Opening: CONTROL
« Il est 16h10 quand je quitte Eragny, direction : le boulevard des Capucines. Dans la voiture, je glisse un CD, et pendant plus d’une heure je vais revivre les émotions que j’avais ressenties - avec mon ami Vincent - lors de ce fameux concert du Bataclan le 23 février 2007. Car ce soir, c’est le retour à Paris de Kasabian, l’un de mes groupes anglais favoris, un groupe que je suis et que je chéris depuis 2004. Ce soir, ce sera la quatrième fois que je les vois, après leur passage le 25 Janvier 2005 (déjà par un froid glacial) au Trabendo, pour un concert que j’avais trouvé alors remarquable, puis le 8 Septembre 2006 à la Maroquinerie - plus ou moins en demi-teinte -, avant ce fameux concert au Bataclan en 2007. Et enfin aujourd’hui l’apothéose avec un Olympia sold out depuis plusieurs mois… C’est certainement le concert le plus attendu de ce mois de février. Kasabian, à l’instar de nombreux de ses compatriotes, vient de sortir son 3ème essai, qui se révèle transformé tout simplement. Souvent critiqué dans certains blogs (on se demande bien pourquoi, d’ailleurs) par des esprits chagrins pour qui la musique des Anglais se révèle surement trop simple, trop facile d’accès, trop populaire qui sait… Eh bien moi, l’avis de ces gens-là je le balaye négligemment du revers de la main : Kasabian, c’est bon et c’est jouissif, tout simplement…
17h25 : me voilà aux portes de l’Olympia, avec la désagréable sensation que j’aurai du mal cette fois à me trouver une place au premier rang, vu la bonne cinquantaine de personnes (au bas mot) qui squattent devant la salle, et surtout vu qu’il n’y a personne que je ne connaisse, hélas ! Ce n’est pas grave, je vais faire la queue comme un grand, en essayant de ne pas me congeler sur place. Et c’est un peu avant 19h que les barrières s’ouvrent. Commence alors la course vers la salle au travers des différents contrôles, et lorsque j’arrive devant le grand escalier en face du bar, je m’aperçois d’un rapide coup d’œil que tout le monde se dirige vers la porte de gauche… Moi bien sûr, j’opte pour celle opposée, et bien m’en prend : à ma grande - et agréable - surprise, j’arrive au premier rang, décalé sur la droite, mais tout de même très bien placé. C’est alors l’attente qui continue, tranquille et agréable cette fois car le public a la bonne idée de ne pas s’entasser. Je suis assez surpris de la jeunesse des spectateurs, ou plutôt des spectatrices car le public est majoritairement féminin ce soir. Petite préoccupation tout de même : comment faire avec mon blouson qui me gène plutôt, avec surtout l’impossibilité de le poser sur la crash barrier ? Heureusement, l’ami Vincent débarque vers 19h50, déjà excité (ou plutôt surexcité je devrais dire..), et c’est vrai qu’insidieusement, une espèce d’impatience - que j’essaie de cacher - commence à se manifester. J’ai déjà un scénario dans la tête : que Kasabian me la vide, cette tête, et me fasse exploser de joie, un peu comme ce fut le cas au concert explosif de Kaiser Chiefs au même endroit, il y a maintenant trois ans… Vincent prend donc mon blouson, et avant de repartir vers la mezzanine, se retourne et m’annonce malicieusement : « Il y a les pompiers qui sont dehors, ils encerclent l’Olympia, car Kasabian va mettre le feu ce soir ! »
Mais il est 20h, et avant de prendre feu, j’attends avec curiosité Miles Kane, ex-leader des Rascals… Surprise, c’est un trio qui fait son apparition sur scène ! Deux hommes et une femme répondant au nom de Control. Le seul intérêt du groupe, si j’ose dire, c’est la plastique de la jeune femme évoluant devant nous en short noir et talons aiguilles… mais cela ne suffit pas ! Musicalement, c’est poussif, de l’électro rock pas bien enthousiasmant, même si la seconde partie du concert donne au groupe une orientation plus proche de celle d’un groupe comme les Kills, mais des Kills bien sages et sans aucune furie ni passion. Bref, une première partie peu enthousiasmante, c’est le moins que l’on puisse dire. Applaudissements polis du public lorsque le groupe quitte la scène au bout de 25 minutes.
