« Something Huge Will Happen... Des grandes manœuvres pour faire de Coldplay le prochain U2, le groupe de la décennie, la nouvelle merveille UK, et ainsi de suite... J’en suis le témoin perplexe, en partie parce que je me souviens de mes émotions quand j'ai écouté - avec émerveillement - l’album « Parachutes » (après leur premier EP..), et assisté à leur premier concert à Paris (c’était le 11 juillet 2000 à la Scène). Ah, c’était autre chose ! Et puis le temps s’est envolé : dix ans déjà ! Maintenant nous en sommes au quatrième album (toujours avec l’ombre de U2 qui plane), « Viva La Vida (or Death And All His Friends) », qui marque une étape clairement décisive dans la recherche d’un rock mélodique : avec Brian Eno à la production et aux manettes le groupe s’est transformé en instrumentistes d’une pop froide, mais retraçant avec créativité toute l'histoire du brit-rock. Le résultat est un album plein d'idées, de mélodies, de sons qui n’étouffent pas, mais qui renforcent au contraire l'effet émotionnel des chansons. Un disque qui n’est pas a priori « grand public » (malgré les N° 1 atteints dans de nombreux pays), avec ses 6 singles : Chris Martin a compris qu’il est impossible de satisfaire tout le monde. La population qui va à un concert de Coldplay, le groupe de tous les débats, est assez homogène, et est composée principalement de couples de tous âges, à partir de seize ans, qui y vont en amoureux… des curieux qui y vont avec une approche “découverte d’un soir”. Ensuite, il y a les amateurs de musique comme moi, qui suivent les membres du groupe de Chris et ce, dès les débuts : eux sont restés fidèles à ce groupe au fil des années. Je n’ai d’ailleurs pas acheté le billet tout de suite, car je n’aime pas le “plein air” pour des concerts, mais enfin... hier soir sur le net je me suis décidé et, comme d’habitude, j’ai choisi la pelouse pour le grand rendez-vous de ce soir au Parc des Princes (nouveau concert “complet” et changement de dimension, la première tournée des stades après les deux concerts au POPB le 9 et 10 septembre 2008, soit presque un an plus tard)
Les groupes qui obtiennent un grand succès se rendent souvent coupables d’un manque de sincérité. Ils se présentent devant des milliers de personnes, sur des scènes de milliardaires, ils offrent une heure de concert (un travail comme un autre), et ils s’en vont sans un vrai remerciement. Cela n'est pas le cas de Coldplay, infatigables bête de scène. Celui qui a eu la chance - et le plaisir – d’assister à cette soirée, ne peut qu'être d'accord avec moi : ce fut sans aucun doute un grand concert, comme on en voit rarement… Un immense décor, des feux d'artifice, des ballons et des effets spéciaux - très bien choisis - sur scène, un spectacle parfait dans les moindres détails, avec plus de deux heures de musique, une set list figée et bétonnée de 26 chansons qui vous font vibrer (malgré l’absence de certains morceaux comme Don’t Panic, Trouble ou Speed Of Soun, que j'attendais vraiment), et une performances particulièrement grisante, sans parler des deux bons groupes en ouverture.
16 h 30 : enfin, après une longue attente, très calme, qui s’est déroulée sous un soleil éclatant, parqués que nous étions dans le classique labyrinthe de barrières placées devant l'accès « Auteuil » du stade, les portes s’ouvrent devant troupeau des moutons (pardon, je veux dire : des fans, des jeunes gens souriants). Mauvaise nouvelle : pas de distribution de bracelets, car il n'y aura pas de PIT (première fosse). Quelques bousculades au contrôle de billet, une fouille rudimentaire des sacs, et c’est l’entrée dans le stade puis la course pour rejoindre la barrière la plus proche de la scène. Enfin j’y suis, du côté gauche : ouf ! Mais le plus mauvais moment de la journée n’est pas fini... car c’est maintenant l’attente sous une chaleur accablante et sèche : il fait très chaud pour un mois de septembre. La scène centrale est en demi lune, située devant le virage nord du Stade, avec une longue avancée au milieu sur la pelouse, deux plus petites avancées de chaque côté, avec trois écrans et de grosses lampes pour les lumières et les images (on sent la patte de Anton Corbijn, collaborateur de Depeche Mode))... elle est immense, cette scène. Sur le toit du stade, on aperçoit des grosses boules qui flottent en guise de décoration, et qui portent la mention « Viva la Vida ».
19 h 02 : les musiciens de la première partie se présentent sur scène sans susciter beaucoup d’applaudissements. C’est dommage car c’est une chance de voir l'un des groupes les plus inventifs de ces dernières années (… mais pas dans ce stade, qui n’est pas une salle de concert à la base…) : Bat For Lashes, emmenée par l'énigmatique Natasha Khan, tout en exotisme pakistanais et en “Fine Art”, sous l’œil attentif des fantômes de Kate Bush et Bjork. Natasha s'approche du micro pour ses premiers mots de la soirée : « I will rise now And go about the city... », de la chanson Glass, sans musique et a capella, et elle dégage un charme torride et ancestral... c’est un talent cristallin dans cette voix hallucinante… qui passera dans une indifférence totale. Le set se déroule rapidement, avec des perles comme I Alone, Pearl’s Dream... et se terminera avec l’épique Daniel, mais cette fois ce beau morceau est joué assez mollement. Le public écoute distraitement, se moquant clairement de la découverte, et il se montre peu réactif pendant le court set de 30 minutes, alors que Natasha tord tout son corps et s'étend comme un instrument vivant dans toutes ses chansons. Du coup, le concert reste à niveau moyen, sans jamais trouver assez d'élan pour s'envoler (sans parler de l’utilisation des écrans vidéo en plein jour, totalement inutile). Dernier commentaire : un son déplorable.
19 h 50 : Le soleil est en train de se coucher derrière la structure en béton du stade, et c’est le tour des Californiens de The Flaming Lips, et de leur rock psychédélique, d’essayer de réveiller et d’enflammer un public qui attend patiemment son groupe favori. Une soirée avec ce groupe qui est loin d’être négligeable (ils en sont déjà à leur douzième album), c’est beaucoup plus qu'un simple concert, tellement plus qu’on court le risque que la musique soit éclipsée. Et c’est ce qui va se passer ce soir. Quels sont les ingrédients pour réussir des bonnes chansons ? Nous pourrions en discuter pendant des mois, mais je pense que, en définitive, il y en trois, d'où tout découle : une mélodie mémorable, une étincelle, et une âme. Si on raisonne en ces termes, The Flaming Lips ont toujours été et sont toujours un grand groupe, et leur dernier album « Embryonic », est à classer dans les disques de l’année. La plus grosse surprise de la soirée fut l’ouverture : à partir d'une bande-vidéo qui sort de l’écran LED en arrière-plan, une femme prend forme au milieu des points multicolores. Entre ses jambes grandes ouvertes, une porte s'ouvre. Dans un mélange de kitsch, de trash et de dessins animés, c’est la « naissance » du groupe. Wayne Coyne, le chanteur et la tête pensante, avec un ego aussi gros que celui de Bono, est à l'intérieur d’un ballon qui se gonfle. Il salue la “mère électronique” et comme annoncé, se laisse rouler sur les têtes du public, soutenu par des centaines de mains, pendant que le groupe joue une intro pop-symphonique bouillonnante du son des guitares survoltées, accompagnée par une animation faite par des danseuses déguisées en drôles d’animaux, des cotillons, ballons géants, instruments préenregistrés... Dans ce joyeux bordel, la musique est celle de Race For The Prize, la chanson qui ouvre leur chef d’œuvre, 'The Soft Bullettin'... Il y a maintenant des dizaines d'énormes ballons de caoutchouc multicolores, qui rebondissent sur les amplificateurs et sur la foule, pendant que des canons crachent des confettis. Une ouverture de fête, une ouverture faite pour mettre l’ambiance. C’est carnaval, c’est du cirque et du théâtre. Et il y a aussi de la musique, live… Si vous n'avez jamais vu ce groupe, il ne faut pas le manquer. Malheureusement pour eux, ce soir, ils ne récoltent pas une moisson d'applaudissements. Le public reste un peu perplexe… Et c’est normal, car ce style de musique est aux antipodes de celui du groupe en tête d’affiche. C’est après le morceau Do You Realize et sur un lâcher de ballons géants de couleur jaune, que se termine le set de 50 minutes. Wayne et ses acolytes quittent la scène après cette prestation honorable sur des coups de gong funéraires. C’était une vraie fête proposée par un groupe génial (ou peut-être en réalité le spectacle le plus ridicule qui soit…) ! Ce cirque est à voir absolument dans une salle.
