Première Partie:
« Pour un groupe, cinq ans entre deux albums, c’est beaucoup, et ça pourrait même provoquer la fin de sa carrière. Dans le cas de Green Day (un ancien groupe phares du punk rock, qui reste encore l’un de mes groupes préférés), ces cinq ans ont été nécessaires afin de donner un successeur à "American Idiot", leur septième album et un album-concept, un exploit respecté par la presse, qui a laissé une marque indélébile et a célébré leur retour à la scène musicale. Pendant ces cinq années, de nombreuses hypothèses ont circulé sur la manière dont ils pouvaient surprendre leurs fans et faire de nouvelles recrues. La réponse est là, "21st Century Breakdown" qu’on peut résumer en un seul mot : confirmation… Confirmation d’un son essentiellement rock américain et d’un Green Day pur jus authentique. Loin du punk, proche du pop rock, il n’a rien d’une évolution culturelle, mais il nous donne l’envie de faire la fête avec ces mix de guitares puissantes, ses mélodies puissantes et ses chœurs irrésistibles… Il suffit d’ailleurs de jeter un œil sur le jeune public de ce dimanche, dans la file d’attente pour le concert de ce soir. Le Boulevard Of Broken Dreams, rebaptisé pour l’occasion, me conduit vers les escaliers du POPB (complet !), qui depuis ce matin, sont envahis par des jeunes filles de 14 ans avec des cheveux de couleurs pastel, qui connaissent tous les textes des chansons de leurs idoles, et des enfants portant la crête, accompagnés de leurs parents inévitablement un peu grisonnants, avec leurs petites chaises pliantes. Je me permets de rappeler que, cette année, Green Day fête ses vingt ans d’existence (un miracle) ! Quatre ans depuis le concert au Zénith (le 19 Janvier 2005), il y a eu le concert promo sur invitation au Trabendo (le 12 mai 2009), et après avoir acheté le billet au mois de Mai, j’ai dû attendre près de cinq mois pour pouvoir revoir ce groupe sur la scène... mais aujourd'hui je trouve que le temps est passé beaucoup plus rapidement que prévu.
Alors, par où commencer ? Je ne sais vraiment pas, peut-être par cette indescriptible excitation de voir une nouvelle fois tous les membres de Green Day ? Ou par le fait d’avoir vu un long concert avec un phénomène de communion unique et avec une « putain » d'ambiance ? Ou en vous disant que l’esprit punk qui a caractérisé autrefois le groupe a bel et bien disparu ? Ou en vous confirmant que Green Day, aujourd’hui, joue de mieux en mieux ? Ou en vous décrivant ma joie? Mais procédons avec ordre et méthode…
17 h 00 : Après m’être infiltré depuis deux heures dans une des files d'attente (on a dû croire que j'accompagnais ma fille, mais en fait je cherchais Emilie, dans un rendez vous impossible sans numéro de téléphone à appeler) où nous étions super compressés les uns contre les autres, sans que personne se plaigne, les barrières s’ouvrent : le bonheur ! On passe au scan du billet et après une fouille, on rentre, entouré des cris de joie des jeunes filles, et on s’engouffre calmement dans la grande salle. Moi, je me précipite dans la direction des gradins porte O, le siège le plus proche de la scène, du côté gauche. Je regarde les autres gradins et la fosse, mais je ne vois pas Emilie... rendez-vous raté ?
19 h 00 : la première partie s’appelle Prima Donna, il s’agit d’un quintette de pop-punk de Los Angeles, très peu connu, qui porte ce nom fort sympathique pour l’amour de l’Italie… Il est dirigé par Kevin Preston qui joue également de la guitare dans le side-project 60's de Green Day : Foxboro Hot Tubs. Une entrée sur scène sans aucune modestie, sur la musique de Carl Orf, O Fortuna, et les voilà qui essayent de mettre immédiatement de l'ambiance avec leur rock de style post punk, avec un synthé et parfois un saxo… En sachant que quand on ouvre pour un groupe aussi grand que Green Day, il est certain que la bataille est perdue d'avance. Mais ça ne semble pas avoir affecté leur énergie, car dès le premier morceau, Soul Stripper, et ses bons riffs, le chanteur Kevin se donne à fond… réussissent à faire bouger la fosse, qui ne demandait finalement rien d’autre ! Les titres s'enchaînent, Dummy Luv, Stray Doll, Crimson Lust... et ça donne envie de bouger ! La prestation est de qualité avec une setlist (de huit morceaux) bien courte (30 minutes), et reste intéressante et agréable. Inutile de vous décrire la réaction du public quand Kevin crie au micro « Green Day is the best band of the Earth ».
19 h 40 : les premières Olas débutent, et on chante le refrain de I Love Rock N' Roll de Joan Jett, et puis c’est le flashback… un flashback en chair et en os, rescapé de leur concert du Zénith en 2005, avec la même musique, le YMCA de Village People : le lapin rose... ou plutôt, un homme dans un costume de lapin rose... Incroyablement drôle ! Le voicii de nouveau sur la scène, pour la joie de tous, une bouteille de bière à la main, il danse bizarrement et incite la foule à faire comme lui. Il fait semblant d’être ivre ! Courte pause, ovation et on continue avec des Olas. Bien que nous ne saurons jamais avec certitude qui était vraiment derrière ce costume de lapin (modèle Duracell), nous savons maintenant que le spectacle des nos vétérans punks va bientôt commencer.
