Première Partie : DAWN LANDES
photos de eric
(http://www.myspace.com/elvisperkins)
La durée du concert : 1h25
« Elvis Perkins, c'est le fils de Norman Bates, et sa mère est morte le 11 septembre dans l'un des avions qui s'est mangé le WTC : le garçon a donc de quoi avoir une vision assez angoissée de la vie. Pourtant, son très beau second disque, "In Dearland" balaye toutes ces idées reçues à coup de mélodies inspirées et d'élans romantiques qui nous vont bien... et m'ont donné envie de le revoir après l'avoir découvert il y a plus de 3 ans en première partie de Clap Your Hands... (Tiens, on n'en entend plus parler de ceux-là, notre coqueluche de l'époque...!).
Histoire de ne pas faire comme hier et m'enferrer dans des embouteillages, j'ai tenté ce soir l'entrée dans Madrid par l'Ouest au lieu de l'Est, et résultat, je suis arrivé devant la Salle Heineken (toute verte avec des étoiles rouges, bien entendu), Plaza de España, une bonne demi-heure avant l'ouverture des portes. Sauf qu'à Madrid, une demi-heure, c'est beaucoup beaucoup trop tôt : pas un chat, la salle éteinte, les grilles baissées. Je crains un instant l'annulation, et puis, non... Il y a de la vie et de l'espoir à l'intérieur de la gigantesque canette de bière virtuelle. Un mec baraqué se met à traîner des barrières vertes marquées Heineken, et puis la queue commence à se former, tranquillement...
On rentre avec une petite demi-heure de retard, le soundcheck ayant eu l'air de s'éterniser, et je découvre la salle Heineken, beaucoup plus semblable à une salle de concerts de rock, comprenez métallique, bétonnée et froide, avec une scène carrée assez haute (1 m 30 je dirais) qui a la particularité de permettre au public de s'installer sur les côtés latéraux aussi, et avec un bar imposant en plein milieu de la salle (qui ne s'appelle pas Heineken pour rien !). Et en plus, interdiction de fumer ce soir... Mais il est bien précisé sur les affiches que c'est "por petición del artista !"... Bref, on pourrait se trouver à peu près n'importe où sur la planète... Sauf une petite différence : ici, personne ne court pour se précipiter au premier rang ! Pour dire, premier dans la file, j'ai le temps d'aller reconnaître le vestiaire pour voir si je pourrai y déposer mon casque à l'avenir, d'aller ensuite faire un petit pipi, et j'arrive quand même encore le premier pour m'accouder à la scène ! Quel confort !
20 h 45 : une belle jeune femme, vêtue d'une manière légèrenent démodée et très souriante, qui dit s'appeler Dawn Landes, monte sur scène accompagnée de deux acolytes barbus et chevelus (basse et batterie) qui ne payent pas de mine, et entame derrière son orgue une sorte de comptine enfantine sur une musique de cirque... Joli, charmant, mais à peine croit-on avoir saisi de quoi il s'agit qu'elle s'empare d'une guitare acoustique pour nous interpréter un ou deux morceaux typiquement "cow punk" que ne renieraient pas O'Death, avec une voix country & western du plus bel effet... Mais à peine croit-on avoir saisi de quoi... que la guitare se calme et qu'on explore les contrées du folk introspectif et sensible à la mode en ce moment... Mais à peine croit-on... que la guitare devient électrique pour un grand morceau déconstruit, presque free jazz, traversé de déchirures électriques excitantes. On se dit qu'on ne comprend plus rien, et c'est bien comme ça, parce que le bassiste a empoigné une telecaster et qu'à deux, ils nous font du rock sudiste à fond la caisse, guitares stridentes et rythmique déchainée, comme si les Kills reprenaient un morceau des Kings of Leon des débuts, le genre... Au final, 40 minutes auxquelles on n'aura rien compris, mais qui constitueront l'une des meilleures premières parties que j'aie vues cette année. Dawn Landes, retenez ce nom.