La tension devient plus palpable, l’Olympia est maintenant bourrée à craquer, il y a pas mal d’Anglais d’ailleurs qui ont fait le déplacement et se trouve bien évidemment dans la fosse en plein centre. La bonne surprise, c’est que nous ne sommes pas compressés, l’ambiance est bon enfant, et c’est parfait comme cela.
21h, une clameur s’élève de la fosse, Kasabian fait son entrée sur scène, avec un Tom Meighan qui a encore une fois changé de look, ou plutôt de coupe de cheveux. Finis les cheveux longs avec cette espèce de queue de cheval, c’est maintenant avec une coupe en brosse, très courte, et sans barbe qu’il se présente devant nous. Vous rajoutez les Ray Bans et un petit blouson, et vous avez en face de vous le portrait parfait d’une petite frappe arrogante ! Ce que ne sont pas les membres de Kasabian d’ailleurs... Sûr d’eux oui, mais toujours là pour donner au public. L’excitation est montée d’un cran, beaucoup plus que pour nombre de groupes, car je sais qu’avec ces originaires de Leicester, je vais bientôt sauter et chanter à tue-tête leurs hymnes ô combien fédérateurs… Mais pour l’instant, nous en sommes aux hors d’œuvres, avec Mothman, un morceau inédit qui a priori ouvre tous leurs concerts, cela permet de se mettre dans le bain tranquillement. Le son est très bon, mais comment en serait-il autrement à l’Olympia ? Et puis, c’est le nouvel album qui est à l’honneur, avec dans le même ordre que sur le CD, Underdog, Where Did All The Love Go ? et Swarfiga. L’ambiance commence à monter doucement avec ces trois morceaux bien équilibrés de « West Ryder… », j’avoue une préférence d’ailleurs pour Where Did All The Love Go ?... Oui la machine Kasabian est maintenant en ordre de marche, en face de moi Chris Edwards contraste par sa retenue, mais les deux gros Marshall juste derrière lui claquent un son de basse ultra groovy. Les machines aussi sont là ont le sait, elles font partie de l’âme du groupe, certains esprits chagrins les critiquent pour cela, mais Kasabian, c’est la fusion des machines et du groove des musiciens… De l’autre côté de la scène, un peu loin de moi, Sergio Pizzorno ne porte plus de chapeau, mais il a toujours sa Rickenbacker, la même qu’en 2005… ce soir, il l’échangera contre une Vox très garage ou contre une guitare acoustique. Et pour contrôler le tout, celui qui fait monter l’Olympia en ébullition, le maître de la scène ce soir, Mr Tom Meighan, un des très rares chanteurs à posséder une sorte de magnétisme, le don de mettre une salle dans sa poche : et ce soir encore, il ne va pas manquer de le faire. La première explosion qui secoue tout l’Olympia s’appelle Shoot The Runner !!! Que dire ? Des paroles simples et faciles à comprendre : « Shoot The Runner, Shoot Shoot The Runner, I’m A King And She’s My Queen…», le tout ponctué d’un « BITCH » qui met le feu à la salle !! Le balcon est debout, et moi, à l’unisson avec mes voisines, je chante et je saute comme un cabri, le visage rayonnant : c’est pour cela qu’on est venu, prendre du plaisir, chanter, crier et sauter dans tous les sens ! Et pour cela, les Anglais, et Kasabian en particulier, sont champions du monde. Le concert flirte maintenant dangereusement avec la zone rouge, une nouvelle série de morceaux emmenée par I.D et Processed Beats continue de nous entrainer dans l’univers particulier de Kasabian, cela va du psychédélisme aux hymnes plus arabisants aux parfums d’épices et aux senteurs fortes : c’est aussi en cela qu’ils sont différents des autres groupes, le mélange des genres est chez eux une priorité, même si on en revient toujours en fin de compte à des hymnes fédérateurs et festifs. Le mélange des styles, nous sommes en plein dedans avec après Processed Beats, l’archétype de la chanson baggy : un Thick As Thieves où l’on perçoit une autre facette du groupe… Retour vers le passé, on se croirait en train d’écouter Ray Davis et ses Kinks… Et puis d’un coup, on passe aux pays des étoffes et du désert avec Take Aim… la diversité du style, comme je vous le disais. Et d’un coup et d’un seul, reconnaissable