20 h 00 : Les lumières s’éteignent, les appareils numériques éclairent la salle et les trois enfants de Berkeley, désormais adultes, Billie Joe, Mike et Tré, ne se font pas plus attendre : c’est une entrée fracassante. Ils veulent nous impressionner et commencer le concert devant un public déjà en délire, avec l’hystérie des groupies en pleine explosion… Mais la folie monte encore plus quand Green Day entre sur l’immense scène en courant, au rythme de la chanson Song Of The Century, (qui n’est pas jouée…). Ils sont cinq en tout, car il y a bien deux musiciens additionnels (de Prima Donna). Billie Joe (les yeux maquillés et les cheveux teints, portant gilet et pantalon noir, chemise blanche, et pas de cravate rouge mais noire à gros pois blanc, la Fender Stratocaster en bandoulière – rouge…) sourit en faisant irruption sur scène dans un grand saut : son énergie est contagieuse et même les vieux fans qui n'ont pas approuvé le dernier album ne peuvent pas éviter d’être contaminés... et à partir de là, tout explose et l'adrénaline monte. La scénographie est à hurler, avec des gratte-ciels en fond de scène, avec une ville de nuit qui s’illumine devant nos yeux, dans une illusion plus que parfaite, avec des éclairages impressionnants, tout de feu et de flammes. Une marée humaine bouge et s’approche de la scène. L’ouverture du show se fera donc avec la chanson 21st Century Breakdown (qui donne son titre à l’album), et « Paris! Are you ready? Stand Up !!! Stand Up !!! Stand Up !!!» aura été le premier cri de Billie Joe : et aussitôt, tout le monde qui est encore assis obéit. Après tout, quand Billie Joe vous dit de faire quelque chose, d’un simple geste de la main, il faut le faire, non ? Et puis aussi chanter tout ce qui est demandé ensuite, avec des « Hééè oooh » (le souvenir du Trabendo). A partir de cette toute première chanson, les cris vont encore augmenter en force et les bras se lever à l’unisson... et la sueur est déjà là. Il fait chaud mais le public saute, chante et danse. Et les vigiles de la sécurité ? Ils sont débordés par l’évacuation des jeunes filles qui s’évanouissent par dizaines dans la fosse, une fosse dont ce soir on ne ressort pas indemne. Et la qualité du son ? Impeccable, de ma place. Cette première chanson sera suivie par le premier tube extrait de leur dernier album, et là le public connaît les paroles : Know Your Enemy avec des flammes sur les écrans… et puis East Jesus Nowhere, le prochain single (le public chante en intro « And we will see how godless nation we’ve become »)… Et arrive le moment de bonheur pour un enfant (de onze ans) portantt un bandana comme notre ami Gilles P, un enfant nommé Eddie (son prénom sera scandé par le public) : il va monter sur scène, appelé et choisi par Billy Joe : « Who wants to be saved? »…
Green Day n’est pas seulement une mode, mais un groupe bien réel et plus incisif que jamais : ils démontrent leur capacité à renforcer et à étendre tous les aspects d’un concert. Presque toutes les chansons sont beaucoup plus longues que leurs versions originales, et elles sont entrecoupées de sorties de la part de Billie Joe, le maître de la soirée. Green Day a voulu impressionner son public avec des effets spéciaux, et pour cela a choisi un mur vidéo qui a une forme particulière, pouvant permettre d’évoquer l’horizon lumineux d'une ville (plutôt qu'une simple série de téléviseurs empilés), voire un mur de feu. Mais ce n’est pas tout : des explosions, des feux d'artifices, des étincelles et des flammes ont souligné les moments les plus intenses. Billie et Mike ne s'arrêtent pas un instant, vous pouvez les perdre de vue un instant et ils sont déjà de l’autre côté de la scène en criant « Pariiis » ou « Hééè oooh » (un peu agaçant à la fin…).
Après quatre chansons extraites du nouvel album (avec des explosions et des flammes pour accentuer avec précision chaque atterrissage de Billie sur scène après l’un de ses sauts), nous passons ensuite à une parenthèse (qu’on retrouvera aussi au cours du rappel) « American Idiot » (leur plus grand succès commercial)… Comme s'il ne faisait pas déjà assez chaud : le fabuleux Holiday « Say, hey! Hear the sound of the falling rain, Coming down like an Armageddon flame (Hey!)... », avec explosions, pogo et même des passages sans aucunes lumières, où la salle n’est éclairée que par la lampe manuelle de Billie Joe : un grand moment qui inscrira le concert dans toutes les mémoires. On revient à l’actualité avec un surprenant The Static Age (le passage du sax est beaucoup accentué et améliore encore la chanson), puis Before the Lobotomy avec, comme effets spéciaux, des flammes qui sortent de la plate-forme sous la batterie, et qui réchauffent l'atmosphère. On se calme avec une balade, Are We The Waiting, pour revenir aussi tôt au rock le plus endiablé avec St Jimmy (je revois dans ma tête les images du DVD « Bullet in the Bible », le live à Milton Keynes). C’est génial de voir Billie Joe jouer des riffs de guitare avec une habileté qui lui permettrait de rivaliser avec n'importe quel grand guitariste. Le bassiste Mike a plus ou moins le rôle du musicien calme, tandis que le batteur Tré est un batteur fou et joyeux, lançant ses baguettes en l'air après chaque chanson en faisant des grimaces. Le public, qui est vraiment hétérogène en matière d’âge et de façon de s'habiller, explose régulièrement dans un tonnerre d’applaudissements, mélangé à des cris aigues… et ça se répétera maintes et maintes fois, en réponse à la performance du groupe, et à Billie Joe qui réclame des chœurs de son public…
Contrairement à d'autres groupes qui ont tendance à jouer des chansons exclusivement extraites de leur dernier album (ce qui conduit invariablement à des moments délicats de silence, les spectateurs venant souvent de les découvrir…), Green Day sait ce que son public veut : Boulevard of broken dreams, lyriquement et musicalement passionné, vient faire résonner le POPB, après un début acoustique (guitare et voix), avec une explosion de chœurs (dont ma voix) : « My shadow's the only one that walks beside me, My shallow heart's the only thing that's beating... ». Billie Joe, étrangement mélancolique, mais toujours enthousiaste, s'arrête de chanter et offre ce punk-rock nostalgique au public, en lui laissant prendre le relais : les jeunes filles de moins de 15 ans sont en larmes. C’est un beau moment de communion, le public connaît entièrement le texte de la chanson et Billie Joe, touché, comme dominé par tout ces chants, s'agenouille en adoration vers nous… Il nous remercie avec tant de chaleur pour cet envol magique. A ce moment une jeune fille, une fan, lui crie : « You’re the one ! » ce à quoi il répond : « I'm not the one... music is the language of God ». Du spectacle est à l’état pur. Cette musique que nos trois vieux punks font vivre sur scène reste un plaisir incontesté, enrichie qu’elle est par des effets scéniques qui sont difficiles à imaginer dans une petite salle : explosions assourdissantes, feux d'artifices, fusées éclairantes vers le plafond et pluie d’étincelles brillantes… On peut y ajouter un pistolet très gros modèle fait pour lancer des t-shirts en cadeaux, de l’eau pour arroser le public, du papier-toilette, et pour finir des canons qui feront éclater dans le ciel des milliers de confettis, qui viendront inonder tout et tout le monde. Avec ce cadre de fête, les chansons pourraient être éclipsées… mais cela n'arrivera pas. A chaque note, les milliers de personnes présentes se laissent entraîner et chantent à haute voix chaque mot (à vrai dire, je suis désolé de reconnaître que pour chanter les chansons les plus anciennes, il y avait bien peu de voix…).