Je me dis que le copain Elvis Perkins va avoir du mal à suivre après ça ! D'abord, quand il rentre sur scène, je crois qu'il s'agit d'un roadie venu tester une dernière fois la guitare, tant la grande silhouette voûtée, aux cheveux longs et au chapeau bien bab enfoncé jusqu'aux yeux, qui s'approche du micro, n'a plus rien à voir avec le jeune dandy déjanté style "Nouvelle Angleterre" que j'ai pourtant déjà vu deux fois sur scène : il faut qu'il se mette à chanter While You Were Sleeping, la superbe introduction de son premier album, "Ash Wednesday", pour que je réalise qu'il ne s'agit pas d'une plaisanterie. Les musiciens de In Dearland le rejoignent un à un : un organiste-guitariste-tromboniste (euh, ça se dit ?), un contrebassiste et un batteur, le seul qui ne me paraisse pas un géant depuis où je suis passé, en contrebas. Tout de suite, l'élégance du groupe - pas vestimentaire, ils ressemblent tous à de vieux hippies sur la route de retour de Woodstock, mais musicale - est frappante : voici une musique jouée avec une sorte d'élasticité à la fois rugueuse et virtuose qui me rappelle, dans un registre diffèrent, ce que les Bad Seeds de Nick Cave avaient atteint à leur meilleure époque... ah, et aussi un côté cinématographique, au sens où des images naissent peu à peu dans votre tête en les écoutant... Elvis a bâti sa set list sur une alternance un peu systématique de morceaux de ses deux albums, ceux plus traditionnellement folk du premier, et ceux plus lyriques de "In Dearland", avec leurs poussées de fièvre : cuivres bourgeonnant, ou grosse caisse frappée façon "le cirque défile dans vos rues" par le batteur qui vient alors faire la fête sur le devant de la scène... Au début, je suis conquis, puis peu à peu, il me semble que tout cela manque d'âme : est-ce le sérieux papal des musiciens, qui peut passer pour une sorte d'arrogance bien américaine ? Est-ce l'invariable position, vissé au micro, d'un Elvis au rictus figé ? Les chansons sont belles - je pense plus particulièrement au sublime Shampoo, ou à une version dèpouillée du très "Tom-Waitsien" I'll be Arriving -, mais la voix d'Elvis avec son (nouveau) phrasé détaché, précieux et alambiqué, déjà perceptible sur l'album, me tape un peu sur les nerfs. Je constate que le public autour de moi, bien que connaissant parfaitement toutes les chansons (nombreux sont ceux qui chantent en choeur...), est lui aussi assez circonspect, loin en tout cas des manifestations de dèlire auxquelles j'ai pu assister lors de mes deux premiers concerts madrilènes (Cohen et Nouvelle Vague, pour ceux qui ont manqué ces épisodes...) : ce n'est que lors des explosions "festives" qui dynamitent occasionnellement les chansons tristes d'Elvis que les Madrilènes laissent éclater leur allégresse.
Ce sont les deux chansons de leur nouvel EP (annoncé par Elvis) qui vont changer la donne : voici deux morceaux du répertoire traditionnel US, dont l'un (Mary, je crois) est un pur gospel, réarrangé de manière très rock - comme nous l'avait promis de manière gourmande le batteur... - qui tranchent nettement avec le répertoire du groupe, et qui vont enfin mettre le feu aux poudres. Les musiciens paraissent enfin s'amuser, se détendre, sourire, et, immédiatement, le concert semble acquérir l'âme qui lui manquait jusque là, et les spectateurs s'amuser franchement. In Dearland fait monter sur scène pour jouer avec eux des amis espagnols qui les ont aidés à mettre sur pied leur tournée espagnole, qui se termine ce soir à Madrid, Elvis explique à quel point le pays leur a plu, cite des nuits à Murcia, ou un ami de Grenada auquel il dèduie une chanson dont il prétend avoir oublié comment la jouer. Le set se conclut dans la joie générale par l'évident (de la musique festive standard mais assez irrésistible) Doomsday, ou comment faire la fête en attendant l'apocalypse. Elvis Perkins, qui n'a quitté son horrible chapeau pour montrer son visage qu'à la toute fin de la soirée, a de justesse rattrapé un concert qui avait peu à peu sombré dans l'indifférence...
