Ce qu’en a pensé Vik :
« Dinosaur Jr, père de l’indie rock américain, à l'Elysée Montmartre, en tête d’affiche pour la première fois depuis le 1er Octobre 1989 (dans cette même salle) : une façon de commencer en beauté une nouvelle saison de concerts, avec une invitation de Garance Productions, pour une soirée « pré-grunge », avec des strates de bruit et de chansons tristes. En fait, avec Sonic Youth, Dinosaur Jr. aura été le groupe qui influença le son du combo qui allait révolutionner le rock dans les années 90s : Nirvana. Leur nouvel album « Farm », sorti il y a quatre mois, et enregistré directement dans le studio de Mascis, est un disque dur et solide, qui sonne exactement comme un disque de Dinosaur Jr doit sonner : un pur travail de style confirmant une fois de plus la grandeur et l'énergie de ce groupe, qui après 25 ans, peut être qualifié de mythique. Un rendez-vous immanquable pour moi, et avec Gilles B., pétillant comme d’habitude, et surtout avec le plus fidèle parmi les fidèles, Philippe M. Philippe est déjà sur place, à notre arrivée, pour être bien sûr d’avoir la première place face à la scène. Se trouver, ce soir, devant à Dinosaur Jr, en réformation depuis 2007, est quelque chose qui va au-delà du simple concert, on pourrait presque parler d'événement, malgré une salle mystérieusement non complète... leurs fans sont une race en voie de disparition, qui ne se renouvelle pas.
19h30 : Johnny Foreigner, jeune groupe (aucun membre s’appelle Johnny Foreigner, d’ailleurs) de Birmingham fait office de première partie face à un public, rare - vu l’horaire -, et perplexe, montrant peu d'intérêt pour leur musique. Deux garçons, guitare et batterie, et une fille à la basse. Des riffs implacables qui déchirent, une sonorité caractéristique, des tempos rapides et de la puissance lourde, avec une voix inspirée - grâce à la participation de la bassiste -, mais des compositions assez décevantes. Encore un projet de brit-pop figée et conventionnelle, prêt à exploser à chaque moment, avec quelque réminiscences de At The Drive-In et Mars Volta… mais c’est malgré tout un ensemble de décharges électriques, pour nos sens, pas dénuée d'intérêt, et cela donne une envie de voir comme ce groupe évoluera dans le futur. Actuellement, leur style peut rappeller Blood Red Shoes, The Subways ou Los Campesinos! Avec la rage en plus. Leur effort de 35 minutes a quand même un peu secoué le public présent.
20h45 : et voici trois Dinosaur Jr de légende, Jay Mascis, Lou Barlow et Murph, qui montent sur scène sous un minimum de lumière, et s’installent rapidement, en occupant seulement un tiers de l'espace. On ne peut que constater le passage du temps, mais peu importe : le son sera toujours le même. Jay, visage pâle, ressemble à un Johnny Winter bien nourri, avec des cheveux très longs complètement blancs, en jeans et t-shirt. Lou, à la basse, porte des lunettes de vue éblouissantes, et Murph – chauve - s’installe derrière sa caisse noire. Jay, littéralement entouré par un mur d'amplis (trois Marshall) prend sa guitare Fender, et avec son son caractéristique et un volume légèrement poussé, ouvre le déluge sonore avec The Lung, nous replongeant immédiatement dans l’année 1987 (nostalgie de leur second grand album, « You're Living All Over Me », un disque révolutionnaire dans l’histoire du rock, un volcan en pleine éruption, où Jay masturbe littéralement sa guitare). Les cris de joie du public sont pleins de rage, mais le refrain avec son texte minimal « No where to collapse the lung, Breathes a doubt in everyone », est presque inaudible, couvert par la section rythmique de mammouth qui joue avec fureur, et par la guitare de Jay qui pulvérise le mur du son. La performance est sans bavures, et le pouvoir magique du trio semble intact. Murph frappe sa caisse avec une précision de métronome, Lou saute et bat sa basse Rickenbacker comme un possédé, presque à en déchirer les cordes, pendant que Jay, caché sous ses longs cheveux blancs, allonge les solos, avec la précision d'une montre suisse, sur cette tempête qui emporte tout sur son passage. Pas des paroles inutiles, un timide « Thank you » murmuré, un « Bonjour Paris » et rien de plus. On continue avec Been There All The Time et Back To Your Heart (de 2007). Pendant ces trois premiers morceaux joués en rafale, on a constaté le volume élevé du trio, le jeu débordant de solos abrasifs sans fin, déclenchent l'enthousiasme des nostalgiques du grunge. On assiste à une belle leçon de « comment jouer du rock », par un groupe qui n'est certes pas connu pour sa légendaire présence scénique… mais ce soir le concert est captivant et sans faille.