C’est alors la fin de cette partie purement pop du nouveau Green Day - avec un interlude de Beethoven – avant de passer à la suite, les classiques, les tubes (dont bien quatre chansons de l’album « Dookie »). Billie Joe se demande combien de vieux fans sont présents ce soir, montrant sa vielle Stratocaster bleu clair, décorée d’adhésifs. Il se lance dans un nouveau saut dans le temps, avec le bijou qu’est Hitchin 'A Ride (1997), introduit par Eine kleine Nachtmusik de Mozart, interrompu par l’habituelle série de « Hééè oooh » et un « One, Two... One, Two, Three, Four » (une leçon d’anglais ?), et marqué par un arrêt brutal de Billie Joe : « STOP! Merci beaucoup ». Malgré tout, le morceau reste toujours efficace. Suit sans aucun temps mort Welcome to Paradise (on ne pouvait pas mieux choisir comme titre pour décrire cette soirée), datant de 1994, laissant de l'espace au premier vers de Give Me Novacaine afin de glisser dans When I Come Around. Une blague de Billie Joe : il démarre sur sa guitare le célèbre riff de la chanson Iron Man de Black Sabbath, avant de se lancer dans une puissante Brain Stew, puis dans Jaded. Et c’est le moment où on se rend compte de l'importance de connaître toutes les paroles par cœur... dès les premières notes de Longview, Billie Joe le fou choisit, parmi la foule de la fosse, trois fans, en en précisant « Someone who knows the lyrics »… et les invite sur la scène pour chanter, chacun, un couplet de la chanson : une catastrophe ! Dommage que cette chanson ait été ainsi ruinée. Heureusement, l'énergie du show remonte avec un pogo frénétique sur Basket Case et sur She, avec des riff enchaînés qui transforment encore le POPB en chorale.
Le bal masqué commence : c’est l’heure de King For A Dayyyyyyyy !! Green Day se déguise comme pour un carnaval, et chaque membre du groupe se présente avec un accoutrement vestimentaire assez original, avant de courir dans tout les sens : Billie Joe a un chapeau noir de policier et un boa de couleur au cou ; Mike a des lunettes surdimensionnées et des cornes ; Tré est en vieille dame avec chapeau de course hippique et soutien-gorge rouge ; Jason White a un chapeau de pirate et Jason Freese un chapeau de magicien (version Harry Potter). Tout le monde s’amuse sur cet air festif. Suivent, entre des « Hééè oooh », qui auront formé une sorte de sauce indigeste pendant tout le concert, et cette chanson de fête de 1997, quatre courtes covers jouées en medley : Shout, Break on through (to the other side), Stand by me et Satisfaction. Le POPB chante toujours, et encore et encore... et Billie Joe se sent obligé d’affirmer : « That’s why you are better then America! » Il est temps de passer à la très populaire ballade 21 Guns : « Do you know what's worth fighting for, When it's not worth dying for?..», le dernier single FM jouée par Billie Joe en acoustique, avec sa guitare à caisse noire, sous des lumières bleu, avec tous les briqués allumés, les téléphones cellulaires ouverts, les mains tendues vers le ciel et tout autant de cris. De jolies notes de piano, une couple qui s’embrasse sur l’écran, et une pluie scintillante de feux d’artifice accompagnent le morceau, repris aussi par le public. Joli moment de douceur, qui donne des frissons. Un mélange fantastique de lumières rouges, jaunes et vertes, augmente l'euphorie générale pour la percutante American Eulogy: Mass Hysteria/Modern World, extraite du nouvel album, dans ne version qui fait trembler la salle, et qui se termine par de grands jets de flammes, et par des « Hééè oooh » tenaces… La musique s'arrête quand la Gibson Les Paul est jeté par terre (la pauvre!) par Billie Joe, et c’est le début d’une chorale a capella « I don't want to live in the modern world, I don't want to live in the modern world...», dirigée par Tré. Inutile d’insister, juste un merci et ils s’en vont sous les applaudissements. Pause, lumières éteintes et fin de cette longue partie avec les cris habituels « Green Day, Green Day...».