Je sors dans la nuit fraîche (14 degrés) de la Calle Princesa avec quand même quelques doutes sur la capacité d'Elvis Perkins à parvenir à une vraie popularité, que son excellent "In Dearland" appelle pourtant. Il y a finalement chez ce garçon, vu de près, une sorte de crispation, de tension un peu sinistre, qu'on associe forcément à l'image de son père, auquel il ressemble finalement un peu, physiquement, et qui bride l'intensitè de sa musique. A moins que le nouvel EP, qui paraît plus relâché d'après les deux titres qu'on a pu découvrir ce soir, ne change la donne. A suivre.»
Histoire de ne pas faire comme hier et m'enferrer dans des embouteillages, j'ai tenté ce soir l'entrée dans Madrid par l'Ouest au lieu de l'Est, et résultat, je suis arrivé devant la Salle Heineken (toute verte avec des étoiles rouges, bien entendu), Plaza de España, une bonne demi-heure avant l'ouverture des portes. Sauf qu'à Madrid, une demi-heure, c'est beaucoup beaucoup trop tôt : pas un chat, la salle éteinte, les grilles baissées. Je crains un instant l'annulation, et puis, non... Il y a de la vie et de l'espoir à l'intérieur de la gigantesque canette de bière virtuelle. Un mec baraqué se met à traîner des barrières vertes marquées Heineken, et puis la queue commence à se former, tranquillement...
On rentre avec une petite demi-heure de retard, le soundcheck ayant eu l'air de s'éterniser, et je découvre la salle Heineken, beaucoup plus semblable à une salle de concerts de rock, comprenez métallique, bétonnée et froide, avec une scène carrée assez haute (1 m 30 je dirais) qui a la particularité de permettre au public de s'installer sur les côtés latéraux aussi, et avec un bar imposant en plein milieu de la salle (qui ne s'appelle pas Heineken pour rien !). Et en plus, interdiction de fumer ce soir... Mais il est bien précisé sur les affiches que c'est "por petición del artista !"... Bref, on pourrait se trouver à peu près n'importe où sur la planète... Sauf une petite différence : ici, personne ne court pour se précipiter au premier rang ! Pour dire, premier dans la file, j'ai le temps d'aller reconnaître le vestiaire pour voir si je pourrai y déposer mon casque à l'avenir, d'aller ensuite faire un petit pipi, et j'arrive quand même encore le premier pour m'accouder à la scène ! Quel confort !
20 h 45 : une belle jeune femme, vêtue d'une manière légèrenent démodée et très souriante, qui dit s'appeler Dawn Landes, monte sur scène accompagnée de deux acolytes barbus et chevelus (basse et batterie) qui ne payent pas de mine, et entame derrière son orgue une sorte de comptine enfantine sur une musique de cirque... Joli, charmant, mais à peine croit-on avoir saisi de quoi il s'agit qu'elle s'empare d'une guitare acoustique pour nous interpréter un ou deux morceaux typiquement "cow punk" que ne renieraient pas O'Death, avec une voix country & western du plus bel effet... Mais à peine croit-on avoir saisi de quoi... que la guitare se calme et qu'on explore les contrées du folk introspectif et sensible à la mode en ce moment... Mais à peine croit-on... que la guitare devient électrique pour un grand morceau déconstruit, presque free jazz, traversé de déchirures électriques excitantes. On se dit qu'on ne comprend plus rien, et c'est bien comme ça, parce que le bassiste a empoigné une telecaster et qu'à deux, ils nous font du rock sudiste à fond la caisse, guitares stridentes et rythmique déchainée, comme si les Kills reprenaient un morceau des Kings of Leon des débuts, le genre... Au final, 40 minutes auxquelles on n'aura rien compris, mais qui constitueront l'une des meilleures premières parties que j'aie vues cette année. Dawn Landes, retenez ce nom.