Puis une surprise : une splendide et inattendue The Wagon, extraite de l’album « Green Mind » (écrit sans Lou). Jay, imperturbable, sans grimace hargneuse, avec ses amplis derrière lui, toujours concentré sur sa Fender, nous balance une setlist bien équilibrée entre les anciens et les nouveaux morceaux, sortis d’un répertoire emblématique. Avec une énergie brute et une vraie douceur mélodique, il ne montre jamais le moindre signe de ralentissement. Le public aime, et manifeste sa joie dans des pogos nostalgiques, sur des morceaux « historiques » comme Little fury things, Feel The Pain, un Forget The Swan acide et psychédélique, et le grand In a Jar.
Juste un merci, une heure a filé, on respire de la musique dans le silence étourdissant, mais le rappel vient tout de suite, encore extrait de l’album « You're Living All Over Me ». Une poignée de secondes de calme avant que Kracked n’explose, me rappelant que la surdité n’est pas loin. Jay, qui n’a pas regardé une seule fois le public, trop concentré sur sa guitare, lève les yeux pour demander : « One more? »... un dernier titre, Sludgefeast, pour finir de nous achever.
Le public, stupéfié par un tel tsunami presque hardcore, réagit en applaudissant. Ainsi se termine le concert de la disparition des dinosaures, avec 16 morceaux d’une setlist peut-être pas parfaite… mais lorsque tu as dans ton répertoire trois albums comme « Dinosaur », « You're Living All Over Me » et « Bug », c’est difficile de choisir une douzaine de chansons. Une excellente performance, un peu trop courte (en 1989, ils avaient joué 79 minutes), sans Just Like Heaven, mais une performance intense. En faisant attention, je peux encore en sentir l'écho dans les tympans des mes oreilles. Dinosaur Jr tarde à mourir, mais lorsqu’eux aussi auront disparu, les générations futures pourront profiter de la découverte de fossiles fondamentaux pour l'évolution du rock.
Il ne nous reste plus qu’admirer et s’étonner de leur puissance, aller dormir et se réveiller le dimanche 6 septembre 2009. Dinosaur Jr., c'est à prendre ou à laisser. Moi je prends, avec « Farm » en bonus pour mieux y croire.
“... I'm waiting, please come back,
I've got the guts now,
To meet your eye“ ... »
19h30 : Johnny Foreigner, jeune groupe (aucun membre s’appelle Johnny Foreigner, d’ailleurs) de Birmingham fait office de première partie face à un public, rare - vu l’horaire -, et perplexe, montrant peu d'intérêt pour leur musique. Deux garçons, guitare et batterie, et une fille à la basse. Des riffs implacables qui déchirent, une sonorité caractéristique, des tempos rapides et de la puissance lourde, avec une voix inspirée - grâce à la participation de la bassiste -, mais des compositions assez décevantes. Encore un projet de brit-pop figée et conventionnelle, prêt à exploser à chaque moment, avec quelque réminiscences de At The Drive-In et Mars Volta… mais c’est malgré tout un ensemble de décharges électriques, pour nos sens, pas dénuée d'intérêt, et cela donne une envie de voir comme ce groupe évoluera dans le futur. Actuellement, leur style peut rappeller Blood Red Shoes, The Subways ou Los Campesinos! Avec la rage en plus. Leur effort de 35 minutes a quand même un peu secoué le public présent.
