PLASTISCINES ~ La Boule Noire. Paris.

lundi 26 octobre 2009

PLASTISCINES ~ La Boule Noire. Paris.

Ce qu’en a pensé Gilles B. :

« J'entends déjà les remarques des gens : « Il va voir les Plastiscines... n'importe quoi, ce n'est pas du rock... », « Ok, elles sont mignonnes mais elles ne savent pas jouer.... filles à papa.... les protégées de Manoeuvre & co... »… Oui, oui, il y a un peu de vrai dans tout cela, je l’admets. Mais bon, le premier album des filles n'était pas si mauvais que cela, au fond, c'est surtout tout le battage qui a été fait autour (merci, Rock'n'folk...) qui les a certainement défavorisées. Je me suis procuré en import US leur dernier album : changement radical de son, compos musclées, la touche française a disparu, on oscille maintenant vers des Donnas un peu tendres. Plus US, tout simplement. Et l'album est convenable en plus.

Donc, me voici devant la Boule Noire, et à ma grande surprise, il y a déjà un peu de monde, qu'importe… je réussis tout de même à me placer au premier rang, sur la gauche. Problème de la soirée, gros problèmes même, les photographes accrédités.... nombreux ce soir, beaucoup que je ne vois pas ou peu souvent, et surtout ils vont squatter pendant tout le concert l'espace entre les barrières et la scène, sans évidemment prendre trop soin de s'accroupir pour laisser les fans du premier rang voir le groupe dans d'excellentes conditions. Je sais que ces photographes se plaignent assez souvent de leurs conditions de travail (et c'est vrai que pour certains concerts, ils ne sont pas forcément bien traités... voir le concert de Peter Hook, qui les a éjectés avant la fin du second morceau). Mais ce soir, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de sans gène vis-à-vis du public, qui, lui, ne l'oublions pas (enfin pour une partie) a PAYÉ sa place.

Ceci étant dit, place aux Plasticines. Une salle bien remplie, presque plus qu'il y a deux ans, je crois, où le concert était alors annoncé sold out, alors que ce soir il ne l'est pas. Pas de première partie ce soir, et je ne m'en plains pas. Un coup d'œil rapide sur la set list posée sur la scène, le concert ne sera surement pas très long !!!

Les 4 jeunes femmes arrivent sur scène aux alentours de 21 heures, avec une nouvelle venue à la batterie, la dénommée Anaïs qui va véritablement apporter ce qui manquait cruellement aux filles, une assise rythmique digne de ce nom. Sinon, Katty est toujours aussi jolie et sexy (ben oui !). Mais ce qui frappe le plus, hors des considérations physiques de chacune des demoiselles (car avant tout je suis venu pour la MUSIQUE quoi qu'en disent certains de mes amis), c'est la puissance sonore qui se dégage dès le premier morceau. Et là, on sent bien le fossé entre leur premier passage en ce même lieu il y a deux ans, où le côté amateur et gauche du groupe se faisait (trop) cruellement ressentir. La mutation est maintenant flagrante, c'est une Katty sûre d'elle-même qui assure assez crânement aux vocaux et à la rythmique, beaucoup plus de sourires sur son visage et une plus grande maitrise de la scène. Plasticines ont aussi été aidées ce soir par un public qui, sans être déchainé, m'a semblé beaucoup plus réactif qu'il y a deux ans… Moins d'invités peut-être ? Marine, de son côté, est complètement dans son truc, scéniquement parlant, elle a beaucoup progressé, son jeu de guitare semble beaucoup plus agressif, elle aussi a pris de la maturité. Le concert de ce soir est presque entièrement consacré au dernier opus, "About Love", et il faut bien dire que les chansons de cet album sont taillés pour la scène. L'enchainement Runaway et Barcelona est parfait… Runaway d'ailleurs il faut revenir sur ce morceau qui, à mon humble avis, est sur le dessus du panier, avec une structure un peu plus élaborée que les autres, une trame musicale intéressante : oui, les jeunes Françaises sont aussi capables de proposer des compositions assez originales. Si tout ce début de concert a été consacré uniquement au dernier album, avec ce son bien rentre dedans, la seconde partie sera plus hybride, avec un côté plus pop, ce côté d'elles que j'aimais bien d'ailleurs, mais avec cette fois encore une assurance beaucoup plus nette, et un son qui, ma foi, leur convient bien. C'est avec Zazie Fait de la Bicyclette (moi j'adorais ce morceau qui me faisait penser à un autre groupe de filles hélas aujourd'hui disparu, je veux parler des Calamités) que le retour vers leur passé commence, enchainé à un Shake faisant furieusement penser à Eddie & The Hot Rods (pour les ignorants un groupe venu un peu trop tôt, juste avant la vague punk), et puis en final une version de These Boots Are Made For Walking que j'ai pour ma part trouvé assez intéressante, avec Katty qui s'est lâchée un peu plus qu'à l'habitude.

Un seul et unique rappel, avec deux morceaux emblématiques du groupe, c'est tout d'abord Loser, tiré du premier album, puis Bitch, autre morceau emblématique de "About Love", très Donnas une fois de plus. Un coup d'œil à ma montre, on a gagné 5 minutes par rapport au concert de 2007, 50 minutes cette fois-ci, c'est encore trop peu à mon goût, mais il faudra se contenter de cela pour cette fois.

Je dirais simplement en conclusion que dorénavant, Plasticines n'a pas à rougir de quiconque, ce n'est certainement pas le groupe du siècle, mais je trouve qu'elles ont énormément progressé… On aimerait bouger un peu plus au rythme de leurs chansons, mais pour cela il faudrait qu'il y ait un vrai public pour ces jeunes femmes.

Et pour l'anecdote j'ai croisé Philippe Manœuvre à la sortie de la salle, lui devait se trouver au bar, car je ne l'ai pas vraiment vu devant... ! »

photos de gilles b

Les Plastiscines est un groupe de pop / rock français composé uniquement de filles et faisant partie de ce qu'on appelle la Nouvelle scène rock française. Le nom du groupe provient de la chanson Lucy in the Sky with Diamonds des Beatles: "plasticine porters with looking glass ties". Les membres du groupe ont entendu cette chanson alors qu'elles se cherchaient un nom.

En 2007, le groupe divise profondément la critique. On leur reproche notamment la pauvreté des paroles et de leur musique, ainsi que le coté Yéyé de leur musique. L'apparence physique des Plastiscines serait également à l'origine de leur notoriété et de la critique.

(http://www.myspace.com/plastiscine)