Je me dis que le copain Elvis Perkins va avoir du mal à suivre après ça ! D'abord, quand il rentre sur scène, je crois qu'il s'agit d'un roadie venu tester une dernière fois la guitare, tant la grande silhouette voûtée, aux cheveux longs et au chapeau bien bab enfoncé jusqu'aux yeux, qui s'approche du micro, n'a plus rien à voir avec le jeune dandy déjanté style "Nouvelle Angleterre" que j'ai pourtant déjà vu deux fois sur scène : il faut qu'il se mette à chanter While You Were Sleeping, la superbe introduction de son premier album, "Ash Wednesday", pour que je réalise qu'il ne s'agit pas d'une plaisanterie. Les musiciens de In Dearland le rejoignent un à un : un organiste-guitariste-tromboniste (euh, ça se dit ?), un contrebassiste et un batteur, le seul qui ne me paraisse pas un géant depuis où je suis passé, en contrebas. Tout de suite, l'élégance du groupe - pas vestimentaire, ils ressemblent tous à de vieux hippies sur la route de retour de Woodstock, mais musicale - est frappante : voici une musique jouée avec une sorte d'élasticité à la fois rugueuse et virtuose qui me rappelle, dans un registre diffèrent, ce que les Bad Seeds de Nick Cave avaient atteint à leur meilleure époque... ah, et aussi un côté cinématographique, au sens où des images naissent peu à peu dans votre tête en les écoutant... Elvis a bâti sa set list sur une alternance un peu systématique de morceaux de ses deux albums, ceux plus traditionnellement folk du premier, et ceux plus lyriques de "In Dearland", avec leurs poussées de fièvre : cuivres bourgeonnant, ou grosse caisse frappée façon "le cirque défile dans vos rues" par le batteur qui vient alors faire la fête sur le devant de la scène... Au début, je suis conquis, puis peu à peu, il me semble que tout cela manque d'âme : est-ce le sérieux papal des musiciens, qui peut passer pour une sorte d'arrogance bien américaine ? Est-ce l'invariable position, vissé au micro, d'un Elvis au rictus figé ? Les chansons sont belles - je pense plus particulièrement au sublime Shampoo, ou à une version dèpouillée du très "Tom-Waitsien" I'll be Arriving -, mais la voix d'Elvis avec son (nouveau) phrasé détaché, précieux et alambiqué, déjà perceptible sur l'album, me tape un peu sur les nerfs. Je constate que le public autour de moi, bien que connaissant parfaitement toutes les chansons (nombreux sont ceux qui chantent en choeur...), est lui aussi assez circonspect, loin en tout cas des manifestations de dèlire auxquelles j'ai pu assister lors de mes deux premiers concerts madrilènes (Cohen et Nouvelle Vague, pour ceux qui ont manqué ces épisodes...) : ce n'est que lors des explosions "festives" qui dynamitent occasionnellement les chansons tristes d'Elvis que les Madrilènes laissent éclater leur allégresse.
Ce sont les deux chansons de leur nouvel EP (annoncé par Elvis) qui vont changer la donne : voici deux morceaux du répertoire traditionnel US, dont l'un (Mary, je crois) est un pur gospel, réarrangé de manière très rock - comme nous l'avait promis de manière gourmande le batteur... - qui tranchent nettement avec le répertoire du groupe, et qui vont enfin mettre le feu aux poudres. Les musiciens paraissent enfin s'amuser, se détendre, sourire, et, immédiatement, le concert semble acquérir l'âme qui lui manquait jusque là, et les spectateurs s'amuser franchement. In Dearland fait monter sur scène pour jouer avec eux des amis espagnols qui les ont aidés à mettre sur pied leur tournée espagnole, qui se termine ce soir à Madrid, Elvis explique à quel point le pays leur a plu, cite des nuits à Murcia, ou un ami de Grenada auquel il dèduie une chanson dont il prétend avoir oublié comment la jouer. Le set se conclut dans la joie générale par l'évident (de la musique festive standard mais assez irrésistible) Doomsday, ou comment faire la fête en attendant l'apocalypse. Elvis Perkins, qui n'a quitté son horrible chapeau pour montrer son visage qu'à la toute fin de la soirée, a de justesse rattrapé un concert qui avait peu à peu sombré dans l'indifférence...