20h45 : et voici trois Dinosaur Jr de légende, Jay Mascis, Lou Barlow et Murph, qui montent sur scène sous un minimum de lumière, et s’installent rapidement, en occupant seulement un tiers de l'espace. On ne peut que constater le passage du temps, mais peu importe : le son sera toujours le même. Jay, visage pâle, ressemble à un Johnny Winter bien nourri, avec des cheveux très longs complètement blancs, en jeans et t-shirt. Lou, à la basse, porte des lunettes de vue éblouissantes, et Murph – chauve - s’installe derrière sa caisse noire. Jay, littéralement entouré par un mur d'amplis (trois Marshall) prend sa guitare Fender, et avec son son caractéristique et un volume légèrement poussé, ouvre le déluge sonore avec The Lung, nous replongeant immédiatement dans l’année 1987 (nostalgie de leur second grand album, « You're Living All Over Me », un disque révolutionnaire dans l’histoire du rock, un volcan en pleine éruption, où Jay masturbe littéralement sa guitare). Les cris de joie du public sont pleins de rage, mais le refrain avec son texte minimal « No where to collapse the lung, Breathes a doubt in everyone », est presque inaudible, couvert par la section rythmique de mammouth qui joue avec fureur, et par la guitare de Jay qui pulvérise le mur du son. La performance est sans bavures, et le pouvoir magique du trio semble intact. Murph frappe sa caisse avec une précision de métronome, Lou saute et bat sa basse Rickenbacker comme un possédé, presque à en déchirer les cordes, pendant que Jay, caché sous ses longs cheveux blancs, allonge les solos, avec la précision d'une montre suisse, sur cette tempête qui emporte tout sur son passage. Pas des paroles inutiles, un timide « Thank you » murmuré, un « Bonjour Paris » et rien de plus. On continue avec Been There All The Time et Back To Your Heart (de 2007). Pendant ces trois premiers morceaux joués en rafale, on a constaté le volume élevé du trio, le jeu débordant de solos abrasifs sans fin, déclenchent l'enthousiasme des nostalgiques du grunge. On assiste à une belle leçon de « comment jouer du rock », par un groupe qui n'est certes pas connu pour sa légendaire présence scénique… mais ce soir le concert est captivant et sans faille.
Puis une surprise : une splendide et inattendue The Wagon, extraite de l’album « Green Mind » (écrit sans Lou). Jay, imperturbable, sans grimace hargneuse, avec ses amplis derrière lui, toujours concentré sur sa Fender, nous balance une setlist bien équilibrée entre les anciens et les nouveaux morceaux, sortis d’un répertoire emblématique. Avec une énergie brute et une vraie douceur mélodique, il ne montre jamais le moindre signe de ralentissement. Le public aime, et manifeste sa joie dans des pogos nostalgiques, sur des morceaux « historiques » comme Little fury things, Feel The Pain, un Forget The Swan acide et psychédélique, et le grand In a Jar.
Juste un merci, une heure a filé, on respire de la musique dans le silence étourdissant, mais le rappel vient tout de suite, encore extrait de l’album « You're Living All Over Me ». Une poignée de secondes de calme avant que Kracked n’explose, me rappelant que la surdité n’est pas loin. Jay, qui n’a pas regardé une seule fois le public, trop concentré sur sa guitare, lève les yeux pour demander : « One more? »... un dernier titre, Sludgefeast, pour finir de nous achever.
Le public, stupéfié par un tel tsunami presque hardcore, réagit en applaudissant. Ainsi se termine le concert de la disparition des dinosaures, avec 16 morceaux d’une setlist peut-être pas parfaite… mais lorsque tu as dans ton répertoire trois albums comme « Dinosaur », « You're Living All Over Me » et « Bug », c’est difficile de choisir une douzaine de chansons. Une excellente performance, un peu trop courte (en 1989, ils avaient joué 79 minutes), sans Just Like Heaven, mais une performance intense. En faisant attention, je peux encore en sentir l'écho dans les tympans des mes oreilles. Dinosaur Jr tarde à mourir, mais lorsqu’eux aussi auront disparu, les générations futures pourront profiter de la découverte de fossiles fondamentaux pour l'évolution du rock.
Il ne nous reste plus qu’admirer et s’étonner de leur puissance, aller dormir et se réveiller le dimanche 6 septembre 2009. Dinosaur Jr., c'est à prendre ou à laisser. Moi je prends, avec « Farm » en bonus pour mieux y croire.
“... I'm waiting, please come back,
I've got the guts now,
To meet your eye“ ... »
(http://www.myspace.com/johnnyforeigner)
Dinosaur Jr est un groupe de rock indépendant américain originaire de Amherst dans le Massachusetts, consideré comme emblématique de la scène alternative punk rock américaine. Formé en 1984, le groupe se sépare en 1997 avant de se reformer 9 ans plus tard dans sa composition d’origine dans le cadre de concerts.
Le groupe de J Mascis est devenu célèbre grâce à son son noisy et disto illustré sur leur fameux hit « Freak Scene » (1988), et aussi grâce au support de groupes tels que Sonic Youth ou encore Nirvana.
Le groupe sort ses trois premiers albums sous sa formation originale, puis Lou Barlow quitte le groupe pour former Sebadoh, Sentridoh et Folk Implosion.
L’album qui suit, « Green Mind » peut être en quelque sorte considéré comme un album solo de Jay Mascis car il a enregistré seul tous les instruments. Le groupe intègre ensuite Mike Johnson à la basse pour les concerts et l’enregistrement des albums. En 1993, ils participent à la B.O. du film Judgment Night avec le rappeur Del The Funky Homosapien. En 1997, sur le dernier album, Murph, parti jouer avec les Lemonheads, est remplacé par George Berz.
