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lundi 14 décembre 2009

EDITORS ~ Le Bataclan. Paris.









Première Partie:









Ce qu’en a pensé Gilles B. :



« Pourquoi ai-je toujours la désagréable impression qu’Editors est un super groupe auquel il manque malheureusement un "je ne sais quoi" pour passer à un niveau supérieur, pour devenir un acteur majeur de la scène rock anglaise, pour passer des salles de 1500 places à des Zéniths. Oui, je me pose toujours cette question, et encore plus depuis que le groupe a sorti son troisième album, le « fameux » troisième album, une sorte de juge de paix, quoi ! Certains le franchissent bien, c’est cette année Kasabian, tandis que d’autres s’en sortent avec les honneurs, comme ça aura été le cas de Kaiser Chiefs ou de Arctic Monkeys... Mais par contre, pour certains, c’est le recalage d’office, comme The Rakes, ou encore Maxïmo Park. Donc, oui j’adore Editors, mais avec eux, je suis toujours à la recherche du petit coup de baguette magique qui les fera devenir grands. Alors ce soir, c’est peut-être l’occasion rêvée de voir enfin Editors bousculer tout sur son passage : la salle, le Bataclan, se prête admirablement à ce genre d'exploits, et le public est là... Charlotte et ses copines, Flo, Gilles P et Vincent, Cécile et Alice, bref la petite bande est presque au complet... Mais l’énigme de ce soir, c’est que nous allons entendre pour la première fois en live des extraits de "In This Light And On This Evening", leur nouvel album (et troisième, donc...), un album assez diversement accueilli : j’avoue que moi-même, après pas mal d’écoutes, je n’arrive pas à me prononcer. C’est vrai que l’album est dominé par une chanson monstrueusement belle et prenante (Papillon), qui prend le pas sur tout le reste du disque. J’approuve le changement de direction musicale amorcé par le groupe, mais est-ce une réussite, je n’en suis pas vraiment certain. J’aurais plutôt tendance à dire que cet album est une sorte d’intermède dans la carrière d'Editors, pas forcément le signe d’un changement radical...

Mais revenons à notre concert de ce soir, Flo et moi-même arrivons à nous placer plus que correctement, nous sommes au premier rang, pile poil en face de Chris Urbanowicz, le guitariste. Bonne ambiance générale, le concert se présente sous de bons auspices. Petit bémol tout de même, il y a deux premières parties ce soir, soit une de trop à mon goût. A noter aussi que, ce soir, il y a des "crash barrières" devant la scène, contrairement au concert donné il y a deux ans au même endroit.

La première partie m’est parfaitement inconnue, le groupe s’appelle Wintersleep : 25 minutes de rock assez traditionnel, plutôt bien léché, avec un son assez fort, mais aussi malheureusement un cruel manque de charisme de la part du groupe, et un manque d’originalité certain dans la musique. Sympathique, sans plus, le public a tout de même bien apprécié.

Un petit quart d’heure plus tard, voilà venir The Maccabees, un groupe inconnu pour la plupart des spectateurs présents ! Moi, je les suis depuis leurs débuts, et, après leur prestation concluante à la Maroquinerie, c’est maintenant devant un public beaucoup plus nombreux que les Londoniens vont pouvoir montrer toute leur poésie et leur puissance. The Maccabees, c’est tout d’abord la voix, la superbe voix d’Orlando Weeks qui véhicule des émotions à fleur de peau. On pense immédiatement à Jimmy Sommerville dans les intonations, mais avec beaucoup plus de retenue et de pudeur. La seconde raison qui fait que The Maccabees mérite mieux que son statut actuel d’outsider, ce sont tout simplement les compositions du groupe, des chansons plutôt hors des sentiers battus de l’habituelle brit pop : c’est aussi cela qui fait le charme des Maccabees. Pas besoin d’être devin pour percevoir que le set du groupe déclenche l’admiration du public et est largement plébiscité. Très grosse première partie donc, et je suis hyper content pour ce groupe discret qui mérite une reconnaissance bien plus importante que celle qu'il connaît actuellement. De plus, l’enthousiasme est de rigueur sur scène, il suffit de voir la joie des musiciens pour le comprendre. Et une nouvelle fois, quand le groupe entonne Can You Give It, j’ai des frissons et presque les larmes aux yeux, tellement c’est beau et prenant. Beaucoup d’énergie, des moments qui me font parfois penser à Wedding Present, avec trois guitares en avant qui mitraillent en rafale, le tout entrecoupé par le beau chant émouvant et précis d’Orlando Weeks, le maître d’œuvre du groupe. Par moment, j’ai même pensé aux Smiths. 30 minutes qui resteront dans la mémoire de beaucoup de spectateurs, et ce sera sous une mini ovation que The Maccabees quittera la scène. Je suis extrêmement content pour eux - et égoïstement pour moi aussi, je dois bien l’admettre...