Ils doivent avoir entendu ces cris qui les réclament, car ils reviennent pour les rappels : le spectacle peut continuer, le nom Green Day clignote et parcourt l’écran derrière une multitude de vieilles télés. Billie Joe s'agenouille de nouveau pour remercier le public, puis se relève pour chanter American Idiot, le tube international avec son rythme endiablé qui nous réveille immédiatement après la pause… C’est alors une deuxième chanson de 9 minutes, Minority, avec accordéon et harmonica... Le temps de présenter ses acolytes, le morceau est magistralement exécuté en tant que prélude à l'acte final, sous une pluie diluvienne de confettis à tête de mort noirs et blancs (et bien sûr les « Hééè oooh », pour ne pas les oublier). Le groupe quitte les planches sous les ovations d’un public heureux... On pense que le concert est terminé. Mais, non, quand Billie Joe a annoncé que ça allait être leur dernière chanson, on savait que c’était faux. Encore trois morceaux en dernier rappel, mais seulement interprétés par le charismatique Billie Joe et sa guitare, seul au centre de la scène, dans un halo de lumière blanche... C’est le set acoustique final, avec l'exécution de Macy’s Day Parade, Tell me when it's time to say I love you (une chanson inédite sortie d’un tiroir et datéant de 2004)… Et enfin l'immanquable, selon la tradition, Good Riddance (Time of your Life) de l’album « Nimrod » (1997), le point culminant de la soirée avec sa chorale. Et arrivent ainsi, en acoustique, les dernières paroles de Billie Joe « I hope you had the time of your life », il a un sourire éclatant, il tient sa guitare en l’air et nous salue de la main gauche. Ainsi se termine, sur l’avancée centrale de la scène, la deuxième date du tour « 21st Century Breakdown »... Une fin un peu brutale, un au revoir calme, sans flammes ni feux d'artifice. Les lumières se rallument, et on laisse la place aux roadies.
Mis à part les pitreries de Billie Joe, qui s’amuse comme un enfant à communier avec ses fans, ça reste tout simplement un show énorme avec beaucoup des chansons. La set list s’est avérée imprévisible, mélange éclectique de presque tous les succès du groupe durant leurs 20 ans de carrière, comprenant des chansons de chaque album. Le but de Green Day a semblé être de communiquer aux fans un sentiment d'euphorie, sans se limiter à leur faire faire les chœurs sur les chansons : non, on a fait monter sur scène un grand nombre de personnes des premiers rangs pour les faire chanter, embrasser leur idoles et ensuite les faire plonger dans la foule. Une large place a été accordée aux deux derniers albums du groupe, qui représentent un tournant dans leur discographie, « American Idiot » (2004), et le nouveau « 21st Century Breakdown »… Ceci sans oublier, pour tous les goûts, le défilé habituel des classiques tirés des albums des années 90. On regrette l’absence de Viva la Gloria et de Wake Me Up When September Ends, Homecoming, Jesus Of Suburbia... Pas de place à d'autres pensées : 150 minutes d'adrénaline avec une alternance de moments criés à en perdre la voix (à partir de Holiday, Welcome To Paradise, King For A Day... jusqu’au « Fuck Em All » de Minority), de moments à vous donner la chair de poule (21 Guns avec son piano, ou Boulevard Of Broken Dreams et Macy's Day Parade en acoustique), et beaucoup d'applaudissements bien mérités. Et s'il est vrai que cette soirée ne restera pas dans l'Histoire, il est tout aussi vrai qu’elle restera dans les esprits et les oreilles de quiconque était présent (n’est-ce pas, Emilie?). Les absents verront leur casier judiciaire mis à jour.
En conclusion, si vous n’êtes pas à la recherche d’un groupe qui doit absolument écrire l'histoire de la musique, mais vous contentez d'un groupe qui vous fait passer deux heures et trente minutes de plaisir, Green Day reste un bon choix. Un spectacle de Green Day, ce n'est pas seulement un concert mêlant les générations, c'est aussi un chef-d'œuvre théâtral, visuellement hypnotique (à part en ce qui concerne les gamines…). C’était du feu, des flammes et un funking punk rock ! Prochain rendez-vous en Juin 2010, au Parc des Princes... Emilie y sera, naturellement.
Les jeunes filles se dirigent vers la sortie, à la recherche de leurs parents, en chantant « Hééè oooh », des confettis dans les cheveux et des étoiles encore plein les yeux. Moi, je les suis…
...It's something unpredictable
But in the end is right
I hope you had the time of your life. »
Alors, par où commencer ? Je ne sais vraiment pas, peut-être par cette indescriptible excitation de voir une nouvelle fois tous les membres de Green Day ? Ou par le fait d’avoir vu un long concert avec un phénomène de communion unique et avec une « putain » d'ambiance ? Ou en vous disant que l’esprit punk qui a caractérisé autrefois le groupe a bel et bien disparu ? Ou en vous confirmant que Green Day, aujourd’hui, joue de mieux en mieux ? Ou en vous décrivant ma joie? Mais procédons avec ordre et méthode…
17 h 00 : Après m’être infiltré depuis deux heures dans une des files d'attente (on a dû croire que j'accompagnais ma fille, mais en fait je cherchais Emilie, dans un rendez vous impossible sans numéro de téléphone à appeler) où nous étions super compressés les uns contre les autres, sans que personne se plaigne, les barrières s’ouvrent : le bonheur ! On passe au scan du billet et après une fouille, on rentre, entouré des cris de joie des jeunes filles, et on s’engouffre calmement dans la grande salle. Moi, je me précipite dans la direction des gradins porte O, le siège le plus proche de la scène, du côté gauche. Je regarde les autres gradins et la fosse, mais je ne vois pas Emilie... rendez-vous raté ?
