« J’avais souvent dis à mes amis que je n’irais jamais voir The Stooges sur scène, car je trouvais (et je trouve toujours) ces opérations de reformation, plus de trente ans plus tard, assez pitoyables, et de toute façon très mercantiles. Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Alors oui, j’ai enfin décidé de remettre le couvert, et d’aller revoir Iggy presque 20 ans après sa performance (alors en solo) dans ce même Olympia… c’était en 1991. L’Olympia est un élément essentiel dans ma décision, c’est une salle où l’iguane a laissé sa trace, une salle assez intimiste par rapport au Zénith ou encore au Palais des Sports de la Porte de Versailles, les deux derniers endroits fréquentés par Iggy et sa bande. Bon, j’avoue ne me faire aucune illusion sur ce concert, il durera surement 1h15 (environ), la set list sera la même pour toute la tournée, les journalistes nous font croire que cette fois c’est la meilleure formation des Stooges que nous aurons en face de nous : pauvre Ron Asheton, dont on ne parle plus du tout, place à James Williamson, jadis écarté, et maintenant de retour en grâce.
Ayant pris une semaine complète de congés, j’arrive à l’Olympia vers les 17h, une dizaine de personnes font déjà le pied de grue devant la salle, l’objectif est atteint, je serai au premier rang. Traditionnellement, c’est peu avant 19h qu’a lieu l’ouverture des portes, je passe les contrôles et me dirige vers le devant de la scène, pile poil face aux amplis de James Williamson, il n’y a plus qu’a attendre. La salle se remplit tout doucement, le public est hétéroclite : de vieux survivants des seventies - voire des sixties -, on les reconnait vite… puis des pères avec leur progéniture, quelques jeunes tout de même, mais un public majoritairement masculin, une fois n’est pas coutume.
Ce soir c’est à une première partie surprenante que nous avons droit... Attention, surprenante ne veut pas forcément dire intéressante, car la prestation de Jessie Evans ne restera pas dans nos mémoires. Imaginez une sorte de diva pop au look mi-Siouxsie mi-Nina Hagen qui joue du sax une jambe en l’air et qui essaie de rallier le public à sa cause. Bon, ce n’est pas parce qu’on est agité sur scène que le public doit forcément répondre. Car franchement, on se demande au bout de dix minutes où ils ont été nous chercher une première partie comme cela. Bon, on aurait pu avoir droit aux Brats ou aux Prostitutes, vous me direz, mais là… La diva va se lancer dans un numéro de free jazz pendant une dizaine de minutes, puis elle nous fera un petit show à la Joséphine Baker, avant un final disco – electro/glam, sans oublier pas mal de passages tribaux, qui aurait pu nous faire penser aux Creatures de Siouxsie. Mais là, tout était plat et sans entrain, j’allais presque dire sans talent. Et dire que cela a duré la bagatelle de 45 minutes !!! Et que certains sites sur le net délirent là-dessus !!!
Mais passons maintenant aux choses sérieuses : après une assez longue attente, voilà enfin l’iguane et ses Stooges. Surprenant de revoir Iggy presque vingt ans plus tard, car tout compte fait, il n’a pas vraiment vieilli, c’est vrai qu’il fait partie maintenant du paysage rock français, nous l’avons adopté en quelque sorte, c’est devenu notre icône. La machine se met en marche, et oh mauvaise surprise, la voix de l’iguane est carrément inaudible, et elle le restera tout au long du concert, c’est bien la première fois que je vois - ou plutôt que j’entends - cela à l’Olympia !!! Par contre, pas de problème pour la guitare et la basse, même si ce n’est pas non plus le mur du son. La surprise vient aussi de Steve MacKey le saxophoniste « historique » : une bien mauvaise surprise car on a l’impression d’avoir à faire à un vieillard, sa longue chevelure blanche n’arrangeant pas les choses. Quand au « fameux » James Williamson, on se demande s’il fait vraiment partie du groupe, tant sa présence scénique est inexistante… comme l’était celle de Ron Asheton. A la limite, celui qui est le plus dans le coup, c’est Mike Watt le bassiste, le seul ne faisant pas partie du groupe d’origine. Mais heureusement, il y a Iggy car quoi que l’on en dise, les Stooges c’est à 95% Iggy Pop, les autres musiciens se partageant les miettes. Premier morceau, et merde je mets bien 15 secondes à reconnaitre Raw Power !!! La fougue de l’iguane est toujours présente (à défaut de l’entendre chanter…), le charisme est là, et je comprends fort bien la fascination qu’il exerce, surtout sur ceux qui ne l’ont jamais vu. Mais plus le concert avance, et plus je déchante. Rock’n’roll oui, mais sur des rails, et en