8 albums plus tard, Dinosaur Jr revient cette année avec un dernier opus « Farm », et sera sur la scène de l’Elysée Montmartre, pour célébrer ce véritable retour aux sources.
(http://www.myspace.com/dinosaurjr)
* 1985 : Dinosaur (Homestead Records/Sweet Nothing)
Réédition en 2005 sur le label Sweet Nothing avec un morceau live en bonus
* 1987 : You're Living all over me (SST/Sweet Nothing)
Réédition en 2005 sur le label Sweet Nothing avec deux vidéos en bonus, et la reprise de Peter Frampton, Show me the Way est remplacée par une reprise de Just Like Heaven de The Cure
* 1988 : Bug (SST/Sweet Nothing)
Réédition en 2005 sur le label Sweet Nothing avec deux vidéos et le titre "Keep the Glove" en bonus
* 1991 : Green Mind (Blanco Y Negro/Rhino)
* 1993 : Where You Been (Sire/ Rhino)
* 1994 : Without a Sound (Sire)
* 1997 : Hand It Over (Reprise)
* 2007 : Beyond (Fat Possum Records)
* 2009 : Farm (Jagjaguwar)
J Mascis
* 1996 : Martin & Me (versions acoustiques de morceaux de Dinosaur Jr extraits de divers albums)
* 2000 : More Light (J Mascis & the Fog)
* 2002 : Free so Free (J Mascis & the Fog)
* 2003 : The John Peel Sessions
* 2005 : Sing and Chant for Amma (J Mascis & Friends)
* 2006 : Live Acoustic at CBGB's : The First Acoustic Show
Réédition en 2005 sur le label Sweet Nothing avec un morceau live en bonus
* 1987 : You're Living all over me (SST/Sweet Nothing)
Réédition en 2005 sur le label Sweet Nothing avec deux vidéos en bonus, et la reprise de Peter Frampton, Show me the Way est remplacée par une reprise de Just Like Heaven de The Cure
* 1988 : Bug (SST/Sweet Nothing)
Réédition en 2005 sur le label Sweet Nothing avec deux vidéos et le titre "Keep the Glove" en bonus
* 1991 : Green Mind (Blanco Y Negro/Rhino)
* 1993 : Where You Been (Sire/ Rhino)
* 1994 : Without a Sound (Sire)
* 1997 : Hand It Over (Reprise)
* 2007 : Beyond (Fat Possum Records)
* 2009 : Farm (Jagjaguwar)
J Mascis
* 1996 : Martin & Me (versions acoustiques de morceaux de Dinosaur Jr extraits de divers albums)
* 2000 : More Light (J Mascis & the Fog)
* 2002 : Free so Free (J Mascis & the Fog)
* 2003 : The John Peel Sessions
* 2005 : Sing and Chant for Amma (J Mascis & Friends)
* 2006 : Live Acoustic at CBGB's : The First Acoustic Show
J Mascis : Vocal & Guitar
Murph : Drums
Lou Barlow : Bass
Lou Barlow : Bass
The Lung (You're Living All Over Me - 1987)
Been There All The Time (Beyond - 2007)
Back To Your Heart (Beyond - 2007)
I Want You to Know (Farm - 2009)
The Wagon (Green Mind - 1991)
Get Me (Where You Been -1993)
Pieces (Farm - 2009)
Plans (Farm - 2009)
Feel The Pain (Without a Sound - 1994)
Little Fury Things (You're Living All Over Me - 1987)
Forget The Swan (Dinosaur - 1985)
Freak Scene (Buh - 2005)
In a Jar (You're Living All Over Me - 1987)
I Don't Wanna Go There (Farm - 2009)
Encore
Kracked (You're Living All Over Me - 1987)
Sludgefeast (You're Living All Over Me - 1987)
Been There All The Time (Beyond - 2007)
Back To Your Heart (Beyond - 2007)
I Want You to Know (Farm - 2009)
The Wagon (Green Mind - 1991)
Get Me (Where You Been -1993)
Pieces (Farm - 2009)
Plans (Farm - 2009)
Feel The Pain (Without a Sound - 1994)
Little Fury Things (You're Living All Over Me - 1987)
Forget The Swan (Dinosaur - 1985)
Freak Scene (Buh - 2005)
In a Jar (You're Living All Over Me - 1987)
I Don't Wanna Go There (Farm - 2009)
Encore
Kracked (You're Living All Over Me - 1987)
Sludgefeast (You're Living All Over Me - 1987)
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