entre tous, l’intro à la basse, deux notes lourdes et sourdes à la fois, cette fois ça y est, l’aiguille est en pleine zone rouge, mon cœur commence à s’emballer car c’est un fabuleux Empire qui vient de commencer. Pas besoin de se parler ou de se regarder, la salle toute entière est à l’unisson derrière Tom Meighan, et enfin j’atteins ce moment de jouissance, celui que l’on recherche presque désespérément. Et toute la salle hurle en même temps « STOP !!! I Said It’s Happening Again ! We’re All Wasting Away !!! »… et c’est l’éruption dans toute la fosse et aux balcons, on hurle, on saute de joie et de bonheur, oui de bonheur… car là, je l’ai atteint pour ma part. Quatre minutes pendant lesquelles plus rien n’existe, juste ce STOP qui vient chaque fois relancer la machine, le tout bien sûr ponctué par des : « COME ON PARIS !!! »… Difficile de comprendre, il fallait y être ! Magnifique et fabuleux ! Avec Empire, les sommets ont été atteints, je n’avais pas autant pris mon pied depuis le concert de Klaxons à Rock en Seine. Cela parait si simple, et pourtant ce genre de moment est si rare. Mais si le point culminant du concert vient d’être atteint, il n’est pas pour autant fini car avec Empire, Kasabian a passé la surmultipliée, et les trois morceaux qui vont suivre seront tout simplement grandioses. Pas le temps de souffler que Fast Fuse, l’un des tous meilleurs morceaux de « West Ryder… » vient nous percuter en plein thorax, juste alors que l’on pensait pouvoir récupérer un peu. Rythmes infernaux, lumières hypnotiques, Kasabian nous assomme tout simplement. Et puis, changement d’ambiance avec le somptueux Doberman, une chanson pleine d’alchimie magique, on verra à cette occasion un trompettiste venir compléter le groupe, il jouera d’ailleurs sur un ou deux autres morceaux. Doberman, c’est un morceau hors normes qui prouve que Kasabian n’est pas seulement un groupe fait pour les supporters de football : on le voit et on le sent bien, ils arrivent à mêler un tas de genres, toujours ou presque avec brio, sans toutefois renoncer à ce qui fait leur réputation, des hymnes fédérateurs que l’on aime chanter et sur lesquels un paraplégique pourrait même retrouver l’usage de ses membres. Car « l’Hymne », c’est pour maintenant et pour toujours, Club Foot, morceau intemporel, les deux mots composants le nom de cette chanson résument bien l’esprit que l’on ressent ce soir, le foot avec son ambiance, la bonne bien sur, celle des chants et des sourires sur les visages, et le club pour le côté « dance » du groupe : Kasabian est avant tout une machine infernale qui, une fois lancée, ne s’arrête plus. La salle est en liesse, les Anglais chantent et le balcon de l’Olympia est debout depuis longtemps déjà.
Le rappel sera digne de la première partie du concert, avec tout d’abord un Tom Meighan moqueur et quelque peu provocateur (mais dans le bon sens) qui se présente devant nous avec un maillot rouge de… l’équipe d’Angleterre : bronca de la salle… mais dès que les premières notes de Fire s’élèvent, c’est à nouveau une clameur, et une nouvelle fois on se remet à sauter comme des petits pois (en plus c’est bien quand vous êtes au premier rang vos pieds reposent sur la base métallique de la crash barrier qui se révèle élastique, presque comme un trampoline !).
Et c’est reparti, on hurle (euh oui je préfère parler de hurler que de chanter) « I’M ON FIIIIIIIIIRE !!! »… Et puis cela continue avec Vlad The Impaler, autre morceau assez complexe du troisième album, mais qui provoque lui aussi le déchainement de la foule. Et bien entendu, pour finir le morceau qui m’a fait connaître Kasabian il y a maintenant 6 ans, Lost Souls Forever : pour la dernière fois ce soir, nous allons vibrer à chaque démarrage du refrain. Tom et sa bande ont réussi leur examen de passage, l’Olympia est en feu, Kasabian est grand ce soir. Ils viennent tous saluer le public, et à ma grande joie, Sergio Pizzorno vient de notre côté, et se saisissant de la set list de Chris Edwards, il me la tend, encore un autre beau souvenir de cette soirée.