toute sécurité, l’urgence n’est plus là, tout est programmé, au troisième morceau on fait rituellement monter les gens sur scène (avant, c’était à la fin du concert…), quelques morceaux plus tard il se jettera dans la foule pour un slam de courte durée, puis l’iguane abaissera un peu son jean, sans toutefois se risquer à montrer son sexe comme il l’avait fait naguère, le temps d’un morceau complet (c’était en 1991…), oui tout est rentré dans l’ordre maintenant. La set list, elle aussi, est sujet à débat. Où sont passés les joyaux de « Fun House ? » (la face A, bien sûr). A la place, on a droit à certains morceaux pas terribles terribles…. J’en viens même à regretter le temps où il jouait en solo, car maintenant plus de Lust For Life, plus de The Passenger. Je ne vibre pas, tout simplement, même si je passe un bon moment… Moi, ce que je voulais, c’est être excité et surpris, malheureusement ce n’est pas le cas. Alors je regarde en spectateur, je regarde les gens qui slamment, ça pousse gentiment derrière mais rien de bien méchant. Et l’iguane qui fait son show, tout en se ménageant des pauses assez fréquentes, sur qu’à plus de soixante ans, on ne fait plus les mêmes galipettes qu’à quarante… Mais tout cela je l’ai vu et revu, d’où une sensation de lassitude. Et puis les Stooges… Je ne rajouterais rien mais il n’y a pas de quoi en faire des tonnes, il faudrait demander à ceux qui les ont vus dans les années 60/70, mais je suis persuadé que, même à l’époque, Iggy ETAIT les Stooges.
Le rappel sera plutôt mou du genou, avec heureusement un No Fun pour conclure tout cela, mais ce qui est symptomatique, c’est la sortie de scène des musiciens : alors que Iggy salue la foule devant la scène, James Williamson et Scott Asheton quittent la salle sans un mot, et surtout sans un regard vers le public, comme ça l’a été durant tout le concert, à croire qu’il ne font pas partie du groupe... 1h15 au compteur, ma prédiction s’est réalisée, je ne me bats même pas pour la set list, je me contenterai de la photographier.
Alors, vous allez dire que je suis dur. Non je ne pense pas, le concert était sympa mais sans plus. Pas de surprise, pas de sentiments d’exaltation, juste un bon concert de rock’n’roll et c’est déjà bien malgré tout… mais de la part d’Iggy Pop, j’aurais aimé qu’il me surprenne une dernière fois.
Je rejoins les amis Vik et Gilles P, nos avis concordent dans l’ensemble, « bon concert de rock’n’roll mais pas un grand concert », c’est peut-être la dernière fois que je vois Iggy : je ne retournerai pas le voir avec ses Stooges, car la machine tourne en rond depuis maintenant pas mal d’années… Bon, si vous n’avez jamais vu le phénomène, allez-y car c’est toujours impressionnant la première fois. »
The Stooges (ou Iggy and the Stooges) est un groupe de rock américain formé en 1967 à Ann Arbor, Michigan. Les Stooges ont vendu peu d'albums à leur époque et reçurent un accueil hostile de la part du grand public. Néanmoins, les Stooges sont souvent considérés comme une très grande influence dans le rock alternatif, le heavy metal et, en particulier, le punk rock. Leur chanteur Iggy Pop est connu pour son style provocant et subversif lors des concerts. Dissous en 1974, le groupe s'est reformé en 2003. Un nouvel album, The Weirdness, est sorti en 2007.
1. Raw Power (Raw Power - 1973)
2. Kill City (Iggy With James Williamson - 1977)
3. Search And Destroy (Raw Power - 1973)
4. Gimme Danger (Raw Power - 1973)
5. Cock In My Pocket (Rubber - 1998)
6. Shake Appeal (Raw Power - 1973)
7. 1970 (Funhouse - 1970)
8. L.A. Blues (Fun House - 1970)
9. Night Theme / Skull Ring /(Iggy With James Williamson - 1977)
10. Beyond The Law (Iggy With James Williamson - 1977)
11. Johanna (Rubber - 1998)
12. I Got A Right (Rubber - 1998)
13. I Wanna Be Your Dog (The Stooges - 1969)
14. Your Pretty Face Is Going To Hell (Raw Power - 1973)
15. Open Up And Bleed (Metallic KO - 1976)
Encore
Ayant pris une semaine complète de congés, j’arrive à l’Olympia vers les 17h, une dizaine de personnes font déjà le pied de grue devant la salle, l’objectif est atteint, je serai au premier rang. Traditionnellement, c’est peu avant 19h qu’a lieu l’ouverture des portes, je passe les contrôles et me dirige vers le devant de la scène, pile poil face aux amplis de James Williamson, il n’y a plus qu’a attendre. La salle se remplit tout doucement, le public est hétéroclite : de vieux survivants des seventies - voire des sixties -, on les reconnait vite… puis des pères avec leur progéniture, quelques jeunes tout de même, mais un public majoritairement masculin, une fois n’est pas coutume.
