféré, mais il semble que, ce soir, la part belle ait été faite au nouvel album. Les Fiery Furnaces restent un grand groupe dans le monde des petits indépendants ! »
(http://www.myspace.com/nitejewel)
The Fiery Furnaces est un groupe de rock indépendant formé à Brooklyn, dans l'Etat de New York. Il a été formé en 2000 par Matthew et Eleanor Friedberger, deux frères et sœurs pourtant originaires d'Oak Park, dans l'Illinois. Le tout à mi-chemin d'une pop baroque, façon "sixties", et du "do it yourself" du rock indé américain. En 2009, Fiery Furnaces publie un 8e album, I'm Going Away.
(http://www.myspace.com/thefieryfurnaces)
• Gallowbird's Bark (2003)
• Blueberry Boat (2004)
• EP (2005)
• Rehearsing My Choir (2005)
• Bitter Tea (2006)
• Widow City (2007)
• Remember (2008)
• I'm Going Away (2009)
• Blueberry Boat (2004)
• EP (2005)
• Rehearsing My Choir (2005)
• Bitter Tea (2006)
• Widow City (2007)
• Remember (2008)
• I'm Going Away (2009)
• Matthew Friedberger (Chant, Guitare, Synthétiseur, Orgue)
• Eleanor Friedberger (Chant, Guitare)
• Eleanor Friedberger (Chant, Guitare)
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