1h30 pour un concert presque parfait, il ne manque guère à l’appel que Reason Is Treason, que le groupe ne joue hélas plus (ce fut mon morceau préféré lors de leur Trabendo en 2005). J’ai beaucoup de mal à quitter le devant de la scène, j’ai déjà la nostalgie du concert, encore trop de sensations pour que je me sauve comme un voleur… et puis dans la salle, les chœurs continuent, les mêmes que sur L.S.F. que le public continue à chanter alors que cela fait maintenant dix minutes que le groupe a quitté la scène ! Ça, c’est un signe qui ne trompe pas, comme le fait que la salle mette du temps à s’évacuer, on veut rester dans l’ambiance et palper encore quelques minutes cette atmosphère si particulière, celle d’un concert réussi. Il me faudra encore beaucoup de temps pour monter le grand escalier faisant face au bar, là encore les Anglais sont là, heureux, continuant à chanter le final de L.S.F. Je retrouve l’air frais de Paris, puis Vincent, lui aussi aux anges… « C’était GRANDIOSE », me dira-t-il… Qu’ajouter, si ce n’est que l’incendie est cette fois éteint ? Il reste dans nos têtes des souvenirs et des sensations, J’ai Empire qui tourne sans arrêt, j’ai la vision d’un Tom Meighan debout sur un retour au bord de scène stigmatisant la foule avec des « COME ON PARIS », sans compter les nombres de « FUCK »... J’ai surtout le souvenir d’avoir eu ce moment rare ou j’ai été en extase, le moment que l’on recherche tant pendant les concerts, l’instant rare, nous en avions déjà parlé avec Eric (malheureusement absent de cette soirée)… Oui ce soir, j’ai plané pendant 4 minutes à mille et une années lumières de toutes préoccupations avec juste comme leitmotiv le mot « STOP !!! »… »
17h25 : me voilà aux portes de l’Olympia, avec la désagréable sensation que j’aurai du mal cette fois à me trouver une place au premier rang, vu la bonne cinquantaine de personnes (au bas mot) qui squattent devant la salle, et surtout vu qu’il n’y a personne que je ne connaisse, hélas ! Ce n’est pas grave, je vais faire la queue comme un grand, en essayant de ne pas me congeler sur place. Et c’est un peu avant 19h que les barrières s’ouvrent. Commence alors la course vers la salle au travers des différents contrôles, et lorsque j’arrive devant le grand escalier en face du bar, je m’aperçois d’un rapide coup d’œil que tout le monde se dirige vers la porte de gauche… Moi bien sûr, j’opte pour celle opposée, et bien m’en prend : à ma grande - et agréable - surprise, j’arrive au premier rang, décalé sur la droite, mais tout de même très bien placé. C’est alors l’attente qui continue, tranquille et agréable cette fois car le public a la bonne idée de ne pas s’entasser. Je suis assez surpris de la jeunesse des spectateurs, ou plutôt des spectatrices car le public est majoritairement féminin ce soir. Petite préoccupation tout de même : comment faire avec mon blouson qui me gène plutôt, avec surtout l’impossibilité de le poser sur la crash barrier ? Heureusement, l’ami Vincent débarque vers 19h50, déjà excité (ou plutôt surexcité je devrais dire..), et c’est vrai qu’insidieusement, une espèce d’impatience - que j’essaie de cacher - commence à se manifester. J’ai déjà un scénario dans la tête : que Kasabian me la vide, cette tête, et me fasse exploser de joie, un peu comme ce fut le cas au concert explosif de Kaiser Chiefs au même endroit, il y a maintenant trois ans… Vincent prend donc mon blouson, et avant de repartir vers la mezzanine, se retourne et m’annonce malicieusement : « Il y a les pompiers qui sont dehors, ils encerclent l’Olympia, car Kasabian va mettre le feu ce soir ! »
Mais il est 20h, et avant de prendre feu, j’attends avec curiosité Miles Kane, ex-leader des Rascals… Surprise, c’est un trio qui fait son apparition sur scène ! Deux hommes et une femme répondant au nom de Control. Le seul intérêt du groupe, si j’ose dire, c’est la plastique de la jeune femme évoluant devant nous en short noir et talons aiguilles… mais cela ne suffit pas ! Musicalement, c’est poussif, de l’électro rock pas bien enthousiasmant, même si la seconde partie du concert donne au groupe une orientation plus proche de celle d’un groupe comme les Kills, mais des Kills bien sages et sans aucune furie ni passion. Bref, une première partie peu enthousiasmante, c’est le moins que l’on puisse dire. Applaudissements polis du public lorsque le groupe quitte la scène au bout de 25 minutes.