19 h 00 : la première partie s’appelle Prima Donna, il s’agit d’un quintette de pop-punk de Los Angeles, très peu connu, qui porte ce nom fort sympathique pour l’amour de l’Italie… Il est dirigé par Kevin Preston qui joue également de la guitare dans le side-project 60's de Green Day : Foxboro Hot Tubs. Une entrée sur scène sans aucune modestie, sur la musique de Carl Orf, O Fortuna, et les voilà qui essayent de mettre immédiatement de l'ambiance avec leur rock de style post punk, avec un synthé et parfois un saxo… En sachant que quand on ouvre pour un groupe aussi grand que Green Day, il est certain que la bataille est perdue d'avance. Mais ça ne semble pas avoir affecté leur énergie, car dès le premier morceau, Soul Stripper, et ses bons riffs, le chanteur Kevin se donne à fond… réussissent à faire bouger la fosse, qui ne demandait finalement rien d’autre ! Les titres s'enchaînent, Dummy Luv, Stray Doll, Crimson Lust... et ça donne envie de bouger ! La prestation est de qualité avec une setlist (de huit morceaux) bien courte (30 minutes), et reste intéressante et agréable. Inutile de vous décrire la réaction du public quand Kevin crie au micro « Green Day is the best band of the Earth ».
19 h 40 : les premières Olas débutent, et on chante le refrain de I Love Rock N' Roll de Joan Jett, et puis c’est le flashback… un flashback en chair et en os, rescapé de leur concert du Zénith en 2005, avec la même musique, le YMCA de Village People : le lapin rose... ou plutôt, un homme dans un costume de lapin rose... Incroyablement drôle ! Le voicii de nouveau sur la scène, pour la joie de tous, une bouteille de bière à la main, il danse bizarrement et incite la foule à faire comme lui. Il fait semblant d’être ivre ! Courte pause, ovation et on continue avec des Olas. Bien que nous ne saurons jamais avec certitude qui était vraiment derrière ce costume de lapin (modèle Duracell), nous savons maintenant que le spectacle des nos vétérans punks va bientôt commencer.
20 h 00 : Les lumières s’éteignent, les appareils numériques éclairent la salle et les trois enfants de Berkeley, désormais adultes, Billie Joe, Mike et Tré, ne se font pas plus attendre : c’est une entrée fracassante. Ils veulent nous impressionner et commencer le concert devant un public déjà en délire, avec l’hystérie des groupies en pleine explosion… Mais la folie monte encore plus quand Green Day entre sur l’immense scène en courant, au rythme de la chanson Song Of The Century, (qui n’est pas jouée…). Ils sont cinq en tout, car il y a bien deux musiciens additionnels (de Prima Donna). Billie Joe (les yeux maquillés et les cheveux teints, portant gilet et pantalon noir, chemise blanche, et pas de cravate rouge mais noire à gros pois blanc, la Fender Stratocaster en bandoulière – rouge…) sourit en faisant irruption sur scène dans un grand saut : son énergie est contagieuse et même les vieux fans qui n'ont pas approuvé le dernier album ne peuvent pas éviter d’être contaminés... et à partir de là, tout explose et l'adrénaline monte. La scénographie est à hurler, avec des gratte-ciels en fond de scène, avec une ville de nuit qui s’illumine devant nos yeux, dans une illusion plus que parfaite, avec des éclairages impressionnants, tout de feu et de flammes. Une marée humaine bouge et s’approche de la scène. L’ouverture du show se fera donc avec la chanson 21st Century Breakdown (qui donne son titre à l’album), et « Paris! Are you ready? Stand Up !!! Stand Up !!! Stand Up !!!» aura été le premier cri de Billie Joe : et aussitôt, tout le monde qui est encore assis obéit. Après tout, quand Billie Joe vous dit de faire quelque chose, d’un simple geste de la main, il faut le faire, non ? Et puis aussi chanter tout ce qui est demandé ensuite, avec des « Hééè oooh » (le souvenir du Trabendo). A partir de cette toute première chanson, les cris vont encore augmenter en force et les bras se lever à l’unisson... et la sueur est déjà là. Il fait chaud mais le public saute, chante et danse. Et les vigiles de la sécurité ? Ils sont débordés par l’évacuation des jeunes filles qui s’évanouissent par dizaines dans la fosse, une fosse dont ce soir on ne ressort pas indemne. Et la qualité du son ? Impeccable, de ma place. Cette première chanson sera suivie par le premier tube extrait de leur dernier album, et là le public connaît les paroles : Know Your Enemy avec des flammes sur les écrans… et puis East Jesus Nowhere, le prochain single (le public chante en intro « And we will see how godless nation we’ve become »)… Et arrive le moment de bonheur pour un enfant (de onze ans) portantt un bandana comme notre ami Gilles P, un enfant nommé Eddie (son prénom sera scandé par le public) : il va monter sur scène, appelé et choisi par Billy Joe : « Who wants to be saved? »…
Green Day n’est pas seulement une mode, mais un groupe bien réel et plus incisif que jamais : ils démontrent leur capacité à renforcer et à étendre tous les aspects d’un concert. Presque toutes les chansons sont beaucoup plus longues que leurs versions originales, et elles sont entrecoupées de sorties de la part de Billie Joe, le maître de la soirée. Green Day a voulu impressionner son public avec des effets spéciaux, et pour cela a choisi un mur vidéo qui a une forme particulière, pouvant permettre d’évoquer l’horizon lumineux d'une ville (plutôt qu'une simple série de téléviseurs empilés), voire un mur de feu. Mais ce n’est pas tout : des explosions, des feux d'artifices, des étincelles et des flammes ont souligné les moments les plus intenses. Billie et Mike ne s'arrêtent pas un instant, vous pouvez les perdre de vue un instant et ils sont déjà de l’autre côté de la scène en criant « Pariiis » ou « Hééè oooh » (un peu agaçant à la fin…).