Deux premières parties, deux prestations atypiques qui ne laisseront malheureusement pas un grand souvenir aux spectateurs de la soirée, venus seulement pour chanter « Viva la Vida ». Les roadies s’agitent sur scène comme de véritables fourmis, pour retirer le matériel du groupe précédent, nettoyer les kilos de confettis un peu partout, et finir la mise en place du matériel de la tête d’affiche qu’on attend depuis l’ouverture. Et pendant ce temps-là, le public impatient se détend dans une ambiance chaleureuse, avec d’innombrables Ola, dans une vague des cris stridents, qui démarrent et s’en vont tourner autour du stade, accompagnés d’un fond sonore musical : Magnificent de U2, Snoop Dog,... et en dernier, un morceau de Jay-Z pendant lequel un roadie balayeur vient faire quelque pas de danse hip/hop.
21 h 18 : le compte à rebours est terminé, et on rentre dans une autre dimension. Wow ! Ils arrivent... ceux qui ont fait se déplacer plus de 45.000 personnes, malgré le prix relativement élevé du ticket : Coldplay - alias Chris Martin, Jon Buckland, Guy Berryman et Will Champion. Le concert commence... A la surprise générale la sono propage déjà – et à un niveau sonore élevé - une musique célèbre, immortalisée aussi par Stanley Kubrick dans son “2001: A Space Odyssey”: une valse pour se trémousser, Le Beau Danube Bleu de Johann Strauss II. En même temps, le groupe, habillé de manière très sobre avec leurs fameuses vestes militaires, toutes lumières baissées, salue le public agitant des bougies d’anniversaire pour célébrer cette première, avant de s’installer tranquillement. Et soudain, la scène s’illumine et le rideau tombe au fond, laissant apparaître le décor : une grande reproduction du célèbre tableau "La liberté guidant le peuple" d’Eugène Delacroix ! Côté public, c’est une explosion de joie, on claque des mains puis on les lève, on crie comme pour une véritable fête, tous debout dans les tribunes, dès les premiers titres dévastateurs : Life in Technicolor, le premier morceau, merveilleux instrumental où l’on remarque la magie de Brian Eno, et l’une des mes chansons favorites. Suit une chorale pour Violet Hill, le single de l’album “Viva La Vida”, qui débute de manière similaire au Brothers In Arms des mythiques Dire Straits, et qui donne immédiatement la sensation d’être à une soirée hors normes, où l’euphorie domine. Le public est en pleine extase, et la plus grande partie des spectateurs accompagne la voix de Chris, toujours limpide et bouleversante. Un « Bonjour ! Ca va ? » est lancé avant que débute la série des perles anciennes, pour mettre le feu aux poudres, avec des lasers verts baignés dans une irréelle lumière rouge : Clocks, extrait de leur deuxième album et véritable cheval de bataille, gros tube en puissance avec sa mélodie accrocheuse au piano, puis... « In my place, in my place, Were lines that I couldn't change, I was lost, oh yeah... » In My Place, l’un des morceaux les plus aimés, typique de leur style unique, gonflé d’une agréable mélancolie, et avec son refrain « Yeah, how long must you wait for it? ». La chanson n’est pas chantée, mais hurlée de joie par le public, pendant que Chris virevolte, court, saute de chaque coté des avancées. Puis la lumière devient plus brillante, avec des éclairs d'un jaune intense et profond, et c’est au tour de : « Look at the stars, look how they shine for you, and everything you do, they were all yellow... », c’est la ballade Yellow, qui n’a pas pris une ride : ce n’est pas par hasard que de nombreux ballons jaunes volent au dessus des têtes des spectateurs, et sont ensuite percés pour laisser tomber une pluie de confettis. Sur l’écran central, des images de la foule, du groupe en train de jouer, et la phrase « Make noise ! ». Chris est amusant, et à la fin de cette chanson, annonce la fin du concert : « That's It! ». Il sait qu’il a le public dans sa poche ! Dans cette série, quatre au moins des meilleures chansons de leur répertoire… Et entre autres aussi, la plus populaire : on le sent par la réaction presque immodérée du public (toujours inférieure toutefois à celle qui accompagnera le hit Viva La Vida) pour cette grande soirée Dream Pop. A noter aussi que les effets visuels, le défilement des images et des vidéos sur les trois écrans contribuent à la perfection du spectacle. Sur certaines parties des chansons, Chris Martin, même s’il chante parfaitement juste, ne chante même pas, car le public enthousiaste et chaleureux lui vole la vedette (honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que la participation soit aussi générale).
La contribution de la guitare est exceptionnelle, et on la remarque aussi en écoutant la moins connue Glass Of Water, extraite de leur EP “Prospekt's Mars”, avec des images d’un voyage dans l'espace. Puis c’est Cemeteries Of London, avec sa démarche qui semble sortir de "The Unforgettable Fire", et 42 (émouvant à souhait), jolie ballade veloutée à la McCartney qui s'approche des plages de Radiohead. Ces deux chansons sont jouées sans pause, impeccables et maintiennent l'attention du public, aidées par la présence de ces trois grands écrans, le central qui prend toute la longueur de la scène et les deux latéraux. Chris alterne entre le piano et la guitare électrique et acoustique, avec une aisance qui me fait penser à Tom Smith de Editors. Une ovation arrive dès le premières notes « When you try your best but you don't succeed...» pour la pour la très belle Fix You, le meilleur morceau selon moi de l'album « X&Y », une grande chanson et l’un des moments les plus intenses de la soirée, avec Chris sur les avancées, entre des cris féminins, qui félicite le public : « It sounds like it’ s fantastic in Paris ! ». C’est la montée en puissance avec les notes fulgurantes de la guitare de Johnny Buckland, et puis le plaisir continue avec Strawberry Swing, le nouveau single, peut-être du fait l'association d’idées avec Strawberry Fields des Beatles, et le solo de guitare final est simplement magnifique.