Ce soir c’est à une première partie surprenante que nous avons droit... Attention, surprenante ne veut pas forcément dire intéressante, car la prestation de Jessie Evans ne restera pas dans nos mémoires. Imaginez une sorte de diva pop au look mi-Siouxsie mi-Nina Hagen qui joue du sax une jambe en l’air et qui essaie de rallier le public à sa cause. Bon, ce n’est pas parce qu’on est agité sur scène que le public doit forcément répondre. Car franchement, on se demande au bout de dix minutes où ils ont été nous chercher une première partie comme cela. Bon, on aurait pu avoir droit aux Brats ou aux Prostitutes, vous me direz, mais là… La diva va se lancer dans un numéro de free jazz pendant une dizaine de minutes, puis elle nous fera un petit show à la Joséphine Baker, avant un final disco – electro/glam, sans oublier pas mal de passages tribaux, qui aurait pu nous faire penser aux Creatures de Siouxsie. Mais là, tout était plat et sans entrain, j’allais presque dire sans talent. Et dire que cela a duré la bagatelle de 45 minutes !!! Et que certains sites sur le net délirent là-dessus !!!
Mais passons maintenant aux choses sérieuses : après une assez longue attente, voilà enfin l’iguane et ses Stooges. Surprenant de revoir Iggy presque vingt ans plus tard, car tout compte fait, il n’a pas vraiment vieilli, c’est vrai qu’il fait partie maintenant du paysage rock français, nous l’avons adopté en quelque sorte, c’est devenu notre icône. La machine se met en marche, et oh mauvaise surprise, la voix de l’iguane est carrément inaudible, et elle le restera tout au long du concert, c’est bien la première fois que je vois - ou plutôt que j’entends - cela à l’Olympia !!! Par contre, pas de problème pour la guitare et la basse, même si ce n’est pas non plus le mur du son. La surprise vient aussi de Steve MacKey le saxophoniste « historique » : une bien mauvaise surprise car on a l’impression d’avoir à faire à un vieillard, sa longue chevelure blanche n’arrangeant pas les choses. Quand au « fameux » James Williamson, on se demande s’il fait vraiment partie du groupe, tant sa présence scénique est inexistante… comme l’était celle de Ron Asheton. A la limite, celui qui est le plus dans le coup, c’est Mike Watt le bassiste, le seul ne faisant pas partie du groupe d’origine. Mais heureusement, il y a Iggy car quoi que l’on en dise, les Stooges c’est à 95% Iggy Pop, les autres musiciens se partageant les miettes. Premier morceau, et merde je mets bien 15 secondes à reconnaitre Raw Power !!! La fougue de l’iguane est toujours présente (à défaut de l’entendre chanter…), le charisme est là, et je comprends fort bien la fascination qu’il exerce, surtout sur ceux qui ne l’ont jamais vu. Mais plus le concert avance, et plus je déchante. Rock’n’roll oui, mais sur des rails, et en toute sécurité, l’urgence n’est plus là, tout est programmé, au troisième morceau on fait rituellement monter les gens sur scène (avant, c’était à la fin du concert…), quelques morceaux plus tard il se jettera dans la foule pour un slam de courte durée, puis l’iguane abaissera un peu son jean, sans toutefois se risquer à montrer son sexe comme il l’avait fait naguère, le temps d’un morceau complet (c’était en 1991…), oui tout est rentré dans l’ordre maintenant. La set list, elle aussi, est sujet à débat. Où sont passés les joyaux de « Fun House ? » (la face A, bien sûr). A la place, on a droit à certains morceaux pas terribles terribles…. J’en viens même à regretter le temps où il jouait en solo, car maintenant plus de Lust For Life, plus de The Passenger. Je ne vibre pas, tout simplement, même si je passe un bon moment… Moi, ce que je voulais, c’est être excité et surpris, malheureusement ce n’est pas le cas. Alors je regarde en spectateur, je regarde les gens qui slamment, ça pousse gentiment derrière mais rien de bien méchant. Et l’iguane qui fait son show, tout en se ménageant des pauses assez fréquentes, sur qu’à plus de soixante ans, on ne fait plus les mêmes galipettes qu’à quarante… Mais tout cela je l’ai vu et revu, d’où une sensation de lassitude. Et puis les Stooges… Je ne rajouterais rien mais il n’y a pas de quoi en faire des tonnes, il faudrait demander à ceux qui les ont vus dans les années 60/70, mais je suis persuadé que, même à l’époque, Iggy ETAIT les Stooges.