Après quatre chansons extraites du nouvel album (avec des explosions et des flammes pour accentuer avec précision chaque atterrissage de Billie sur scène après l’un de ses sauts), nous passons ensuite à une parenthèse (qu’on retrouvera aussi au cours du rappel) « American Idiot » (leur plus grand succès commercial)… Comme s'il ne faisait pas déjà assez chaud : le fabuleux Holiday « Say, hey! Hear the sound of the falling rain, Coming down like an Armageddon flame (Hey!)... », avec explosions, pogo et même des passages sans aucunes lumières, où la salle n’est éclairée que par la lampe manuelle de Billie Joe : un grand moment qui inscrira le concert dans toutes les mémoires. On revient à l’actualité avec un surprenant The Static Age (le passage du sax est beaucoup accentué et améliore encore la chanson), puis Before the Lobotomy avec, comme effets spéciaux, des flammes qui sortent de la plate-forme sous la batterie, et qui réchauffent l'atmosphère. On se calme avec une balade, Are We The Waiting, pour revenir aussi tôt au rock le plus endiablé avec St Jimmy (je revois dans ma tête les images du DVD « Bullet in the Bible », le live à Milton Keynes). C’est génial de voir Billie Joe jouer des riffs de guitare avec une habileté qui lui permettrait de rivaliser avec n'importe quel grand guitariste. Le bassiste Mike a plus ou moins le rôle du musicien calme, tandis que le batteur Tré est un batteur fou et joyeux, lançant ses baguettes en l'air après chaque chanson en faisant des grimaces. Le public, qui est vraiment hétérogène en matière d’âge et de façon de s'habiller, explose régulièrement dans un tonnerre d’applaudissements, mélangé à des cris aigues… et ça se répétera maintes et maintes fois, en réponse à la performance du groupe, et à Billie Joe qui réclame des chœurs de son public…
Contrairement à d'autres groupes qui ont tendance à jouer des chansons exclusivement extraites de leur dernier album (ce qui conduit invariablement à des moments délicats de silence, les spectateurs venant souvent de les découvrir…), Green Day sait ce que son public veut : Boulevard of broken dreams, lyriquement et musicalement passionné, vient faire résonner le POPB, après un début acoustique (guitare et voix), avec une explosion de chœurs (dont ma voix) : « My shadow's the only one that walks beside me, My shallow heart's the only thing that's beating... ». Billie Joe, étrangement mélancolique, mais toujours enthousiaste, s'arrête de chanter et offre ce punk-rock nostalgique au public, en lui laissant prendre le relais : les jeunes filles de moins de 15 ans sont en larmes. C’est un beau moment de communion, le public connaît entièrement le texte de la chanson et Billie Joe, touché, comme dominé par tout ces chants, s'agenouille en adoration vers nous… Il nous remercie avec tant de chaleur pour cet envol magique. A ce moment une jeune fille, une fan, lui crie : « You’re the one ! » ce à quoi il répond : « I'm not the one... music is the language of God ». Du spectacle est à l’état pur. Cette musique que nos trois vieux punks font vivre sur scène reste un plaisir incontesté, enrichie qu’elle est par des effets scéniques qui sont difficiles à imaginer dans une petite salle : explosions assourdissantes, feux d'artifices, fusées éclairantes vers le plafond et pluie d’étincelles brillantes… On peut y ajouter un pistolet très gros modèle fait pour lancer des t-shirts en cadeaux, de l’eau pour arroser le public, du papier-toilette, et pour finir des canons qui feront éclater dans le ciel des milliers de confettis, qui viendront inonder tout et tout le monde. Avec ce cadre de fête, les chansons pourraient être éclipsées… mais cela n'arrivera pas. A chaque note, les milliers de personnes présentes se laissent entraîner et chantent à haute voix chaque mot (à vrai dire, je suis désolé de reconnaître que pour chanter les chansons les plus anciennes, il y avait bien peu de voix…).
C’est alors la fin de cette partie purement pop du nouveau Green Day - avec un interlude de Beethoven – avant de passer à la suite, les classiques, les tubes (dont bien quatre chansons de l’album « Dookie »). Billie Joe se demande combien de vieux fans sont présents ce soir, montrant sa vielle Stratocaster bleu clair, décorée d’adhésifs. Il se lance dans un nouveau saut dans le temps, avec le bijou qu’est Hitchin 'A Ride (1997), introduit par Eine kleine Nachtmusik de Mozart, interrompu par l’habituelle série de « Hééè oooh » et un « One, Two... One, Two, Three, Four » (une leçon d’anglais ?), et marqué par un arrêt brutal de Billie Joe : « STOP! Merci beaucoup ». Malgré tout, le morceau reste toujours efficace. Suit sans aucun temps mort Welcome to Paradise (on ne pouvait pas mieux choisir comme titre pour décrire cette soirée), datant de 1994, laissant de l'espace au premier vers de Give Me Novacaine afin de glisser dans When I Come Around. Une blague de Billie Joe : il démarre sur sa guitare le célèbre riff de la chanson Iron Man de Black Sabbath, avant de se lancer dans une puissante Brain Stew, puis dans Jaded. Et c’est le moment où on se rend compte de l'importance de connaître toutes les paroles par cœur... dès les premières notes de Longview, Billie Joe le fou choisit, parmi la foule de la fosse, trois fans, en en précisant « Someone who knows the lyrics »… et les invite sur la scène pour chanter, chacun, un couplet de la chanson : une catastrophe ! Dommage que cette chanson ait été ainsi ruinée. Heureusement, l'énergie du show remonte avec un pogo frénétique sur Basket Case et sur She, avec des riff enchaînés qui transforment encore le POPB en chorale.