Place maintenant au plat de résistance avec Editors... et la question que je me pose : comment vont être les morceaux du dernier album en live, et surtout y aura-t-il beaucoup moins de guitares ? Eh bien, j’ai constaté très vite que foncièrement, rien n’avait vraiment changé... hormis le fait que, grâce aux nouveaux morceaux, l'uniformité sûrement un peu trop pesante des sets d'Editors avait cette fois disparu (en effet, j’ai toujours le souvenir d’excellents concerts, mais sans pouvoir véritablement faire une différence entre chacun de leurs morceaux qui, bien qu’excellents pour la plupart, affichaient malgré tout une certaine similitude dans la forme) : je différencie maintenant mieux chaque morceau joué, du fait de l’alternance entre extraits du dernier album et des albums précédents. Un point que j’ai trouvé particulièrement marquant c’est, j’allais presque dire, l’émancipation de Chris Urbanowicz, qui ce soir est apparu souvent souriant, beaucoup moins renfermé dans son rôle de guitariste, et surtout occupant beaucoup mieux son espace scénique. Je l’ai senti beaucoup plus concerné que d’habitude. La set list est bien faite, avec une construction presque parfaite conjuguant nouveaux et anciens morceaux. Les extraits de "In This Light..." passent bien en live, mais je ne suis quand même pas certain que beaucoup d’entre eux soient encore présents dans les set lists des futures tournées : même si j’approuve le changement (en douceur) de direction, il y a tout de même des morceaux qui ne me semblent pas faits pour durer. A mon avis, deux morceaux du dernier album étaient superflus ce soir, d’ailleurs l’ambiance retombait par instants. Mais heureusement, il y a toujours les inusables Bones, An End Has A Start ou Munich, pour nous permettre de retrouver instantanément la touche Editors, celle dont, tout compte fait, on ne peut pas se passer. Les éclairages sont beaux, l’ambiance a quelque chose de religieux, il n'y a pas de folie contagieuse qui agite la foule, on apprécie presque silencieusement. J’en viens même par moments à regretter que le concert ne bascule pas plus dans l’hystérie, même si les spectateurs apprécient visiblement au plus haut point... Chris monte sur le piano, dominant ainsi toute la foule, et encore une fois, à ce moment-là, je vois toute la différence avec le même bonhomme, complètement effacé, d'il y a deux ans : est-ce la grâce des claviers, qui sait ? Et, enfin, le moment que j’attendais tant, je jubile intérieurement dès l’écoute des premières notes de synthés qui annoncent ce chef d’œuvre nommé Papillon. C’est simple, presque trop simple d’ailleurs, mais les quelques notes d’intro qui s’échappent des synthés sont tout simplement magiques. Il ne manque que les chœurs - présents sur le disque qui accentuent encore l’aspect sépulcral du morceau. Mais encore une fois, je regrette la réaction du public, un peu trop passif à mon goût. Car Papillon est tout simplement un chef d’œuvre, un morceau emblématique qui est fait pour rester. Et même si les puristes crieront au scandale en disant que c’est "pompé sur New Order" (on ne peut pas nier l’influence de ces derniers sur ce morceau, c'est vrai !), moi je dis que quand c’est bien fait à ce point, on ne dit rien, on écoute et on admire. Ce que j’ai fait tout au long de ce morceau, c'est dommage que le son n’ait pas été encore plus fort pour pouvoir soulever tout le Bataclan.

Sinon, j’avoue que je suis un peu déçu par le jeu de scène de Tom Smith, qui, à la longue, est beaucoup trop répétitif. La voix est là, superbe et puissante, mais je me lasse un peu de ses mimiques systématiques, et en fin de compte, de son peu de rapports avec le public. J’aimerais tant qu’il sorte un peu de son personnage, pour devenir plus humain. Mais ceci n’enlève rien à son talent, bien sûr... Les morceaux joués au piano étaient d'ailleurs très beaux. Pour finir, le concert aura duré 1h40, une belle performance donc.

Alors... mon avis final : un beau concert incontestablement, mais où il manquait la folie du public, et où, à mon humble avis,  certains morceaux de "In This Light..." ont fait retomber l’ambiance. L’interprétation était parfaite, il manquait certainement un peu de chaleur de la part d'un Tom Smith beaucoup trop dans son personnage. Avec un set un peu plus carré et sec, on pourrait atteindre une dimension supérieure.