Le groupe, dont l'attitude est très charismatique mais dans un style sobre, se déplace ensuite sur la plate-forme au bout de l’avancée de droite, pour jouer le medley/remix de God Put A Smile Upon Your Face, dans une version différente et magistralement relancée par des inserts électro exécutés par Will à la batterie électronique sur une simple tablette. La chanson Talk, remixée pour la tournée, connaîtra le même sort. Inutile de préciser l’état du public : le délire ! Les trois complices Jon, Guy et Will s’en vont un instant, ne laissant que Chris seul au piano, qui saisit l’occasion pour entamer un court dialogue avec ses fans « Tout le monde ça va? Oui ? Tout le monde ça va à gauche? Oui ? Tout le monde ça va à droite?... Tout le monde ça va devant? Eh, maintenant j’ai fini le français! ». Les mains de Chris courent ensuite sur les touches du piano, une harmonie s’élève puis brusquement un arrêt : « Merci et au revoir »... une petite blague qui provoque quelque cris… et enfin commence The Hardest Part, encore une perle du passé, dans une version toute en douceur et très émouvante… Suit la courte Postcards From Far Away. Viva La Vida, « I used to rule the world, Seas would rise when I gave the word, Now in the morning I sleep alone...», et son démarrage épique est tout simplement fantastique, à mon avis, puissant, agile et fort... et bien d'autres qualités sont réunies dans cette chanson si inspirée, accueillie par un tonnerre d’applaudissements, et qui fait chanter le stade à l'unisson : « Oh, oh, oh, oh, ooooh, oh, oh, oh, oh... ». Le morceau se laisse écouter avec un plaisir et coule comme du miel dans la bouche, le son de la guitare devient épique, la voix est profonde avec la présence massive de chœurs. La chanson donne des frissons, et fait reprendre son altitude de vol au concert : Chris est en très grande forme, il monte et descend la scène, des deux cotés, comme un enfant heureux… et à la fin s’écroule par terre, en faisant semblant d’être fatigué et incapable de chanter la dernière strophe… Puis il se relève, s'élance et bondit dans tous les sens. Le public alors chante à pleins poumons les paroles de celle qui est l’une de leurs chansons les plus célèbres. Les images en provenance de l'écran sont excellentes et impressionnantes : une projection de lumières multicolores, des peintures, des armées de soldats en marche, et des trains métropolitains. Après un changement de veste, ce sera Lost (sans Jay-Z), qui marque la fin de cette première partie, sur un tapis d’orgue Hammond et des réverbérations de la guitare de Jon Buckland qui rappelle le style de Edge (U2), dans une ambiance de feu.
Les enceintes envoient maintenant la musique de Singin’ In The Rain, et on ne peut qu’avoir à l’esprit les images du "A Clockwork Orange" de Stanley Kubrick : les lumières de la scène s'éteignent, et pendant ce temps, le groupe part sur le côté gauche, en faisant un bref tour d’honneur. Ils serrent les mains chaleureuses des fans, puis se déplacent sur une passerelle vers une mini-plateforme située au milieu du stade pour un set acoustique plein de surprises. Le public de la pelouse est ravi ! Il n’y a pas de lumière, on suit depuis le déplacement par les écrans, mais Chris signale sa présence par un : « On est là ». Peu de gens reconnaissent Green Eyes, une chanson extraite du deuxième album, “A Rush Of Blood To The Head”. Cette chanson, initialement connue sous le nom The Goldrush, est aussi le B-side du single Viva La Vida. Au cours de ce court unplugged, Chris s’adresse au public : « I know that parisians make a lot of noise... make hou-hou if you have a good time ». La réponse, vous la connaissez, et la joie générale se manifeste. Chris reprends sa guitare sur Death Will Never Conquer, un agréable morceau folk, chanté et improvisé à l'harmonica par Will, le batteur, un peu dans le style Lou Reed. A la fin du morceau, il est de nouveau au micro : « Je vais essayer mon français : sortez vos mobiles ! Maintenant faites vous la Ola ! On y va, on commençons à gauche après 1 2 3, ça va ? avec les mobiles, 1 2 3 on y va... Let’s go! ». Tous les téléphones mobiles sont branchés, et avec des Olas successives et en continu, des milliers des petites lumières vont éclairer comme un tapis d’étoiles le stade, ainsi que la petite scène pour « une chanson spéciale écrite par un homme extraordinaire ».Moment d’émotion étonnant suivi d’un rythme à la guitare, que tout le monde connaît : il s’agit de Billie Jean, un hommage au Roi de la Pop, Michael. La reprise est vraiment réussie, parce que Chris la chante bien, même en voix de fausset, mais il y aura franchement un petit "fou rire” inapproprié... mais encore une fois, la magie opère et le stade reprend en chœur le refrain de la chanson, et hurle les « Woo! » de légende, sur la vague lumineuse des mobiles au bout des bras levés. Pour terminer ce set acoustique, où la musique – sans artifices - prend une tout autre dimension, un magnifique remix de Viva La Vida (Thin Duke Remix), en interlude, se déverse dans l'atmosphère, repris par la foule, les bras en l’air « Oh, oh, oh, oh, ooooh, oh, oh, oh, oh... », pendant que le groupe disparaît dans le noir, s’offrant ainsi une petite pause.
Après cet intermède musical de quelques minutes, tout à coup les lumières éclairent de nouveau la scène principale... Coldplay est de retour pour les rappels, avec une version de rock spectaculaire et passionnante, martelée par Will le batteur, et par le piano de Chris... « Look at the earth from outer space, Everyone must find a place, Give me time and give me space...», les paroles de Politik et les premières notes s’élèvent dans une hystérie collective et se terminent avec un climax extraordinaire qui excite tout le stade. Ce sera encore l'un des moments forts du concert. Cette chanson, interprétée avec brio et qui secoue le public, me rappelle que le groupe en 2001, sollicité par sa maison EMI pour sortir rapidement un album dans le style du précèdent (« Parachutes »), avait décidé d'écrire des titres plus rock… mais que, en fin de compte, pas du tout convaincus du résultat, ils avaient choisi d'arrêter le projet. Le titre évoque aussi le grand engagement politique de la campagne Coldplay pour le commerce équitable (avec le célèbre slogan "Make Trade Fair"). C'est maintenant le tour de la sucrée Lovers In Japan, malheureusement dépouillée de Sweet Reign Of Love, avec ce chanteur qui continue à courir et à sauter comme un athlète de bon niveau. Les lumières deviennent éclatantes, sur écrans il y a des images éblouissantes de cerisiers en fleurs, il y a de petits feux d’artifices à chaque refrain, et tirés par de puissants canons, des milliers des confettis en forme de papillons colorés et phosphorescents sont lancés dans le ciel et sur le public. Le Parc de Princes est envahis de papillons ! Vision spectaculaire ! Chris s'inquiète de l’état du public pendant cette fête et demande : « Ca va? ». La réponse ne peut être que positive, parmi les papillons et une multitude de ballons avec des couleurs différentes qui survolent le stade. Suit Death And All His Friends qui montre Chris au piano, qui perdu un instant dans des pensées fugitives, dérape sur une note... un « fuck ! » (bien rock), et un éclat de rire renferment ce moment moins flamboyant. C’est court, et il reprend la chanson avec une facilité et une simplicité déconcertantes. Il joue cette chanson de mieux, et cela restera un autre summum du concert, avec ce final ralenti et chanté longuement par le public. Les refrains de la chanson Viva La Vida sont de plus en plus nombreux, et tout le monde, débout, applaudit le groupe et réclame un autre rappel. Le groupe remercie et Chris, avec un grand sourire, explique que ce soir, ils étaient vraiment fatigués, mais que le public était grand et leur a envoyé une forte charge d'adrénaline.