Le bal masqué commence : c’est l’heure de King For A Dayyyyyyyy !! Green Day se déguise comme pour un carnaval, et chaque membre du groupe se présente avec un accoutrement vestimentaire assez original, avant de courir dans tout les sens : Billie Joe a un chapeau noir de policier et un boa de couleur au cou ; Mike a des lunettes surdimensionnées et des cornes ; Tré est en vieille dame avec chapeau de course hippique et soutien-gorge rouge ; Jason White a un chapeau de pirate et Jason Freese un chapeau de magicien (version Harry Potter). Tout le monde s’amuse sur cet air festif. Suivent, entre des « Hééè oooh », qui auront formé une sorte de sauce indigeste pendant tout le concert, et cette chanson de fête de 1997, quatre courtes covers jouées en medley : Shout, Break on through (to the other side), Stand by me et Satisfaction. Le POPB chante toujours, et encore et encore... et Billie Joe se sent obligé d’affirmer : « That’s why you are better then America! » Il est temps de passer à la très populaire ballade 21 Guns : « Do you know what's worth fighting for, When it's not worth dying for?..», le dernier single FM jouée par Billie Joe en acoustique, avec sa guitare à caisse noire, sous des lumières bleu, avec tous les briqués allumés, les téléphones cellulaires ouverts, les mains tendues vers le ciel et tout autant de cris. De jolies notes de piano, une couple qui s’embrasse sur l’écran, et une pluie scintillante de feux d’artifice accompagnent le morceau, repris aussi par le public. Joli moment de douceur, qui donne des frissons. Un mélange fantastique de lumières rouges, jaunes et vertes, augmente l'euphorie générale pour la percutante American Eulogy: Mass Hysteria/Modern World, extraite du nouvel album, dans ne version qui fait trembler la salle, et qui se termine par de grands jets de flammes, et par des « Hééè oooh » tenaces… La musique s'arrête quand la Gibson Les Paul est jeté par terre (la pauvre!) par Billie Joe, et c’est le début d’une chorale a capella « I don't want to live in the modern world, I don't want to live in the modern world...», dirigée par Tré. Inutile d’insister, juste un merci et ils s’en vont sous les applaudissements. Pause, lumières éteintes et fin de cette longue partie avec les cris habituels « Green Day, Green Day...».
Ils doivent avoir entendu ces cris qui les réclament, car ils reviennent pour les rappels : le spectacle peut continuer, le nom Green Day clignote et parcourt l’écran derrière une multitude de vieilles télés. Billie Joe s'agenouille de nouveau pour remercier le public, puis se relève pour chanter American Idiot, le tube international avec son rythme endiablé qui nous réveille immédiatement après la pause… C’est alors une deuxième chanson de 9 minutes, Minority, avec accordéon et harmonica... Le temps de présenter ses acolytes, le morceau est magistralement exécuté en tant que prélude à l'acte final, sous une pluie diluvienne de confettis à tête de mort noirs et blancs (et bien sûr les « Hééè oooh », pour ne pas les oublier). Le groupe quitte les planches sous les ovations d’un public heureux... On pense que le concert est terminé. Mais, non, quand Billie Joe a annoncé que ça allait être leur dernière chanson, on savait que c’était faux. Encore trois morceaux en dernier rappel, mais seulement interprétés par le charismatique Billie Joe et sa guitare, seul au centre de la scène, dans un halo de lumière blanche... C’est le set acoustique final, avec l'exécution de Macy’s Day Parade, Tell me when it's time to say I love you (une chanson inédite sortie d’un tiroir et datéant de 2004)… Et enfin l'immanquable, selon la tradition, Good Riddance (Time of your Life) de l’album « Nimrod » (1997), le point culminant de la soirée avec sa chorale. Et arrivent ainsi, en acoustique, les dernières paroles de Billie Joe « I hope you had the time of your life », il a un sourire éclatant, il tient sa guitare en l’air et nous salue de la main gauche. Ainsi se termine, sur l’avancée centrale de la scène, la deuxième date du tour « 21st Century Breakdown »... Une fin un peu brutale, un au revoir calme, sans flammes ni feux d'artifice. Les lumières se rallument, et on laisse la place aux roadies.
Mis à part les pitreries de Billie Joe, qui s’amuse comme un enfant à communier avec ses fans, ça reste tout simplement un show énorme avec beaucoup des chansons. La set list s’est avérée imprévisible, mélange éclectique de presque tous les succès du groupe durant leurs 20 ans de carrière, comprenant des chansons de chaque album. Le but de Green Day a semblé être de communiquer aux fans un sentiment d'euphorie, sans se limiter à leur faire faire les chœurs sur les chansons : non, on a fait monter sur scène un grand nombre de personnes des premiers rangs pour les faire chanter, embrasser leur idoles et ensuite les faire plonger dans la foule. Une large place a été accordée aux deux derniers albums du groupe, qui représentent un tournant dans leur discographie, « American Idiot » (2004), et le nouveau « 21st Century Breakdown »… Ceci sans oublier, pour tous les goûts, le défilé habituel des classiques tirés des albums des années 90. On regrette l’absence de Viva la Gloria et de Wake Me Up When September Ends, Homecoming, Jesus Of Suburbia... Pas de place à d'autres pensées : 150 minutes d'adrénaline avec une alternance de moments criés à en perdre la voix (à partir de Holiday, Welcome To Paradise, King For A Day... jusqu’au « Fuck Em All » de Minority), de moments à vous donner la chair de poule (21 Guns avec son piano, ou Boulevard Of Broken Dreams et Macy's Day Parade en acoustique), et beaucoup d'applaudissements bien mérités. Et s'il est vrai que cette soirée ne restera pas dans l'Histoire, il est tout aussi vrai qu’elle restera dans les esprits et les oreilles de quiconque était présent (n’est-ce pas, Emilie?). Les absents verront leur casier judiciaire mis à jour.