La tension devient plus palpable, l’Olympia est maintenant bourrée à craquer, il y a pas mal d’Anglais d’ailleurs qui ont fait le déplacement et se trouve bien évidemment dans la fosse en plein centre. La bonne surprise, c’est que nous ne sommes pas compressés, l’ambiance est bon enfant, et c’est parfait comme cela.
21h, une clameur s’élève de la fosse, Kasabian fait son entrée sur scène, avec un Tom Meighan qui a encore une fois changé de look, ou plutôt de coupe de cheveux. Finis les cheveux longs avec cette espèce de queue de cheval, c’est maintenant avec une coupe en brosse, très courte, et sans barbe qu’il se présente devant nous. Vous rajoutez les Ray Bans et un petit blouson, et vous avez en face de vous le portrait parfait d’une petite frappe arrogante ! Ce que ne sont pas les membres de Kasabian d’ailleurs... Sûr d’eux oui, mais toujours là pour donner au public. L’excitation est montée d’un cran, beaucoup plus que pour nombre de groupes, car je sais qu’avec ces originaires de Leicester, je vais bientôt sauter et chanter à tue-tête leurs hymnes ô combien fédérateurs… Mais pour l’instant, nous en sommes aux hors d’œuvres, avec Mothman, un morceau inédit qui a priori ouvre tous leurs concerts, cela permet de se mettre dans le bain tranquillement. Le son est très bon, mais comment en serait-il autrement à l’Olympia ? Et puis, c’est le nouvel album qui est à l’honneur, avec dans le même ordre que sur le CD, Underdog, Where Did All The Love Go ? et Swarfiga. L’ambiance commence à monter doucement avec ces trois morceaux bien équilibrés de « West Ryder… », j’avoue une préférence d’ailleurs pour Where Did All The Love Go ?... Oui la machine Kasabian est maintenant en ordre de marche, en face de moi Chris Edwards contraste par sa retenue, mais les deux gros Marshall juste derrière lui claquent un son de basse ultra groovy. Les machines aussi sont là ont le sait, elles font partie de l’âme du groupe, certains esprits chagrins les critiquent pour cela, mais Kasabian, c’est la fusion des machines et du groove des musiciens… De l’autre côté de la scène, un peu loin de moi, Sergio Pizzorno ne porte plus de chapeau, mais il a toujours sa Rickenbacker, la même qu’en 2005… ce soir, il l’échangera contre une Vox très garage ou contre une guitare acoustique. Et pour contrôler le tout, celui qui fait monter l’Olympia en ébullition, le maître de la scène ce soir, Mr Tom Meighan, un des très rares chanteurs à posséder une sorte de magnétisme, le don de mettre une salle dans sa poche : et ce soir encore, il ne va pas manquer de le faire. La première explosion qui secoue tout l’Olympia s’appelle Shoot The Runner !!! Que dire ? Des paroles simples et faciles à comprendre : « Shoot The Runner, Shoot Shoot The Runner, I’m A King And She’s My Queen…», le tout ponctué d’un « BITCH » qui met le feu à la salle !! Le balcon est debout, et moi, à l’unisson avec mes voisines, je chante et je saute comme un cabri, le visage rayonnant : c’est pour cela qu’on est venu, prendre du plaisir, chanter, crier et sauter dans tous les sens ! Et pour cela, les Anglais, et Kasabian en particulier, sont champions du monde. Le concert flirte maintenant dangereusement avec la zone rouge, une nouvelle série de morceaux emmenée par I.D et Processed Beats continue de nous entrainer dans l’univers particulier de Kasabian, cela va du psychédélisme aux hymnes plus arabisants aux parfums d’épices et aux senteurs fortes : c’est aussi en cela qu’ils sont différents des autres groupes, le mélange des genres est chez eux une priorité, même si on en revient toujours en fin de compte à des hymnes fédérateurs et festifs. Le mélange des styles, nous sommes en plein