Chris revient une nouvelle fois sur la scène, avec une nouvelle veste de couleur vert pomme, sous l’ovation générale alors que son nom est scandé, même si c'était prévu, il remercie le public… Et avant de commencer à jouer, il nous explique en anglais que le cd LeftRightLeftRight, qui devait initialement être distribué aux spectateurs, avait été interdit de distribution par la police et il serait disponible gratuitement dans les FNAC ou Virgin, en fin de semaine, sur simple présentation du billet du concert. Je préfère de ne pas rentrer dans ce débat et je partage les sifflements du public !!! Discrètement, il s’assoit face à son piano, seul, pour jouer The Scientist. Avec lui, le stade tout entier chante, dans un autre moment d’émotion. Puis le groupe arrive pour terminer en apothéose avec Life in Technicolor II, accompagné de projections d'étincelles bleutées au départ et colorées ensuite, agrémentées d’effets nuageux en voie lactée… Et c’est enfin (c’est déjà fini ?)... l’instrumental The Escapist, accompagné de manière grandiloquente par des feux d'artifices qui illuminent le ciel du stade : c’est la fin de cette performance et il est temps pour nous de dire au revoir en grand pompe. Un salut de tous les quatre, façon troupe de théâtre, en se tenant par les épaules, en faisant de grands signes, et ce sera la dernière image de ce show peu ordinaire, capable de mettre d’accord vieux et jeunes, critiques difficiles et amateurs de bonne musique. C’était beau.
Vraiment un superbe spectacle, et je n’attendais pas vraiment un tel résultat dans ce stade horrible, mais Coldplay est un groupe plutôt carré, qui fait son travail avec dignité, sans excès de virtuosité, avec un mélange de son qualitatif et plutôt convaincant... et puis il y a Chris Martin, cette voix incroyable, un véritable emblème pour le groupe et un vrai chef. Techniquement, le groupe est vraiment appréciable et je suis agréablement surpris par la réorchestration de morceaux. Coldplay a été ce soir au maximum de sa forme et avec leur meilleur album, « Viva La Vida », avec une bonne acoustique (mais pas parfaite), devant un public et avec un décor tout simplement parfaits. Difficile d’y trouver à redire, il n’y a pas eu de fausses notes. Chris Martin, avec une énergie énorme, a joué aussi avec le public, en s'éclatant ici et là, tout en simplicité, avec quelques mots en français, plus que corrects. Il y a des concerts dont le souvenir restera en mémoire sans doute toute une vie, et celui de Coldplay est l’un d’entre eux. Lorsque vous avez attendu pendant des heures, entre la file d’attente et l'avant-concert, avec l'appréhension d’avoir une bonne place, cela veut dire que la journée est mémorable : Coldplay est déjà en route pour atteindre le statut d'icône.
Il y a quatre ans, quand j'avais vu le groupe dirigé par Chris Martin à l'Olympia (le 9 juin 2005) et au POPB (le 29 novembre 2005), je n'étais pas entièrement convaincu, peut-être parce qu’ils avaient proposé de nombreux morceaux de leur album, "X & Y", moins populaire. En fait, le chanteur fut très bon, mais les autres membres du groupe donnaient l’impression d’être seulement d’honnêtes musiciens d'accompagnement. Au lieu de cela, ce soir ils ont tous été phénoménaux, et la palme revient au guitariste Jon Buckland, tout simplement extraordinaire. Le groupe a donné l’impression de s’amuser assez pour faire comprendre au public qu'ils prennent du plaisir à jouer. On reste avec un goût amer dans la bouche quand on sait que le spectacle est terminé, et que pour le revoir de nouveau, il faudra attendre plusieurs mois, et sûrement même plus. Vraiment un grand concert, fait pour les stades, avec une setlist qui s’y adapte, et un superbe spectacle, mais également en raison de l'atmosphère créée par un public de fans fervents (… peut-être moins spontanés d’un POPB).
Les roadies sont de nouveau sur la scène pour démonter et remballer le matériel, pendant que, sous les projecteurs du stade, des centaines de mains battent le rythme « Oh, oh, oh, oh, ooooh, oh, oh, oh, oh... ». Je marche vers la sortie, heureux, avec les yeux qui pétillent et en tête le nom du prochain concert à venir, et une question en tête : « Pourquoi les concerts qu’on aime sont-ils toujours si courts ? ». Je regarde, un peu frustré ma montre qui indique 23h40 : Viva la vida! C'était ENORME !!! Et la pluie de papillons... quel moment magique ! Ils sont encore posés sur mes cheveux... croisons les doigts, ils vont y rester !
...Time is so short and I’m sure,
There must be something more »
Les groupes qui obtiennent un grand succès se rendent souvent coupables d’un manque de sincérité. Ils se présentent devant des milliers de personnes, sur des scènes de milliardaires, ils offrent une heure de concert (un travail comme un autre), et ils s’en vont sans un vrai remerciement. Cela n'est pas le cas de Coldplay, infatigables bête de scène. Celui qui a eu la chance - et le plaisir – d’assister à cette soirée, ne peut qu'être d'accord avec moi : ce fut sans aucun doute un grand concert, comme on en voit rarement… Un immense décor, des feux d'artifice, des ballons et des effets spéciaux - très bien choisis - sur scène, un spectacle parfait dans les moindres détails, avec plus de deux heures de musique, une set list figée et bétonnée de 26 chansons qui vous font vibrer (malgré l’absence de certains morceaux comme Don’t Panic, Trouble ou Speed Of Soun, que j'attendais vraiment), et une performances particulièrement grisante, sans parler des deux bons groupes en ouverture.
16 h 30 : enfin, après une longue attente, très calme, qui s’est déroulée sous un soleil éclatant, parqués que nous étions dans le classique labyrinthe de barrières placées devant l'accès « Auteuil » du stade, les portes s’ouvrent devant troupeau des moutons (pardon, je veux dire : des fans, des jeunes gens souriants). Mauvaise nouvelle : pas de distribution de bracelets, car il n'y aura pas de PIT (première fosse). Quelques bousculades au contrôle de billet, une fouille rudimentaire des sacs, et c’est l’entrée dans le stade puis la course pour rejoindre la barrière la plus proche de la scène. Enfin j’y suis, du côté gauche : ouf ! Mais le plus mauvais moment de la journée n’est pas fini... car c’est maintenant l’attente sous une chaleur accablante et sèche : il fait très chaud pour un mois de septembre. La scène centrale est en demi lune, située devant le virage nord du Stade, avec une longue avancée au milieu sur la pelouse, deux plus petites avancées de chaque côté, avec trois écrans et de grosses lampes pour les lumières et les images (on sent la patte de Anton Corbijn, collaborateur de Depeche Mode))... elle est immense, cette scène. Sur le toit du stade, on aperçoit des grosses boules qui flottent en guise de décoration, et qui portent la mention « Viva la Vida ».
19 h 02 : les musiciens de la première partie se présentent sur scène sans susciter beaucoup d’applaudissements. C’est dommage car c’est une chance de voir l'un des groupes les plus inventifs de ces dernières années (… mais pas dans ce stade, qui n’est pas une salle de concert à la base…) : Bat For Lashes, emmenée par l'énigmatique Natasha Khan, tout en exotisme pakistanais et en “Fine Art”, sous l’œil attentif des fantômes de Kate Bush et Bjork. Natasha s'approche du micro pour ses premiers mots de la soirée : « I will rise now And go about the city... », de la chanson Glass, sans musique et a capella, et elle dégage un charme torride et ancestral... c’est un talent cristallin dans cette voix hallucinante… qui passera dans une indifférence totale. Le set se déroule rapidement, avec des perles comme I Alone, Pearl’s Dream... et se terminera avec l’épique Daniel, mais cette fois ce beau morceau est joué assez mollement. Le public écoute distraitement, se moquant clairement de la découverte, et il se montre peu réactif pendant le court set de 30 minutes, alors que Natasha tord tout son corps et s'étend comme un instrument vivant dans toutes ses chansons. Du coup, le concert reste à niveau moyen, sans jamais trouver assez d'élan pour s'envoler (sans parler de l’utilisation des écrans vidéo en plein jour, totalement inutile). Dernier commentaire : un son déplorable.