Le rappel sera plutôt mou du genou, avec heureusement un No Fun pour conclure tout cela, mais ce qui est symptomatique, c’est la sortie de scène des musiciens : alors que Iggy salue la foule devant la scène, James Williamson et Scott Asheton quittent la salle sans un mot, et surtout sans un regard vers le public, comme ça l’a été durant tout le concert, à croire qu’il ne font pas partie du groupe... 1h15 au compteur, ma prédiction s’est réalisée, je ne me bats même pas pour la set list, je me contenterai de la photographier.
Alors, vous allez dire que je suis dur. Non je ne pense pas, le concert était sympa mais sans plus. Pas de surprise, pas de sentiments d’exaltation, juste un bon concert de rock’n’roll et c’est déjà bien malgré tout… mais de la part d’Iggy Pop, j’aurais aimé qu’il me surprenne une dernière fois.
Je rejoins les amis Vik et Gilles P, nos avis concordent dans l’ensemble, « bon concert de rock’n’roll mais pas un grand concert », c’est peut-être la dernière fois que je vois Iggy : je ne retournerai pas le voir avec ses Stooges, car la machine tourne en rond depuis maintenant pas mal d’années… Bon, si vous n’avez jamais vu le phénomène, allez-y car c’est toujours impressionnant la première fois. »
The Stooges (ou Iggy and the Stooges) est un groupe de rock américain formé en 1967 à Ann Arbor, Michigan. Les Stooges ont vendu peu d'albums à leur époque et reçurent un accueil hostile de la part du grand public. Néanmoins, les Stooges sont souvent considérés comme une très grande influence dans le rock alternatif, le heavy metal et, en particulier, le punk rock. Leur chanteur Iggy Pop est connu pour son style provocant et subversif lors des concerts. Dissous en 1974, le groupe s'est reformé en 2003. Un nouvel album, The Weirdness, est sorti en 2007.
(http://www.myspace.com/iggyandthestooges)
• 1969 : The Stooges (Elektra)
• 1970 : Fun House (Elektra)
• 1973 : Raw Power (CBS)
• 2007 : The Weirdness (Virgin)
• 1970 : Fun House (Elektra)
• 1973 : Raw Power (CBS)
• 2007 : The Weirdness (Virgin)
• Iggy Pop— Vocal
• Scott Asheton— Drums
• Steve Mackay— Sax
• James Williamson— Guitar
• Mike Watt— Bass
• Scott Asheton— Drums
• Steve Mackay— Sax
• James Williamson— Guitar
• Mike Watt— Bass
La Setlist du Concert
IGGY AND THE STOOGES
1. Raw Power (Raw Power - 1973)
2. Kill City (Iggy With James Williamson - 1977)
3. Search And Destroy (Raw Power - 1973)
4. Gimme Danger (Raw Power - 1973)
5. Cock In My Pocket (Rubber - 1998)
6. Shake Appeal (Raw Power - 1973)
7. 1970 (Funhouse - 1970)
8. L.A. Blues (Fun House - 1970)
9. Night Theme / Skull Ring /(Iggy With James Williamson - 1977)
10. Beyond The Law (Iggy With James Williamson - 1977)
11. Johanna (Rubber - 1998)
12. I Got A Right (Rubber - 1998)
13. I Wanna Be Your Dog (The Stooges - 1969)
14. Your Pretty Face Is Going To Hell (Raw Power - 1973)
15. Open Up And Bleed (Metallic KO - 1976)
Encore
16. Death Trip (Raw Power - 1973)
17. Penetration (Raw Power - 1973)
18. No Fun (The Stoogies - 1969)
19. Funhouse (Funhouse - 1970)
17. Penetration (Raw Power - 1973)
18. No Fun (The Stoogies - 1969)
19. Funhouse (Funhouse - 1970)
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