dedans avec après Processed Beats, l’archétype de la chanson baggy : un Thick As Thieves où l’on perçoit une autre facette du groupe… Retour vers le passé, on se croirait en train d’écouter Ray Davis et ses Kinks… Et puis d’un coup, on passe aux pays des étoffes et du désert avec Take Aim… la diversité du style, comme je vous le disais. Et d’un coup et d’un seul, reconnaissable entre tous, l’intro à la basse, deux notes lourdes et sourdes à la fois, cette fois ça y est, l’aiguille est en pleine zone rouge, mon cœur commence à s’emballer car c’est un fabuleux Empire qui vient de commencer. Pas besoin de se parler ou de se regarder, la salle toute entière est à l’unisson derrière Tom Meighan, et enfin j’atteins ce moment de jouissance, celui que l’on recherche presque désespérément. Et toute la salle hurle en même temps « STOP !!! I Said It’s Happening Again ! We’re All Wasting Away !!! »… et c’est l’éruption dans toute la fosse et aux balcons, on hurle, on saute de joie et de bonheur, oui de bonheur… car là, je l’ai atteint pour ma part. Quatre minutes pendant lesquelles plus rien n’existe, juste ce STOP qui vient chaque fois relancer la machine, le tout bien sûr ponctué par des : « COME ON PARIS !!! »… Difficile de comprendre, il fallait y être ! Magnifique et fabuleux ! Avec Empire, les sommets ont été atteints, je n’avais pas autant pris mon pied depuis le concert de Klaxons à Rock en Seine. Cela parait si simple, et pourtant ce genre de moment est si rare. Mais si le point culminant du concert vient d’être atteint, il n’est pas pour autant fini car avec Empire, Kasabian a passé la surmultipliée, et les trois morceaux qui vont suivre seront tout simplement grandioses. Pas le temps de souffler que Fast Fuse, l’un des tous meilleurs morceaux de « West Ryder… » vient nous percuter en plein thorax, juste alors que l’on pensait pouvoir récupérer un peu. Rythmes infernaux, lumières hypnotiques, Kasabian nous assomme tout simplement. Et puis, changement d’ambiance avec le somptueux Doberman, une chanson pleine d’alchimie magique, on verra à cette occasion un trompettiste venir compléter le groupe, il jouera d’ailleurs sur un ou deux autres morceaux. Doberman, c’est un morceau hors normes qui prouve que Kasabian n’est pas seulement un groupe fait pour les supporters de football : on le voit et on le sent bien, ils arrivent à mêler un tas de genres, toujours ou presque avec brio, sans toutefois renoncer à ce qui fait leur réputation, des hymnes fédérateurs que l’on aime chanter et sur lesquels un paraplégique pourrait même retrouver l’usage de ses membres. Car « l’Hymne », c’est pour maintenant et pour toujours, Club Foot, morceau intemporel, les deux mots composants le nom de cette chanson résument bien l’esprit que l’on ressent ce soir, le foot avec son ambiance, la bonne bien sur, celle des chants et des sourires sur les visages, et le club pour le côté « dance » du groupe : Kasabian est avant tout une machine infernale qui, une fois lancée, ne s’arrête plus. La salle est en liesse, les Anglais chantent et le balcon de l’Olympia est debout depuis longtemps déjà.
Le rappel sera digne de la première partie du concert, avec tout d’abord un Tom Meighan moqueur et quelque peu provocateur (mais dans le bon sens) qui se présente devant nous avec un maillot rouge de… l’équipe d’Angleterre : bronca de la salle… mais dès que les premières notes de Fire s’élèvent, c’est à nouveau une clameur, et une nouvelle fois on se remet à sauter comme des petits pois (en plus c’est bien quand vous êtes au premier rang vos pieds reposent sur la base métallique de la crash barrier qui se révèle élastique, presque comme un trampoline !).