19 h 50 : Le soleil est en train de se coucher derrière la structure en béton du stade, et c’est le tour des Californiens de The Flaming Lips, et de leur rock psychédélique, d’essayer de réveiller et d’enflammer un public qui attend patiemment son groupe favori. Une soirée avec ce groupe qui est loin d’être négligeable (ils en sont déjà à leur douzième album), c’est beaucoup plus qu'un simple concert, tellement plus qu’on court le risque que la musique soit éclipsée. Et c’est ce qui va se passer ce soir. Quels sont les ingrédients pour réussir des bonnes chansons ? Nous pourrions en discuter pendant des mois, mais je pense que, en définitive, il y en trois, d'où tout découle : une mélodie mémorable, une étincelle, et une âme. Si on raisonne en ces termes, The Flaming Lips ont toujours été et sont toujours un grand groupe, et leur dernier album « Embryonic », est à classer dans les disques de l’année. La plus grosse surprise de la soirée fut l’ouverture : à partir d'une bande-vidéo qui sort de l’écran LED en arrière-plan, une femme prend forme au milieu des points multicolores. Entre ses jambes grandes ouvertes, une porte s'ouvre. Dans un mélange de kitsch, de trash et de dessins animés, c’est la « naissance » du groupe. Wayne Coyne, le chanteur et la tête pensante, avec un ego aussi gros que celui de Bono, est à l'intérieur d’un ballon qui se gonfle. Il salue la “mère électronique” et comme annoncé, se laisse rouler sur les têtes du public, soutenu par des centaines de mains, pendant que le groupe joue une intro pop-symphonique bouillonnante du son des guitares survoltées, accompagnée par une animation faite par des danseuses déguisées en drôles d’animaux, des cotillons, ballons géants, instruments préenregistrés... Dans ce joyeux bordel, la musique est celle de Race For The Prize, la chanson qui ouvre leur chef d’œuvre, 'The Soft Bullettin'... Il y a maintenant des dizaines d'énormes ballons de caoutchouc multicolores, qui rebondissent sur les amplificateurs et sur la foule, pendant que des canons crachent des confettis. Une ouverture de fête, une ouverture faite pour mettre l’ambiance. C’est carnaval, c’est du cirque et du théâtre. Et il y a aussi de la musique, live… Si vous n'avez jamais vu ce groupe, il ne faut pas le manquer. Malheureusement pour eux, ce soir, ils ne récoltent pas une moisson d'applaudissements. Le public reste un peu perplexe… Et c’est normal, car ce style de musique est aux antipodes de celui du groupe en tête d’affiche. C’est après le morceau Do You Realize et sur un lâcher de ballons géants de couleur jaune, que se termine le set de 50 minutes. Wayne et ses acolytes quittent la scène après cette prestation honorable sur des coups de gong funéraires. C’était une vraie fête proposée par un groupe génial (ou peut-être en réalité le spectacle le plus ridicule qui soit…) ! Ce cirque est à voir absolument dans une salle.
Deux premières parties, deux prestations atypiques qui ne laisseront malheureusement pas un grand souvenir aux spectateurs de la soirée, venus seulement pour chanter « Viva la Vida ». Les roadies s’agitent sur scène comme de véritables fourmis, pour retirer le matériel du groupe précédent, nettoyer les kilos de confettis un peu partout, et finir la mise en place du matériel de la tête d’affiche qu’on attend depuis l’ouverture. Et pendant ce temps-là, le public impatient se détend dans une ambiance chaleureuse, avec d’innombrables Ola, dans une vague des cris stridents, qui démarrent et s’en vont tourner autour du stade, accompagnés d’un fond sonore musical : Magnificent de U2, Snoop Dog,... et en dernier, un morceau de Jay-Z pendant lequel un roadie balayeur vient faire quelque pas de danse hip/hop.
21 h 18 : le compte à rebours est terminé, et on rentre dans une autre dimension. Wow ! Ils arrivent... ceux qui ont fait se déplacer plus de 45.000 personnes, malgré le prix relativement élevé du ticket : Coldplay - alias Chris Martin, Jon Buckland, Guy Berryman et Will Champion. Le concert commence... A la surprise générale la sono propage déjà – et à un niveau sonore élevé - une musique célèbre, immortalisée aussi par Stanley Kubrick dans son “2001: A Space Odyssey”: une valse pour se trémousser, Le Beau Danube Bleu de Johann Strauss II. En même temps, le groupe, habillé de manière très sobre avec leurs fameuses vestes militaires, toutes lumières baissées, salue le public agitant des bougies d’anniversaire pour célébrer cette première, avant de s’installer tranquillement. Et soudain, la scène s’illumine et le rideau tombe au fond, laissant apparaître le décor : une grande reproduction du célèbre tableau "La liberté guidant le peuple" d’Eugène Delacroix ! Côté public, c’est une explosion de joie, on claque des mains puis on les lève, on crie comme pour une véritable fête, tous debout dans les tribunes, dès les premiers titres dévastateurs : Life in Technicolor, le premier morceau, merveilleux instrumental où l’on remarque la magie de Brian Eno, et l’une des mes chansons favorites. Suit une chorale pour Violet Hill, le single de l’album “Viva La Vida”, qui débute de manière similaire au Brothers In Arms des mythiques Dire Straits, et qui donne immédiatement la sensation d’être à une soirée hors normes, où l’euphorie domine. Le public est en pleine extase, et la plus grande partie des spectateurs accompagne la voix de Chris, toujours limpide et bouleversante. Un « Bonjour ! Ca va ? » est lancé avant que débute la série des perles anciennes, pour mettre le feu aux poudres, avec des lasers verts baignés dans une irréelle lumière rouge : Clocks, extrait de leur deuxième album et véritable cheval de bataille, gros tube en puissance avec sa mélodie accrocheuse au piano, puis... « In my place, in my place, Were lines that I couldn't change, I was lost, oh yeah... » In My Place, l’un des morceaux les plus aimés, typique de leur style unique, gonflé d’une agréable mélancolie, et avec son refrain « Yeah, how long must you wait for it? ». La chanson n’est pas chantée, mais hurlée de joie par le public, pendant que Chris virevolte, court, saute de chaque coté des avancées. Puis la lumière devient plus brillante, avec des éclairs d'un jaune intense et profond, et c’est au tour de : « Look at the stars, look how they shine for you, and everything you do, they were all yellow... », c’est la ballade Yellow, qui n’a pas pris une ride : ce n’est pas par hasard que de nombreux ballons jaunes volent au dessus des têtes des spectateurs, et sont ensuite percés pour laisser tomber une pluie de confettis. Sur l’écran central, des images de la foule, du groupe en train de jouer, et la phrase « Make noise ! ». Chris est amusant, et à la fin de cette chanson, annonce la fin du concert : « That's It! ». Il sait qu’il a le public dans sa poche ! Dans cette série, quatre au moins des meilleures chansons de leur répertoire… Et entre autres aussi, la plus populaire : on le sent par la réaction presque immodérée du public (toujours inférieure toutefois à celle qui accompagnera le hit Viva La Vida) pour cette grande soirée Dream Pop. A noter aussi que les effets visuels, le défilement des images et des vidéos sur les trois écrans contribuent à la perfection du spectacle. Sur certaines parties des chansons, Chris Martin, même s’il chante parfaitement juste, ne chante même pas, car le public enthousiaste et chaleureux lui vole la vedette (honnêtement, je ne m'attendais pas à ce que la participation soit aussi générale).