Je ressors donc avec ce petit pincement au cœur qui me dit que "c’était bien, MAIS..." Un concert à classez pour ma part au troisième rang des quatre concerts que j’ai vus d’eux, le Bataclan de 2008 étant le meilleur, suivi par leur prestation à La Cigale en 2007, et leur plus mauvaise prestation, du moins la moins bonne étant à mon avis leur concert du Trabendo en janvier 2006. Mais je reste toujours accro à Editors, et dès leur mise en vente, ma décision est prise, je prendrai illico presto une place pour le concert de l’Olympia en avril 2010... où, cette fois j’espère, ils vont casser la baraque ! ... avec dans mes rêves un Papillon d’enfer qui nous emmènera aux portes du paradis. »


(http://www.myspace.com/wintersleep)



The Maccabees est un jeune groupe anglais. Après deux ans et demi de répétitions dans le sud de Londres et de concerts un peu partout en Angleterre, les Maccabees ont sorti leur premier single le 28 novembre 2005 sur leur propre label « Promise ». Cela aura été la seule réalisation de ce label car ils se font vite remarquer et sortent tout de suite un deuxième single sur Fierce Panda avant d’être rattrapés par Fiction Records, une division d’Universal connue pour avoir sorti les albums de The Cure.

(http://www.myspace.com/themaccabees)



Editors (et non « The Editors ») est un groupe de rock indépendant britannique originaire de Birmingham. L'amplitude épique de leur musique les font souvent comparer à d'illustres prédécesseurs des années 1980 tels que Joy Division, Echo and the Bunnymen, Kitchens of Distinction, etc. Ils ont néanmoins acquis une première identité de groupe, surfant sur la "new new wave" initiée par des groupes américains comme Interpol : atmosphère glaciale, pochette sépulcrale à la Peter Saville, voix caverneuse de Tom Smith (qui peut rappeler effectivement Ian Curtis), guitare incisive, batterie syncopée, lignes de basse puissantes et oppressantes, mélodies martiales et obsédantes, esthétique de l'urgence. Leur premier album The Back Room (25 juillet 2005) obtient un succès critique immédiat. Troisième album est en collaboration avec Flood, prévu pour décembre 2009.


(http://www.myspace.com/editorsmusic)










#Colour It In - Fiction Records - 14 Mai 2007 - 24ème chart UK
# Colour It In Special Edition - Fiction Records - 26 Janvier 2008 - 55ème charts UK
# Wall Of Arms - Fiction Records - (Sortie - 4 Mai 2009)





2005 : The Back Room
2007 : An end has a start
2009 : In This Light And On This Evening









Orlando Weeks - Vocals
Hugo White - Guitar
Felix White - Guitar/Vocals
Rupert Jarvis - Bass
Sam Doyle - Drums


















Tom Smith (vocal et guitar)
Chris Urbanowicz (guitar)
Russ Leetch (bass)
Ed Lay (drums)












01. William Powders (Wall Of Arms -2009)
02. One Hand Holding (Wall Of Arms -2009)
03. All In Your Rows (Colour It In - 2007)
04. Wall Of Arms (Wall Of Arms -2009)
05. Young Lions (Wall Of Arms -2009)
06. Can You Give It (Wall Of Arms -2009)
07. Because (I Am Kloot Cover)
08. No Kind Words (Wall Of Arms -2009)
09. Love You Better (Wall Of Arms -2009)


La durée du concert : 0h35






In This Light and on This Evening (In This Light and on This Evening - 2009)
And End has a Start (An End Has A Start - 2007)
Blood (The Back Room - 2005)
You Don't Know Love (In This Light and on This Evening - 2009)
Bones (An End Has A Start - 2007)
The Boxer (In This Light and on This Evening - 2009)
The Big Exit (In This Light and on This Evening - 2009)
Escape the Nest (An End Has A Start - 2007)
Eat Raw Meat = Blood Drool (In This Light and on This Evening - 2009)
All Sparks (The Back Room - 2005)
The Racing Rats (An End Has A Start - 2007)
Like Treasure (In This Light and on This Evening - 2009)
Camera (The Back Room - 2005)
Bullets (The Back Room - 2005)
You Are Fading (B-Side Bullets - 2005)
Smokers Outside the Hospital Doors (An End Has A Start - 2007)
Bricks and Mortar (In This Light and on This Evening - 2009)

Encore

Walk the Fleet Road (In This Light and on This Evening - 2009)
Munich (The Back Room - 2005)
Papillon (In This Light and on This Evening - 2009)
Fingers in the Factories (The Back Room - 2005)




La durée du concert : 1h41




AFFICHE / PROMO / FLYER

































  

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