En conclusion, si vous n’êtes pas à la recherche d’un groupe qui doit absolument écrire l'histoire de la musique, mais vous contentez d'un groupe qui vous fait passer deux heures et trente minutes de plaisir, Green Day reste un bon choix. Un spectacle de Green Day, ce n'est pas seulement un concert mêlant les générations, c'est aussi un chef-d'œuvre théâtral, visuellement hypnotique (à part en ce qui concerne les gamines…). C’était du feu, des flammes et un funking punk rock ! Prochain rendez-vous en Juin 2010, au Parc des Princes... Emilie y sera, naturellement.
Les jeunes filles se dirigent vers la sortie, à la recherche de leurs parents, en chantant « Hééè oooh », des confettis dans les cheveux et des étoiles encore plein les yeux. Moi, je les suis…
...It's something unpredictable
But in the end is right
I hope you had the time of your life. »
Prima Donna est un groupe de Glam - Rock n roll de Los Angeles formé en 2003 avec le chanteur / guitariste Kevin Preston (ancien membre de The Skulls).
(http://www.myspace.com/primadonna)
Green Day est un trio de punk rock, originaire de Berkeley en Californie, formé en 1989 et composé du guitariste et chanteur Billie Joe Armstrong, du bassiste Mike Dirnt et du batteur Tré Cool. À l'origine, le groupe faisait partie de la scène punk à Berkeley en Californie et leur deuxième album Kerplunk attire l'attention, et c'est ainsi qu'ils signent avec le label majeur Reprise Records en 1993. C'est ensuite qu'ils créent l'album Dookie en 1994 qui remporte un immense succès. Green Day, avec d'autres groupes tels que Rancid et The Offspring, est également crédité pour avoir relancé l'intérêt du punk dans le monde entier. Le groupe poursuit avec les albums Insomniac, Nimrod et Warning entre 1995 et 2000. Ces albums n'atteignent pas le succès commercial de Dookie, mais se vendent tout de même relativement bien. En 2004, le groupe sort l'album American Idiot, qui devient un succès commercial et critique, popularisant le groupe à une nouvelle génération.
Green Day a vendu plus de 79 millions d'albums dans le monde entier, dont 25 millions aux États-Unis[. Ils ont aussi récolté de nombreux prix, dont trois Grammy Awards pour Dookie, American Idiot et la chanson Boulevard Of Broken Dreams.
(http://www.myspace.com/greenday)
* 39/Smooth (1990)
* Kerplunk (1992)
* Dookie (1994)
* Insomniac (1995)
* Nimrod (1997)
* Warning (2000)
* American Idiot (2004)
* 21st Century Breakdown (2009)
* Billie Joe Armstrong – lead vocals, lead & rhythm guitars (1987–present)
* Mike Dirnt – bass, backing vocals (1987–present)
* Tré Cool – drums, percussion, backing vocals (1990–present)
with
* Jason White – lead & rhythm guitars, backing vocals (1999–present)
* Jason Freese – keyboards, piano, acoustic guitar, trombone, saxophone, accordion, backing vocals (2003–present)
* Ronnie Blake – trumpet, timpani, percussion, backing vocals (2004–present)
* Mike Pelino – rhythm guitars, backing vocals (2004–present)
* Mike Dirnt – bass, backing vocals (1987–present)
* Tré Cool – drums, percussion, backing vocals (1990–present)
with
* Jason White – lead & rhythm guitars, backing vocals (1999–present)
* Jason Freese – keyboards, piano, acoustic guitar, trombone, saxophone, accordion, backing vocals (2003–present)
* Ronnie Blake – trumpet, timpani, percussion, backing vocals (2004–present)
* Mike Pelino – rhythm guitars, backing vocals (2004–present)
La Setlist du Concert
PRIMA DONNA
1. Soul Stripper
2. Miss Avenue
3. Dummy Luv
4. Stray Doll
5. Demoted
6. Crimson Lust
7. Double Crosser
8. I Don't Want You To Love Me
La durée du concert : 0h33
**********************************
La Setlist du Concert
GREEN DAY
Song of the Century (21st Century Breakdown - 2009)
21st Century Breakdown (21st Century Breakdown - 2009)
Know Your Enemy (21st Century Breakdown - 2009)
East Jesus Nowhere (21st Century Breakdown - 2009)
Holiday (American Idiot - 2004)
The Static Age (21st Century Breakdown - 2009)
Before the Lobotomy (21st Century Breakdown - 2009)
Are We the Waiting (American Idiot - 2004) >
> St. Jimmy (American Idiot - 2004)
Boulevard Of Broken Dreams (American Idiot - 2004)
Hitchin' A Ride (Nimrod - 1997)
Welcome To Paradise (Dookie - 1994)
Give Me Novacaine (1st verset)
When I Come Around (Dookie - 1994)
Iron Man riffs (Black Sabbath Cover)
Brain Stew (Insommiac - 1995)
Jaded (Insommiac - 1995)
Longview (Insommiac - 1995)
Basket Case (Dookie - 1994)
She (Dookie - 1994)
King for a day (Nimrod - 1997) >
>Shout (The Isley Brothers Cover)> Break on through (to the other side) (The Doors Cover) > Stand by me (Ben E. King Cover) > Satisfaction (The Rolling Stones Cover)
21 guns (21st Century Breakdown - 2009)
American Eulogy: Mass (21st Century Breakdown - 2009)
Encore 1
American Idiot (American Idiot - 2004)
Minority (Warning - 2000)
Encore 2
Macy's Day Parade (Warning - 2000)
Tell Me When It's Time To Say I love You (Unreleased Song from American Idiot - 2004)
Good Riddance (Time Of Your Life)(Nimrod - 1997)
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