Je sors dans la nuit fraîche (14 degrés) de la Calle Princesa avec quand même quelques doutes sur la capacité d'Elvis Perkins à parvenir à une vraie popularité, que son excellent "In Dearland" appelle pourtant. Il y a finalement chez ce garçon, vu de près, une sorte de crispation, de tension un peu sinistre, qu'on associe forcément à l'image de son père, auquel il ressemble finalement un peu, physiquement, et qui bride l'intensitè de sa musique. A moins que le nouvel EP, qui paraît plus relâché d'après les deux titres qu'on a pu découvrir ce soir, ne change la donne. A suivre.»
photos de eric
Elvis Perkins est un chanteur américain de folk rock.Fils de l’infortuné acteur Anthony Perkins et de la photographe Berry Berenson, décédée lors des attentas du 11 septembre, Elvis Perkins a dû voyager avec la tragédie à ses côtés. Elvis Perkins doit son prénom à la passion de son père pour le « King » Presley.
Aujourd’hui, après être passé par toutes sortes de cafés et festivals, le nord-américain a décidé de se délester de ce poids et de le disperser en 2007 dans “Ash Wednesday”, perle de folk solennel dans laquelle la douleur est filtré à travers les touches acoustiques et les arrangements délicats. À mi-chemin entre Micah P. Hinson et Elliott Smith, Perkins est en train de percer avec un classique précoce.
Aujourd’hui, après être passé par toutes sortes de cafés et festivals, le nord-américain a décidé de se délester de ce poids et de le disperser en 2007 dans “Ash Wednesday”, perle de folk solennel dans laquelle la douleur est filtré à travers les touches acoustiques et les arrangements délicats. À mi-chemin entre Micah P. Hinson et Elliott Smith, Perkins est en train de percer avec un classique précoce.
(http://www.myspace.com/elvisperkins)
* Ash Wednesday (February 20, 2007)
* Elvis Perkins in Dearland (March 10, 2009)
* The Doomsday EP (Septembre 20, 2009)
* Elvis Perkins in Dearland (March 10, 2009)
* The Doomsday EP (Septembre 20, 2009)
Elvis Perkins (vocals, guitar, harmonica)
Brigham Brough (bass, vocals, saxophone)
Wyndham Boylan-Garnett (organ, harmonium, trombone, guitar, vocals)
Nick Kinsey (drums, vocals)
Brigham Brough (bass, vocals, saxophone)
Wyndham Boylan-Garnett (organ, harmonium, trombone, guitar, vocals)
Nick Kinsey (drums, vocals)
While You Were Sleeping (Ash Wednesday - 2007)
I heard Your Voice in Dresden (In Dearland - 2009)
Chains Chains Chains (In Dearland - 2009)
Emile's Vietnam In The Sky (Ash Wednesday - 2007)
All The Night Without Love (Ash Wednesday - 2007)
I'll Be Arriving (In Dearland - 2009)
Stay Zombie Stay (Doomsday EP - 2009)
Shampoo (In Dearland - 2009)
The Night and the Liquor (Ash Wednesday - 2007)
Hey (In Dearland - 2009)
Hours Last Stand (In Dearland - 2009)
Stop Drop Rock’n’Roll ((Doomsday EP - 2009)
Weeping Mary (Doomsday EP - 2009)
Gypsy Davy (Doomsday EP - 2009)
May Day ! (Ash Wednesday - 2007)
Encore
Moon Woman 2 (Ash Wednesday - 2007)
Doomsday (In Dearland - 2009)
I heard Your Voice in Dresden (In Dearland - 2009)
Chains Chains Chains (In Dearland - 2009)
Emile's Vietnam In The Sky (Ash Wednesday - 2007)
All The Night Without Love (Ash Wednesday - 2007)
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Stay Zombie Stay (Doomsday EP - 2009)
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The Night and the Liquor (Ash Wednesday - 2007)
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Stop Drop Rock’n’Roll ((Doomsday EP - 2009)
Weeping Mary (Doomsday EP - 2009)
Gypsy Davy (Doomsday EP - 2009)
May Day ! (Ash Wednesday - 2007)
Encore
Moon Woman 2 (Ash Wednesday - 2007)
Doomsday (In Dearland - 2009)
La durée du concert : 1h25
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