La contribution de la guitare est exceptionnelle, et on la remarque aussi en écoutant la moins connue Glass Of Water, extraite de leur EP “Prospekt's Mars”, avec des images d’un voyage dans l'espace. Puis c’est Cemeteries Of London, avec sa démarche qui semble sortir de "The Unforgettable Fire", et 42 (émouvant à souhait), jolie ballade veloutée à la McCartney qui s'approche des plages de Radiohead. Ces deux chansons sont jouées sans pause, impeccables et maintiennent l'attention du public, aidées par la présence de ces trois grands écrans, le central qui prend toute la longueur de la scène et les deux latéraux. Chris alterne entre le piano et la guitare électrique et acoustique, avec une aisance qui me fait penser à Tom Smith de Editors. Une ovation arrive dès le premières notes « When you try your best but you don't succeed...» pour la pour la très belle Fix You, le meilleur morceau selon moi de l'album « X&Y », une grande chanson et l’un des moments les plus intenses de la soirée, avec Chris sur les avancées, entre des cris féminins, qui félicite le public : « It sounds like it’ s fantastic in Paris ! ». C’est la montée en puissance avec les notes fulgurantes de la guitare de Johnny Buckland, et puis le plaisir continue avec Strawberry Swing, le nouveau single, peut-être du fait l'association d’idées avec Strawberry Fields des Beatles, et le solo de guitare final est simplement magnifique.
Le groupe, dont l'attitude est très charismatique mais dans un style sobre, se déplace ensuite sur la plate-forme au bout de l’avancée de droite, pour jouer le medley/remix de God Put A Smile Upon Your Face, dans une version différente et magistralement relancée par des inserts électro exécutés par Will à la batterie électronique sur une simple tablette. La chanson Talk, remixée pour la tournée, connaîtra le même sort. Inutile de préciser l’état du public : le délire ! Les trois complices Jon, Guy et Will s’en vont un instant, ne laissant que Chris seul au piano, qui saisit l’occasion pour entamer un court dialogue avec ses fans « Tout le monde ça va? Oui ? Tout le monde ça va à gauche? Oui ? Tout le monde ça va à droite?... Tout le monde ça va devant? Eh, maintenant j’ai fini le français! ». Les mains de Chris courent ensuite sur les touches du piano, une harmonie s’élève puis brusquement un arrêt : « Merci et au revoir »... une petite blague qui provoque quelque cris… et enfin commence The Hardest Part, encore une perle du passé, dans une version toute en douceur et très émouvante… Suit la courte Postcards From Far Away. Viva La Vida, « I used to rule the world, Seas would rise when I gave the word, Now in the morning I sleep alone...», et son démarrage épique est tout simplement fantastique, à mon avis, puissant, agile et fort... et bien d'autres qualités sont réunies dans cette chanson si inspirée, accueillie par un tonnerre d’applaudissements, et qui fait chanter le stade à l'unisson : « Oh, oh, oh, oh, ooooh, oh, oh, oh, oh... ». Le morceau se laisse écouter avec un plaisir et coule comme du miel dans la bouche, le son de la guitare devient épique, la voix est profonde avec la présence massive de chœurs. La chanson donne des frissons, et fait reprendre son altitude de vol au concert : Chris est en très grande forme, il monte et descend la scène, des deux cotés, comme un enfant heureux… et à la fin s’écroule par terre, en faisant semblant d’être fatigué et incapable de chanter la dernière strophe… Puis il se relève, s'élance et bondit dans tous les sens. Le public alors chante à pleins poumons les paroles de celle qui est l’une de leurs chansons les plus célèbres. Les images en provenance de l'écran sont excellentes et impressionnantes : une projection de lumières multicolores, des peintures, des armées de soldats en marche, et des trains métropolitains. Après un changement de veste, ce sera Lost (sans Jay-Z), qui marque la fin de cette première partie, sur un tapis d’orgue Hammond et des réverbérations de la guitare de Jon Buckland qui rappelle le style de Edge (U2), dans une ambiance de feu.
Les enceintes envoient maintenant la musique de Singin’ In The Rain, et on ne peut qu’avoir à l’esprit les images du "A Clockwork Orange" de Stanley Kubrick : les lumières de la scène s'éteignent, et pendant ce temps, le groupe part sur le côté gauche, en faisant un bref tour d’honneur. Ils serrent les mains chaleureuses des fans, puis se déplacent sur une passerelle vers une mini-plateforme située au milieu du stade pour un set acoustique plein de surprises. Le public de la pelouse est ravi ! Il n’y a pas de lumière, on suit depuis le déplacement par les écrans, mais Chris signale sa présence par un : « On est là ». Peu de gens reconnaissent Green Eyes, une chanson extraite du deuxième album, “A Rush Of Blood To The Head”. Cette chanson, initialement connue sous le nom The Goldrush, est aussi le B-side du single Viva La Vida. Au cours de ce court unplugged, Chris s’adresse au public : « I know that parisians make a lot of noise... make hou-hou if you have a good time ». La réponse, vous la connaissez, et la joie générale se manifeste. Chris reprends sa guitare sur Death Will Never Conquer, un agréable morceau folk, chanté et improvisé à l'harmonica par Will, le batteur, un peu dans le style Lou Reed. A la fin du morceau, il est de nouveau au micro : « Je vais essayer mon français : sortez vos mobiles ! Maintenant faites vous la Ola ! On y va, on commençons à gauche après 1 2 3, ça va ? avec les mobiles, 1 2 3 on y va... Let’s go! ». Tous les téléphones mobiles sont branchés, et avec des Olas successives et en continu, des milliers des petites lumières vont éclairer comme un tapis d’étoiles le stade, ainsi que la petite scène pour « une chanson spéciale écrite par un homme extraordinaire ».Moment d’émotion étonnant suivi d’un rythme à la guitare, que tout le monde connaît : il s’agit de Billie Jean, un hommage au Roi de la Pop, Michael. La reprise est vraiment réussie, parce que Chris la chante bien, même en voix de fausset, mais il y aura franchement un petit "fou rire” inapproprié... mais encore une fois, la magie opère et le stade reprend en chœur le refrain de la chanson, et hurle les « Woo! » de légende, sur la vague lumineuse des mobiles au bout des bras levés. Pour terminer ce set acoustique, où la musique – sans artifices - prend une tout autre dimension, un magnifique remix de Viva La Vida (Thin Duke Remix), en interlude, se déverse dans l'atmosphère, repris par la foule, les bras en l’air « Oh, oh, oh, oh, ooooh, oh, oh, oh, oh... », pendant que le groupe disparaît dans le noir, s’offrant ainsi une petite pause.