Et c’est reparti, on hurle (euh oui je préfère parler de hurler que de chanter) « I’M ON FIIIIIIIIIRE !!! »… Et puis cela continue avec Vlad The Impaler, autre morceau assez complexe du troisième album, mais qui provoque lui aussi le déchainement de la foule. Et bien entendu, pour finir le morceau qui m’a fait connaître Kasabian il y a maintenant 6 ans, Lost Souls Forever : pour la dernière fois ce soir, nous allons vibrer à chaque démarrage du refrain. Tom et sa bande ont réussi leur examen de passage, l’Olympia est en feu, Kasabian est grand ce soir. Ils viennent tous saluer le public, et à ma grande joie, Sergio Pizzorno vient de notre côté, et se saisissant de la set list de Chris Edwards, il me la tend, encore un autre beau souvenir de cette soirée.
1h30 pour un concert presque parfait, il ne manque guère à l’appel que Reason Is Treason, que le groupe ne joue hélas plus (ce fut mon morceau préféré lors de leur Trabendo en 2005). J’ai beaucoup de mal à quitter le devant de la scène, j’ai déjà la nostalgie du concert, encore trop de sensations pour que je me sauve comme un voleur… et puis dans la salle, les chœurs continuent, les mêmes que sur L.S.F. que le public continue à chanter alors que cela fait maintenant dix minutes que le groupe a quitté la scène ! Ça, c’est un signe qui ne trompe pas, comme le fait que la salle mette du temps à s’évacuer, on veut rester dans l’ambiance et palper encore quelques minutes cette atmosphère si particulière, celle d’un concert réussi. Il me faudra encore beaucoup de temps pour monter le grand escalier faisant face au bar, là encore les Anglais sont là, heureux, continuant à chanter le final de L.S.F. Je retrouve l’air frais de Paris, puis Vincent, lui aussi aux anges… « C’était GRANDIOSE », me dira-t-il… Qu’ajouter, si ce n’est que l’incendie est cette fois éteint ? Il reste dans nos têtes des souvenirs et des sensations, J’ai Empire qui tourne sans arrêt, j’ai la vision d’un Tom Meighan debout sur un retour au bord de scène stigmatisant la foule avec des « COME ON PARIS », sans compter les nombres de « FUCK »... J’ai surtout le souvenir d’avoir eu ce moment rare ou j’ai été en extase, le moment que l’on recherche tant pendant les concerts, l’instant rare, nous en avions déjà parlé avec Eric (malheureusement absent de cette soirée)… Oui ce soir, j’ai plané pendant 4 minutes à mille et une années lumières de toutes préoccupations avec juste comme leitmotiv le mot « STOP !!! »… »
Formé en 1999 à Leicester, au centre de l'Angleterre, Kasabian est un quatuor influencé par les Stone Roses ou Primal Scream. Ceci dit, le combo anglais se montre capable de développer son propre style en orientant son rock vers l'electro, le hip-hop ou même la house. Sans révolutionner le genre au milieu des années 2000, le groupe anglais eut un grand succès et participa au renouveau du rock anglais après le retrait plus ou moins volontaire de Blur de la scène britpop. Le nom du groupe fait référence à Linda Kasabian, une hippie qui avait été "désignée" par Charles Manson pour assister et témoigner des meurtres qu’il allait perpétrer dans la villa de Sharon Tate.
Kasabian - 13 septembre 2004
Empire - 28 août 2006
The West Ryder Pauper Lunatic Asylum - 08 juin 2009
• Tom Meighan - Chant et chœurs
• Sergio Pizzorno - Guitare, Synthés, chœurs & chant
• Jay Mehler Depuis 2006) - Guitare Soliste ( Non-membre )
• Christopher Edwards - Basse
• Ian Matthews (depuis 2005) - Batterie & percussions
• Ben Kealey(depuis 2006) - Claviériste ( Non-membre )
Julie & The Mothman (The b-side to Underdog - 2009)
Underdog (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Where Did All The Love Go? (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Swarfiga (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Shoot The Runner (Empire - 2006)
I.D. (Kasabian - 2004)
Processed Beats (Kasabian - 2004)
Thick As Thieves (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Take Aim (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Stuntman (Empire - 2006)
Empire (Empire - 2006)
Fire (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Fast Fuse (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
The Doberman (Empire - 2006)
Club Foot (Kasabian - 2004)
Encore
Fire (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
Vlad The Impaler (The West Rider Pauper Lunatic Asylum - 2009)
L.S.F. (Lost Souls Forever) (Kasabian - 2004)
(Setlist de Sergio Pizzorno)
AFFICHE / PROMO / FLYER
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