Après cet intermède musical de quelques minutes, tout à coup les lumières éclairent de nouveau la scène principale... Coldplay est de retour pour les rappels, avec une version de rock spectaculaire et passionnante, martelée par Will le batteur, et par le piano de Chris... « Look at the earth from outer space, Everyone must find a place, Give me time and give me space...», les paroles de Politik et les premières notes s’élèvent dans une hystérie collective et se terminent avec un climax extraordinaire qui excite tout le stade. Ce sera encore l'un des moments forts du concert. Cette chanson, interprétée avec brio et qui secoue le public, me rappelle que le groupe en 2001, sollicité par sa maison EMI pour sortir rapidement un album dans le style du précèdent (« Parachutes »), avait décidé d'écrire des titres plus rock… mais que, en fin de compte, pas du tout convaincus du résultat, ils avaient choisi d'arrêter le projet. Le titre évoque aussi le grand engagement politique de la campagne Coldplay pour le commerce équitable (avec le célèbre slogan "Make Trade Fair"). C'est maintenant le tour de la sucrée Lovers In Japan, malheureusement dépouillée de Sweet Reign Of Love, avec ce chanteur qui continue à courir et à sauter comme un athlète de bon niveau. Les lumières deviennent éclatantes, sur écrans il y a des images éblouissantes de cerisiers en fleurs, il y a de petits feux d’artifices à chaque refrain, et tirés par de puissants canons, des milliers des confettis en forme de papillons colorés et phosphorescents sont lancés dans le ciel et sur le public. Le Parc de Princes est envahis de papillons ! Vision spectaculaire ! Chris s'inquiète de l’état du public pendant cette fête et demande : « Ca va? ». La réponse ne peut être que positive, parmi les papillons et une multitude de ballons avec des couleurs différentes qui survolent le stade. Suit Death And All His Friends qui montre Chris au piano, qui perdu un instant dans des pensées fugitives, dérape sur une note... un « fuck ! » (bien rock), et un éclat de rire renferment ce moment moins flamboyant. C’est court, et il reprend la chanson avec une facilité et une simplicité déconcertantes. Il joue cette chanson de mieux, et cela restera un autre summum du concert, avec ce final ralenti et chanté longuement par le public. Les refrains de la chanson Viva La Vida sont de plus en plus nombreux, et tout le monde, débout, applaudit le groupe et réclame un autre rappel. Le groupe remercie et Chris, avec un grand sourire, explique que ce soir, ils étaient vraiment fatigués, mais que le public était grand et leur a envoyé une forte charge d'adrénaline.
Chris revient une nouvelle fois sur la scène, avec une nouvelle veste de couleur vert pomme, sous l’ovation générale alors que son nom est scandé, même si c'était prévu, il remercie le public… Et avant de commencer à jouer, il nous explique en anglais que le cd LeftRightLeftRight, qui devait initialement être distribué aux spectateurs, avait été interdit de distribution par la police et il serait disponible gratuitement dans les FNAC ou Virgin, en fin de semaine, sur simple présentation du billet du concert. Je préfère de ne pas rentrer dans ce débat et je partage les sifflements du public !!! Discrètement, il s’assoit face à son piano, seul, pour jouer The Scientist. Avec lui, le stade tout entier chante, dans un autre moment d’émotion. Puis le groupe arrive pour terminer en apothéose avec Life in Technicolor II, accompagné de projections d'étincelles bleutées au départ et colorées ensuite, agrémentées d’effets nuageux en voie lactée… Et c’est enfin (c’est déjà fini ?)... l’instrumental The Escapist, accompagné de manière grandiloquente par des feux d'artifices qui illuminent le ciel du stade : c’est la fin de cette performance et il est temps pour nous de dire au revoir en grand pompe. Un salut de tous les quatre, façon troupe de théâtre, en se tenant par les épaules, en faisant de grands signes, et ce sera la dernière image de ce show peu ordinaire, capable de mettre d’accord vieux et jeunes, critiques difficiles et amateurs de bonne musique. C’était beau.
Vraiment un superbe spectacle, et je n’attendais pas vraiment un tel résultat dans ce stade horrible, mais Coldplay est un groupe plutôt carré, qui fait son travail avec dignité, sans excès de virtuosité, avec un mélange de son qualitatif et plutôt convaincant... et puis il y a Chris Martin, cette voix incroyable, un véritable emblème pour le groupe et un vrai chef. Techniquement, le groupe est vraiment appréciable et je suis agréablement surpris par la réorchestration de morceaux. Coldplay a été ce soir au maximum de sa forme et avec leur meilleur album, « Viva La Vida », avec une bonne acoustique (mais pas parfaite), devant un public et avec un décor tout simplement parfaits. Difficile d’y trouver à redire, il n’y a pas eu de fausses notes. Chris Martin, avec une énergie énorme, a joué aussi avec le public, en s'éclatant ici et là, tout en simplicité, avec quelques mots en français, plus que corrects. Il y a des concerts dont le souvenir restera en mémoire sans doute toute une vie, et celui de Coldplay est l’un d’entre eux. Lorsque vous avez attendu pendant des heures, entre la file d’attente et l'avant-concert, avec l'appréhension d’avoir une bonne place, cela veut dire que la journée est mémorable : Coldplay est déjà en route pour atteindre le statut d'icône.
Il y a quatre ans, quand j'avais vu le groupe dirigé par Chris Martin à l'Olympia (le 9 juin 2005) et au POPB (le 29 novembre 2005), je n'étais pas entièrement convaincu, peut-être parce qu’ils avaient proposé de nombreux morceaux de leur album, "X & Y", moins populaire. En fait, le chanteur fut très bon, mais les autres membres du groupe donnaient l’impression d’être seulement d’honnêtes musiciens d'accompagnement. Au lieu de cela, ce soir ils ont tous été phénoménaux, et la palme revient au guitariste Jon Buckland, tout simplement extraordinaire. Le groupe a donné l’impression de s’amuser assez pour faire comprendre au public qu'ils prennent du plaisir à jouer. On reste avec un goût amer dans la bouche quand on sait que le spectacle est terminé, et que pour le revoir de nouveau, il faudra attendre plusieurs mois, et sûrement même plus. Vraiment un grand concert, fait pour les stades, avec une setlist qui s’y adapte, et un superbe spectacle, mais également en raison de l'atmosphère créée par un public de fans fervents (… peut-être moins spontanés d’un POPB).
Les roadies sont de nouveau sur la scène pour démonter et remballer le matériel, pendant que, sous les projecteurs du stade, des centaines de mains battent le rythme « Oh, oh, oh, oh, ooooh, oh, oh, oh, oh... ». Je marche vers la sortie, heureux, avec les yeux qui pétillent et en tête le nom du prochain concert à venir, et une question en tête : « Pourquoi les concerts qu’on aime sont-ils toujours si courts ? ». Je regarde, un peu frustré ma montre qui indique 23h40 : Viva la vida! C'était ENORME !!! Et la pluie de papillons... quel moment magique ! Ils sont encore posés sur mes cheveux... croisons les doigts, ils vont y rester !
...Time is so short and I’m sure,
There must be something more »
Natasha
Khan a eu la chance de voir une bonne fée se pencher sur son berceau.
Née dans une famille de célèbres joueurs de squash pakistanais, elle
parcourt le monde dès son plus jeune âge et se forge un imaginaire
propice à l’évasion. Etablie à Brighton en Angleterre, la jeune femme
étudie le cinéma et la musique, rencontre Devendra Banhart et le projet
Bat For Lashes voit le jour. Bat for Lashes
(littéralement "Battre des cils") pourrait tout aussi bien être le
rassemblement de Chan Marshall, Björk, PJ Harvey et Kate Bush. C’est en
tout cas l’impression qui ressort après quelques écoutes des onze titres
de "Fur and Gold". Le groupe possède en Natasha Khan une chanteuse de
tout premier plan dont le timbre de voix rappelle étrangement les 4
glorieuses artistes susnommés.
(http://www.myspace.com/batforlashes)
(Source : www.indiepoprock.net)
The Flamings Lips est un groupe de rock alternatif américain formé en 1983 à Oklahoma City, Oklahoma, États-Unis. Le groupe est réputé pour ses arrangements psychédéliques, ses paroles délirantes mais toutefois parfois graves, ses titres de chansons surréalistes, et enfin pour la qualité de ses concerts, où Wayne Coyne, le chanteur, a coutume d'apparaître à l'intérieur d'une bulle en plastique géante, et de « marcher » sur le public. Le magazine britannique Q Magazine l'a élu parmi les 50 groupes à voir sur scène avant de mourir. Leurs spectacles mêlent un impressionnant jeu de lumière à des projections vidéos, avec la participation de marionnettes et de déguisements.
(http://www.myspace.com/flaminglips)
Coldplay est un groupe de musiciens rock anglais formé à Londres le 16 janvier 1998.. Il a été nommé trois fois pour le Mercury Prize : en 2000, 2003 et enfin en 2005. Coldplay est un des succès commerciaux du nouveau millénaire, avec plus de 40 millions d'albums vendus.
(http://www.myspace.com/coldplay)
• 2006: Fur and Gold
• 2009: Two Suns
• 2009: Two Suns
Hear It Is (1986), Restless
Oh My Gawd!!! (1987), Restless
Telepathic Surgery (1989), Restless
In a Priest Driven Ambulance (1990), Restless
Hit to Death in the Future Head (1992), Warner Bros.
Transmissions from the Satellite Heart (1993), Warner Bros.
Clouds Taste Metallic (1995), Warner Bros.
Zaireeka (1997), Warner Bros.
The Soft Bulletin (1999), Warner Bros.
Yoshimi Battles the Pink Robots (2002) Warner Bros.
Oh My Gawd!!! (1987), Restless
Telepathic Surgery (1989), Restless
In a Priest Driven Ambulance (1990), Restless
Hit to Death in the Future Head (1992), Warner Bros.
Transmissions from the Satellite Heart (1993), Warner Bros.
Clouds Taste Metallic (1995), Warner Bros.
Zaireeka (1997), Warner Bros.
The Soft Bulletin (1999), Warner Bros.
Yoshimi Battles the Pink Robots (2002) Warner Bros.
At War with the Mystics (2006), Warner Bros.
Embryonic (2009)
Embryonic (2009)
Parachutes (CD - 2000)
A Rush of Blood to the Head (CD - 2002)
Live 2003 (Live - 2003)
X&Y (CD - 2005)
Viva la Vida or Death and All His Friends (CD - 2008)
Prospekt's March (CD - 2008)
A Rush of Blood to the Head (CD - 2002)
Live 2003 (Live - 2003)
X&Y (CD - 2005)
Viva la Vida or Death and All His Friends (CD - 2008)
Prospekt's March (CD - 2008)
Natasha Khan (songwriting, singing, harpsichord, piano, autoharp, guitar, beat machines, percussion)
Caroline Weeks (autoharp, guitar, piano, drum and harmonies)
Ben Christophers (Harp, Marxophone, pianochord, synths, guitar and phono-fiddle!)
Katherine Mann (Quinta) (Violin, viola, clarinet, saw, marxophone, drum and vocals)
Alex Thomas (Drums, electronic pads, percussion and timpanis)
Caroline Weeks (autoharp, guitar, piano, drum and harmonies)
Ben Christophers (Harp, Marxophone, pianochord, synths, guitar and phono-fiddle!)
Katherine Mann (Quinta) (Violin, viola, clarinet, saw, marxophone, drum and vocals)
Alex Thomas (Drums, electronic pads, percussion and timpanis)
• Wayne Coyne – voix, guitare, claviers, theremin, basse (1983-)
• Michael Ivins – basse, claviers, choeurs (1983-)
• Steven Drozd – guitare, batterie (musique), percussions, claviers, basse, choeurs (1991-)
• Kliph Scurlock - batterie (musique), percussions (2002-)
• Michael Ivins – basse, claviers, choeurs (1983-)
• Steven Drozd – guitare, batterie (musique), percussions, claviers, basse, choeurs (1991-)
• Kliph Scurlock - batterie (musique), percussions (2002-)
• Chris Martin : chant, piano, guitare
• Guy Berryman : guitare basse
• Jon Buckland : guitare
• Will Champion : batterie
• Guy Berryman : guitare basse
• Jon Buckland : guitare
• Will Champion : batterie
La Setlist du Concert
COLDPLAY
01. Life In Technicolor (Viva La Vida - 2008)
02. Violet Hill (Viva La Vida - 2008)
03. Clocks (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
04. In My Place (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
05. Yellow (Parachutes - 2000)
06. Glass Of Water (Prospekt’s March - 2008)
07. Cemeteries Of London (Viva La Vida - 2008)
08. 42 (Viva La Vida - 2008)
09. Fix You (X&Y -2005)
10. Strawberry Swing (Viva La Vida - 2008)
11. God Put A Smile Upon Your Face (techno version) (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
12. Talk (techno version) (X&Y -2005)
13. The Hardest Part (Chris piano) (X&Y -2005)
14. Postcards From Far Away (piano instrumental) (Prospekt’s March - 2008)
15. Viva La Vida (Viva La Vida - 2008)
16. Lost! (Viva La Vida - 2008)
--- (Set Acoustic) ---
17. Green Eyes (B Side - Viva La Vida - 2008))
18. Death Will Never Conquer (acoustic - Will vocals) (LeftRightLeftRightLeft -2009)
19. Billie Jean (Michael Jackson Cover)
20. Viva La Vida (remix interlude) (Viva La Vida - 2008)
Encore 1
21. Politik (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
22. Lovers In Japan (Viva La Vida - 2008)
23. Death And All His Friends (Viva La Vida - 2008)
Encore 2
24. The Scientist (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
25. Life in Technicolor II (Viva La Vida - 2008)
26. The Escapist (outro) (Viva La Vida - 2008)
COLDPLAY
01. Life In Technicolor (Viva La Vida - 2008)
02. Violet Hill (Viva La Vida - 2008)
03. Clocks (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
04. In My Place (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
05. Yellow (Parachutes - 2000)
06. Glass Of Water (Prospekt’s March - 2008)
07. Cemeteries Of London (Viva La Vida - 2008)
08. 42 (Viva La Vida - 2008)
09. Fix You (X&Y -2005)
10. Strawberry Swing (Viva La Vida - 2008)
11. God Put A Smile Upon Your Face (techno version) (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
12. Talk (techno version) (X&Y -2005)
13. The Hardest Part (Chris piano) (X&Y -2005)
14. Postcards From Far Away (piano instrumental) (Prospekt’s March - 2008)
15. Viva La Vida (Viva La Vida - 2008)
16. Lost! (Viva La Vida - 2008)
--- (Set Acoustic) ---
17. Green Eyes (B Side - Viva La Vida - 2008))
18. Death Will Never Conquer (acoustic - Will vocals) (LeftRightLeftRightLeft -2009)
19. Billie Jean (Michael Jackson Cover)
20. Viva La Vida (remix interlude) (Viva La Vida - 2008)
Encore 1
21. Politik (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
22. Lovers In Japan (Viva La Vida - 2008)
23. Death And All His Friends (Viva La Vida - 2008)
Encore 2
24. The Scientist (A Rush Of Blood To The Head - 2002)
25. Life in Technicolor II (Viva La Vida - 2008)
26. The Escapist (outro) (Viva La Vida - 2008)
AFFICHE / PROMO / FLYER
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire